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Performances : en un an, 33 entreprises publiques ont perdu 383 milliards

Ce chiffre représente 25,54% de pertes sur le chiffre d’affaires des sociétés publiques et parapubliques évaluées de 2018 à 2020 par la commission technique en charge de leur réhabilitation dont le président présentait, le 25 février 2022 à Yaoundé, les impacts des performances entreprises publiques sur les finances publiques.

Selon le président de la commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR), au total, les 33 entreprises publiques et parapubliques, objet de l’évaluation de ses services, ont connu une baisse globale de leur chiffre d’affaires (CA) de -25,54%. En valeur absolue, la CTR révèle que ce CA est passé de 1 499 milliards de FCFA en 2019 à 1 116 de milliards FCFA en 2020. Les informations distillées par l’exposé du président de la CTR, Martial Valéry Zang, lors de la conférence annuelle des services centraux, déconcentrés et extérieurs du ministère des Finances (Minfi), font état de ce que « la baisse la plus importante, 51%, est celle du secteur des hydrocarbures/électricité, suivie des secteurs agricoles, 16,20%, du génie civil et des BTP, 14,41 %, de l’industrie et du commerce, 13,19%, des établissements financiers, 12,83% et enfin, des transports 11,82% ».

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Selon la CTR, les crises sécuritaires et la pandémie du Covid-19 sont à l’origine de ces contre-performances. Il en est de la crise sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui a conduit à une quasi-cessation d’activités des entreprises publiques qui y sont installées. A titre d’exemple, le CA de la Cameroon Development Corporation (CDC) est passé de près de 26 milliards de FCFA en 2018 à environ 9 milliards de FCFA en 2020 », renseigne Marc Valéry Zang dans son exposé du 25 février 2022 à Yaoundé sur « l’impact des performances des entreprises publiques sur les finances publiques ».

313% d’endettement

Pour autant, le président de la CTR n’est pas seulement porteur de mauvaises nouvelles. M. Zang annonce « une légère augmentation de la valeur ajoutée consolidée au titre de l’année 2020 de 8,8% par rapport à 2019 mais reste très insuffisante pour couvrir les charges et générer in fine les profits ». Seulement, selon la CTR, les charges liées à la gestion du personnel sont à l’origine de l’accroissement de l’endettement à court terme de ces entités (dette commerciale, dettes fiscales, dette sociale, etc.) Et pour cause, elles absorbent de manière globale plus de 60% de la valeur ajoutée dans certains cas, et de 100% dans d’autres. L’on observe ainsi un endettement global d’environ 3 492,8 milliards de FCFA (soit 313% du CA global). Dans le détail, l’endettement à long terme de ces entreprises publiques est estimé à 1 698,4 milliards de FCFA tandis qu’à court terme, il est de 1 794,4 milliards de FCFA. Pour ce qui est des dettes fiscales et sociales, elles s’élèvent respectivement à près de 425 milliards de FCFA et environ 83 milliards de FCFA.

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Pour ce qui est du résultat net cumulé, la CTR l’évalue à 72,4 milliards en 2020, contre FCFA -80,899 milliards en 2019, soit une hausse de 187%. « Cette forte progression exceptionnelle est due aux résultats réalisés par la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) et la Caisse de stabilisation des produits des hydrocarbures (CSPH) qui, bien qu’étant des établissements publics, fonctionnent comme des entreprises publiques. Par ailleurs, indique MarcValéry Zang, « en considérant uniquement les résultats obtenus par les entreprises publiques prises au sens strict de la Loi de 2017, le résultat net cumulé serait de 8, 322 milliards de FCFA au lieu de 72,4 milliards de FCFA».

Impact considérable

A l’analyse, les performances mitigées des entreprises publiques ont un impact considérable sur les finances publiques de l’Etat. Au point que l’on estime à la CTR que « la situation des entreprises publiques est génératrice de risques pour les finances publiques ». Parmi ces risques, le président de cette commission indique « le non-paiement des impôts et taxes dus par ces entreprises qui génère des manques à gagner sur les recettes budgétaires de l’Etat, l’exposition du budget de l’Etat en cas de défaut des entreprises publiques dans le cadre de leur endettement, ainsi que la dégradation de la signature de l’Etat en raison des passifs latents générés par l’importante dette des entreprises publiques ».

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Pour finir, il préconise « la recapitalisation par l’Etat des entreprises publiques déficitaires et en situation de faillite financière, soit en injectant des ressources, soit en renonçant à des créances fiscales d’une part, et le paiement par le Trésor public des arriérés de salaires des entreprises publiques installées dans les zones d’insécurité ou celles qui connaissent d’énormes difficultés financières (Camair Co, CDC, Pamol) ».

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