Conjoncture

Personnalité EcoMatin 2022 : l’édito d’Emile Fidieck Directeur de Publication de EcoMatin

WhatsApp Image 2023-09-25 at 17.00.47

Par Emile FIDIECK, Directeur de Publication de EcoMatin

Une fois n’est pas coutume. Nous vous avons habitué à un éditorial en règle à chaque parution du « Classement EcoMatin des banques camerounaises ». Cette année, nous avons choisi de laisser parler l’acteur majeur du succès et de la réussite du leader du marché bancaire camerounais, Afriland First Bank, qui n’est autre que Dr Paul K. Fokam. Dans un ouvrage publié en 2020 en France aux Editions Maisonneuve, intitulé : Paul K Fokam & Gervais Koffi Djondo. Deux capitaines d’industrie se racontent,  ce dernier donne à voir sur la naissance de ce qui est aujourd’hui un mastodonte bancaire à l’échelle sous-régionale et africaine.

Mais avant cela, permettez-moi de vous livrer les raisons de notre choix sur cette institution bancaire qui fait aujourd’hui la fierté de notre pays, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas. Le fait que depuis une décennie, cette institution bancaire soit la première banque camerounaise à capitaux locaux devant six filières de banques étrangères opérant au Cameroun, est assez fort pour qu’on la propulse au sommet de ce classement. Une performance qui ressort depuis trois ans dans le  Classement EcoMatin des banques camerounaises. Témoin que si cet établissement n’avait pas été présent dans le secteur, le marché bancaire camerounais serait dominé par des banques à capitaux étrangers ;

Deuxièmement, le pilier de cette performance reste et demeure le financement de l’économie qui se concrétise chaque année par le volume sans cesse croissant des crédits alloués à l’économie. À titre d’illustration, en 2022, celui-ci plafonne à 1013 milliards de FCFA. À côté, il y a les crédits aux champions nationaux et l’accompagnement des Etats à travers le financement des projets de développement des Etats et de nombreuses participations aux opérations de mobilisation de l’épargne publique par les Etats de la Cemac;

Et enfin, le développement d’une culture et d’une ingénierie financière avec des formations conformes aux standards internationaux, adaptées au contexte local et obéissant  aux réalités locales et africaines.

Maintenant, je vous laisse au père fondateur de la banque dont nous célébrons aujourd’hui les performances et les exploits.

Verbatim  : de CCEIB à Afriland First Bank

[…] Afriland First Bank est née en décembre 1986, alors que la première demande a été initiée en 1984. À l’époque, les textes en vigueur au Cameroun précisaient que, sauf dérogation spéciale du président de la République, une demande d’agrément de banque ne peut prospérer que si et seulement si les intérêts publics y sont au moins égaux à 35%. Notre ambition était de créer un groupe bancaire sans intérêt public. Dans ces conditions, il fallait obtenir la dérogation spéciale du président de la République, et pour l’avoir, il était important de disposer de motivations profondes qui devaient aider la plus haute personnalité de l’État à prendre une telle décision. Or, dans l’exposé des motifs de la loi, l’obligation d’avoir au capital des intérêts publics n’était pas présente, mais plutôt l’obligation d’avoir des intérêts nationaux. C’est lors de la transcription des textes de loi que, pour des raisons difficiles à comprendre, les intérêts nationaux ont été transformés en intérêts publics. La rencontre avec le président de la République Paul Biya en septembre 1986 a permis d’obtenir la dérogation spéciale qui a fait avancer le dossier jusqu’à la signature de la licence en novembre 1986. Ici, une explication s’impose. Beaucoup de personnes ont l’habitude de s’interroger sur la raison pour laquelle j’avais décidé de donner le nom « Caisse commune d’épargne et d’investissement », en abrégé CCEIB. Il y avait deux raisons fondamentales. La première doit être recherchée dans ma volonté de faire de cet instrument un support pour l’éducation de mes compatriotes. En effet, je souhaite faire comprendre que l’épargne est la source nourricière de l’investissement et qu’ils sont, tous les deux, les premiers pas vers la richesse, bref, vers l’éradication de la pauvreté. La deuxième raison relève de ma bonne connaissance de la mentalité du fonctionnaire de l’époque qui, par ignorance, par complexe d’infériorité vis-à-vis du Français, par protection de ses privilèges sinon par jalousie vis-à-vis de son compatriote, ne laisserait pas passer un projet de banque par un Africain, encore moins un compatriote sans intérêt public qui permettrait de garder son influence dans cette unité. Dès lors, j’ai décidé de définir l’objectif sans le nommer, de fournir le contenu en évitant de l’habiller afin de lui donner plus de chance de gestation et de naissance. Dès l’ouverture de la première unité à la clientèle en 1987, commence le parcours du combattant, arrivée d’un conseiller technique du ministère des Finances, spécialement chargé de tuer le bébé dans l’œuf. Bien des années après son affectation, il me confiera qu’il avait manqué son objectif et que sa carrière avait, pour ainsi dire, reçu du plomb dans l’aile.

Paul K Fokam & Gervais Koffi Djondo, Deux capitaines d’industrie se racontent, Paris, Édition Maisonneuve, 2020, extrait du chapitre intitulé Naissance d’un champion non désiré 

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page