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Pisciculture : 150 milliards à gagner dans la production locale du poisson

C’est la mobilisation générale autour de l’appel lancé par le gouvernement à l’intention des porteurs de projets pour développer la filière aquacole. 117 dossiers d’investissements retenus sur 150 propositions. Le gouvernement veut porter la production de l’aquaculture à 100 000 tonnes d’ici 2030.

Qui veut gagner des millions ? C’est le moment de se jeter à l’eau. L’image est à peine grossie et c’est le message que le gouvernement envoie à l’endroit des porteurs de capitaux : Il y a de l’argent à gagner dans la production locale du poisson. Cette préoccupation était au centre de la première session du Comité Interministériel chargé de l’accompagnement des investisseurs dans la filière aquacole qui s’est tenue le 21 juin 2021 à Yaoundé. Les travaux ont permis d’évaluer les différentes actions menées dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt lancé par le ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales (Minepia) et de définir de nouvelles orientations pour faciliter la suite du processus d’installation des investisseurs dans le domaine de l’aquaculture.

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Il se trouve que malgré ses 4 millions d’hectares de plans d’eau, le Cameroun ne produit qu’autour de 340 000 tonnes de poissons par an dont moins 9100 tonnes issues de l’aquaculture. Pas assez pour couvrir la demande nationale estimée à plus de 500 000 tonnes. En 2019 par exemple, le pays a dû importer 185 000 tonnes de poisson pour combler le gap. Ce qui coûte au Cameroun entre 100 et 150 milliards de FCFA par an.

Afin d’inverser cette tendance, le gouvernement a lancé le 15 juillet 2020 un appel à manifestation d’intérêt pour solliciter les investisseurs privés à mettre en place des projets d’aquaculture commerciale et rentable au Cameroun. Les maillons visés de la chaine de valeurs aquacole concernent, la production d’aliments ou d’alevins, la production intensive, la commercialisation et la distribution de poisson de table.

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Sur 150 propositions, 117 dossiers ont été retenus dont 112 nationaux et cinq étrangers. La stratégie du gouvernement est de réduire la dépendance du Cameroun vis-à-vis des importations en favorisant l’accroissement de de la productivité, de la production et de la compétitivité de la chaine de valeur aquacole à travers la promotion de l’accès aux sites de production à l’investissement privé. Objectif : porter la production de l’aquaculture de 32 000 à 50 000 tonnes en 2025 et de 70 000 100 000 tonnes en 2030.

Pour y parvenir, la loi de finances 2021 (articles 122 du Code générale des impôts) a prévu des incitations fiscalo-douanières. Ces mesures devraient encourager les investisseurs à faire des aménagements appropriés sur les zones à fort potentiel aquacole, identifiées et non aménagées, des façades maritimes, des périmètres fluviaux et des lacs de retenue. Il s’agit précisément des fleuves de la Dibamba (rive gauche et droite), du Nyong dans la zone de Mbalmayo, de la Sanaga dans la zone de Monatélé ; des retenues d’eau de Lagdo, Lom Pangar et des façades maritimes entre Kribi et Campo et entre Limbe et Idenau.

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Incitations fiscales : ce que prévoit la loi de finances 2021

Selon l’article 122 du Code général des impôts 2021, les entreprises ayant pour activités l’agriculture, l’élevage et la pêche, bénéficient de divers avantages fiscaux dont la dispense des charges fiscales et patronales sur les salaires versés aux ouvriers saisonniers par les exploitants individuels ; l’exonération des droits d’enregistrement des mutations de terrains affectés à la pêche ; l’exonération des droits d’enregistrement des conventions de prêts destinées au financement des activités de la pêche ; l’exonération de la taxe foncière des propriétés appartenant aux entreprises de pêche et affectés à ces activités, à l’exclusion des

constructions à usage de bureau ; l’exonération de la TVA sur l’achat des intrants, des équipements et matériels de la pêche, notamment les géniteurs adultes, larves et alevins de Tilapia, les géniteurs adultes, larves et alevins de Clarias, les géniteurs adultes, larves et alevins de Carpes, les géniteurs d’autres espèces de poisson exotiques ou endogènes pour élevage, les larves et alevins des géniteurs, etc.

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