Conjoncture

L’après-programme avec le FMI inquiète le gouvernement

Le ministre des Finances s’interroge sur ce qui adviendrait lorsque les appuis budgétaires dont bénéficie le Cameroun dans le cadre de son programme triennal avec l’institution de Bretton-woods vont s'arrêter dès 2019.

Le programme économique triennal du Cameroun avec le FMI s’est invité aux débats lors de la cérémonie d’installation des nouveaux responsables du ministère des Finances. Le patron de ce département ministériel s’est en effet questionné de ce qui adviendrait lorsque les appuis budgétaires dont bénéficie le Cameroun dans le cadre de ce programme vont s’arrêter dès 2019. Louis Paul Motaze a rappelé aux nouveaux responsables de son département ministériel que c’est ce ministère qui doit proposer au gouvernement une thérapie pour sortir le Cameroun du cycle infernal du programme avec le FMI. Le Minfi a demandé à ses nouveaux collaborateurs de mettre à profit leur expérience pour trouver les financements innovants, pouvant palier ledit programme.

« D’un montant total de 666 millions de dollars (plus de 370 milliards FCFA), le programme avec le FMI signé le 26 juin 2017 s’inscrit dans le cadre de la facilité élargie de crédit de l’institution et prévoit des décaissements échelonnés sur une période de trois ans (2017-2019), » sous réserve de la validation des revues semestrielles par le conseil d’administration du Fonds. La première revue de ce programme a été validée par l’institution de Bretton-Woods le 20 décembre 2017, après un premier décaissement immédiat d’un peu plus de 100 milliards FCFA. Ce qui donne droit à un nouveau décaissement d’environ 117,2 millions de dollars en faveur du Cameroun, soit plus de 65 milliards de FCFA. Ce décaissement supplémentaire porte à environ 292,9 millions de dollars (environ 162 milliards de FCFA), l’enveloppe globale mise à la disposition du Cameroun par le FMI depuis la conclusion en juin 2017 de ce programme triennal.

D’un montant total de 666 millions de dollars (plus de 370 milliards FCFA), le programme avec le FMI signé le 26 juin 2017 s’inscrit dans le cadre de la facilité élargie de crédit de l’institution et prévoit des décaissements échelonnés sur une période de trois ans (2017-2019),

A un peu plus d’un an de la fin de cette initiative qui vise à restaurer la viabilité budgétaire et extérieure du pays, et jeter les bases d’une croissance durable et inclusive impulsée par le secteur privé, il y a lieu de s’inquiéter d’autant plus que les conditions ayant conduit à sa mise en place persistent. Selon le communiqué officiel, le Cameroun a été durement touché par le double-choc des prix du pétrole et des menaces sécuritaires qui frappent la région de la Cemac depuis 2014 et a entraîné une forte diminution des réserves de change communes de la sous-région. Les recettes pétrolières ont diminué et les dépenses sécuritaires et humanitaires se sont accrues, tandis que les programmes d’infrastructures nécessaires ont poursuivi leur mise en œuvre, d‘où un creusement des déficits budgétaires et courant ainsi qu’une accumulation rapide de dette extérieure.

La stratégie de réformes du Cameroun s’inscrit dans la démarche régionale concertée tracée lors du sommet des chefs d’Etats de Yaoundé de décembre 2016 durant lequel les autorités camerounaises ont impulsé une riposte coordonnée pour préserver la stabilité extérieure régionale et l’intégrité du régime monétaire. « Pour corriger les déséquilibres budgétaires et extérieurs grandissants, il faudra réaliser un travail soutenu et équilibré d’assainissement budgétaire fondé sur une augmentation des recettes non pétrolières, une hiérarchisation des projets d’investissement public qui se révèlent porteurs en termes de croissance et une rationalisation des dépenses courantes, tout en protégeant les dépenses sociales », avait alors conseillé Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint du FMI.

La Rédaction EcoMatin

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