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Politique monétaire : comment le marché des titres publics de la BEAC réduit la surliquidité bancaire dans la Cemac

La démonstration est faite par Ivan Bacale Ebe Molina, le directeur général des études, finances et relations internationales de la BEAC, dans la dernière édition de « La Lettre de recherche », l’une des publications de la banque centrale.

Le lancement du marché des titres publics par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) en 2011, dans le cadre de la mise en œuvre de nouveaux instruments de pilotage de la politique monétaire par cette banque centrale des pays de la Cemac, a eu des conséquence positives sur la réduction de la surliquidité bancaire. « En 2018, les simulations indiquaient que l’excédent de liquidité à absorber par la BEAC dans le cadre de ses interventions hebdomadaires était d’environ 900 milliards. A fin décembre 2022, le calibrage théorique du volume des interventions hebdomadaires de la Banque Centrale sur le marché monétaire s’est établi à 251 milliards, indiquant ainsi une baisse significative du volume des réserves excédentaires du système bancaire (baisse de la surliquidité) », révèle Ivan Bacale Ebe Molina dans un article paru dans la « Lettre de la recherche », sous le titre : « Cinquante ans de politique monétaire de la Beac ».   

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Dans le même article, le directeur général des études, finances et relations internationales de la BEAC, soutient que le lancement, puis l’engouement observé par les acteurs autour du marché des titres publics, ont permis « aux Etats de la zone de passer à une gestion de la dette intérieure plus dynamique et plus performante. Car, désormais basée sur une évaluation par le marché permettant de lever d’importantes ressources provenant du secteur bancaire, et contribuant ainsi à l’assèchement de la surliquidité du secteur ».  

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Pour faire la démonstration de cette assertion, qui postule que le marché des titres publics sur lequel les banques commerciales sont agréées comme spécialistes en valeurs du trésor (SVT), a eu une influence positive sur la réduction de la surliquidité bancaire, Ivan Bacale Ebe Molina fait remarquer qu’en 2011, « les premières émissions de Bons du Trésor Assimilables (BTA) se sont établies à 51,6 milliards ». Mais que, « 10 ans plus tard, les fonds levés sur le marché ont augmenté de 6265%, pour s’établir à environ 3 282 milliards en 2021 (avec 2 145 milliards environ de BTA et 1 134 milliards d’OTA) ». « A fin décembre 2022, l’encours global des valeurs du trésor était de 5302,4 milliards », note ensuite le directeur général des études, finances et relations internationales de la BEAC.  

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Cet appétit des banques commerciales pour le marché des titres publics, qui entretient la réduction de la surliquidité bancaire, selon l’analyse d’Ivan Bacale Ebe Molina, est d’ailleurs telle que de nos jours, les banques agréées comme intermédiaires sur le marché des titres publics détiennent plus de 81% des valeurs émises sur ce marché par les Etats. De plus, le fait pour la majorité de ces valeurs du trésor d’avoir été émises pour des maturités longues, allant de 2 ans à 10 ans dans de nombreux cas, contribue également dans une certaine mesure, à éloigner davantage des banques commerciale le spectre du niveau de surliquidité d’antan.

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