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Port de Douala : le casse-tête de la manutention portuaire

Quatre entreprises se partagent les prestations de manutention et acconage dans les 8 terminaux du Port de Douala-Bonaberi. Mais toutes sont loin d’être en règle.

La décision du 3 octobre 2019 réglementant l’exercice des activités d’acconnage et de manutention au Port de Douala-Bonaberi mettait en application des dispositions de la résolution du Conseil d’administration du Port Autonome de Douala (PAD) tenu le 3 février 2017, résolution modifiée et complétée par celle du 6 décembre 2018 autorisant le Directeur général du Port Autonome de Douala à procéder à la normalisation des activités d’acconnage, de la gestion des magasins, et de la main d’œuvre docker sur la place portuaire. Les bureaux d’embauche des dockers concernés par la nouvelle réforme disposaient jusqu’au 31 décembre 2019 pour se conformer.

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Près de deux ans après le lancement de ces nouvelles dispositions, certains acteurs de la manutention portuaire et du placement de la main d’œuvre des dockers tardent à s’arrimer. Rendu à avril 2021, quatre entreprises exercent l’activité de placement des dockers au port de Douala. Il s’agit de CDS (Cameroon Dockers World Service), le Syndicat des transitaires et acconiers du Cameroun (Syntrac), Uemc et Snac. La réforme de 2018 avait pour principal objectif de soumettre ces prestataires ce à la réglementation Ohada sur les Groupements d’intérêt économique (GIE) protéger les intérêts de la main d’œuvre docker, professionnaliser l’activité et préserver les intérêts du port de Douala-Bonaberi.

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La place portuaire a en effet été régulièrement secouée par des mouvements de grève des dockers portant diverses revendications : couverture sanitaire, équipements individuels, salaires bas etc… Malgré des rencontres de conciliation entre les autorités administratives, l’autorité portuaire et les bureaux d’embauche opérant sur la place portuaire, la tension est demeurée vive. Bien que scrupuleusement encadrée, la violation de la réglementation relative à l’exercice de la profession de docker et le placement de la main d’oeuvre docker au port de Douala-Bonaberi persiste néanmoins: travail au noir des dockers, prestations informelles des bureaux d’embauche, défauts de prise en charge sociale des travailleurs etc. La Cds, Syntrac, Uemc et Snac, les quatre entreprises de placement de main d’œuvre opérant sur la place portuaire totalisent en tout 2480 dockers en activité. Soit 2000 dockers employés par Cds, 200 par Uemc, 160 par le Syntrac, et 120 recrutés par Snac.

Dysfonctionnements

La décision du Directeur général du Port autonome de Douala, susmentionnée relève de nombreux dysfonctionnements observés dans les activités des bureaux d’embauche du Port de Douala-Bonaberi, ainsi que dans la gestion de leurs dockers: concurrence déloyale et conflits d’intérêt entre prestataires, usage illégal et hors-norme de la main d’œuvre, insécurité au sein de l’espace portuaire etc….Compromettant gravement la compétitivité et la productivité du Port de Douala.

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De rigoureuses conditions ont ainsi été élaborées par l’autorité portuaire à l’endroit des bureaux d’embauche, des dockers, et des acconiers (types A et B ou manutentionnaires). Il s’agit principalement de disposer d’un agrément conformément aux dispositions des décrets N°93/570/PM, N°93/570/PM, et N°93/570/PM du 15 juin 1993, être constitué sous la forme d’un groupement d’intérêt économique, fournir la liste des membres du GIE, être en règle avec l’administration fiscale et avec la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) en fournissant notamment au PAD le numéro d’identifiant unique (NIU) et le numéro employeur de la CNPS. Tout comme le listing de l’immatriculation des employés à la CNPS, fournir un plan de localisation du bureau d’embauche, du siège de l’entreprise, et de son centre de répartition. Cette réforme portuaire a incontestablement contribué à rétablir un climat social apaisé au sein de la place portuaire, à rendre plus compétitif le Port de Douala-Bonaberi, et préserver la sécurité de l’équipement portuaire.

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