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Présidence de la Commission de la Cemac : Baltasar Engonga Edjo, le favori de Malabo

Pressenti à la présidence de cette instance après 12 années comme ministre de l’Intégration régionale, le neveu du président Teodoro Obiang Nguema qui était devenu le principal interlocuteur des chefs d’Etat de la sous-région vient d’être déchargé de toute fonction gouvernementale.

Le président de Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, a été élu fin novembre 2022 pour un septième mandat à la tête de ce pays. Il a formé il y a quelques jours un nouveau gouvernement, à la tête duquel trône pour la première fois une femme, en la personne de Manuela Roka Botey qui était depuis août 2020, ministre déléguée à l’Éducation nationale, à l’Enseignement universitaire et aux Sports, Manuela Roka Botey est également vice-doyenne de la faculté des Lettres et des sciences sociales de l’Université nationale de Guinée équatoriale. Outre ce changement majeur, l’on note la sortie du gouvernement, pour la première fois depuis une vingtaine d’années, de Baltasar Engonga Edjo. Le neveu du chef de l’Etat était devenu, ces dernières années, le principal interlocuteur de son pays auprès des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), les rencontres au sommet étant plutôt rares. A en juger par ses multiples voyages à Yaoundé pour apporter des plis fermés au président camerounais, Paul Biya, qui préside depuis 2019 la Conférence des chefs d’Etat de la Cemac.

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Sa sortie du gouvernement, selon plusieurs sources, est un prélude à sa désignation comme futur président de la Commission de la Cemac. Il est depuis pressenti à cette fonction et faisait office de favori aux côtés de Fortunato Ofa Mbo, ancien président de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac). La nomination de ce dernier au poste de ministre en charge du portefeuille des Finances et de l’Economie signe sa mise à l’écart de la course au fauteuil de président de la Commission de la Cemac.

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Nommé à la tête de cette instance exécutive de la Communauté en novembre 2017 pour un mandat de 5 ans, le Gabonais Daniel Ona Ondo joue les prolongations depuis la fin d’année 2022, les chefs d’État et de gouvernement ne s’étant pas réunis entre-temps pour entériner les propositions des pays membres aux plus hautes fonctions communautaires, conformément au régime des mandats rotatifs (par ordre alphabétique) en vigueur depuis le 17 janvier 2010. C’est en effet en vertu de ce principe que la présidence de la Commission de la Cemac revient à la Guinée équatoriale. Pour la conférence des chefs d’Etat, c’est le tour de la République centrafricaine qui succédera au Cameroun. Daniel Ona Ondo aurait engagé ces derniers mois des manœuvres en vue d’obtenir une prorogation de son mandat, au motif qu’il souhaitait mener à termes certaines réformes de l’institution sous-régionale, notamment aux plans économique et financier. En vain.

Vaste mouvement

La tenue de la conférence des chefs d’État devrait, elle, donner lieu à un vaste mouvement à la tête des institutions communautaires. Le Cameroun, lui, héritera entre autres de la présidence de la Commission de surveillance du marché financier (Cosumaf), après le Tchad. Selon les indiscrétions,  trois noms circulent dans les couloirs de la haute administration locale pour l’occuper : Jacqueline Adiaba, Jean Claude Ngwa et Eugène Blaise Nsom.

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La première qui est actuellement en service au sein de cette institution fait office de favorite. Cette banquière a occupé la tête de la Direction des marchés de l’ex Douala Stock Exchange avant de rejoindre la Cosumaf au moment de la fusion. Discrète et humble, Jacqueline Adiaba jouit d’une expérience de plus d’une vingtaine d’années sur les marchés financiers. Jean Claude Ngwa également n’est pas à exclure de la liste des favoris au vu de son expérience. Le tout premier DG de la Bvmac version unifiée connaît bien le secteur de la régulation puisqu’il a été secrétaire général de la Conférence inter-africaine des marchés d’assurances (Cima), le gendarme des assurances en Afrique centrale et de l’ouest, puis président de la Commission des marchés financiers (CMF), le régulateur du défunt marché financier camerounais.

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