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Camer-co: Paul Biya choisit la privatisation

Las de porter à bout de bras la compagnie aérienne nationale Noyée sous une dette abyssale de 110 milliards de FCFA. Le gouvernement envisage désormais une restructuration en vue de la privation de Camair-co.

« Le chef de l’Etat demande au Premier ministre, chef du gouvernement, d’élaborer en urgence,
en collaboration avec le ministre des Transports, le ministre des Finances, le ministre du Travail
et de la Sécurité sociale, Camair Co et la CCAA (Autorité aéronautique), un plan de
restructuration, de relance et de développement de la compagnie, dans l’optique d’ouvrir son
capital social à hauteur de 51% à un partenaire stratégique privé, conformément à l’article 5 du
décret du 11 septembre 2006, portant création de la Camair Co ».Tel est l’extrait d’une
correspondance adressée le 14 juillet 2020 au Premier ministre (PM), Joseph Dion Nguté, par le
Secrétaire général de la présidence de la République (SG/PR), Ferdinand Ngo Ngoh.
Comme nous l’annoncions dans les colonnes d’Ecomatin n°347 le chef de l’Etat opte finalement
pour la cession des parts majoritaires de Camair-Co à un opérateur privé, comme prévu par les
textes de création de la compagnie. Mais, avant d’y arriver, il importe préalablement de rendre
l’entreprise vendable. En effet l’orientation présidentielle vient conforter la proposition du
ministre des finances. Cela semble désormais possible pour Camair-co.
Selon les termes du communiqué final rendu public à l’issue de ce Conseil de cabinet, le Premier
ministre chef du gouvernement, a donc instruit le ministre des Finances, de lui soumettre, «sous
quinzaine», des propositions concrètes et détaillées, et de «privilégier l’ingénierie du partenariat,
en identifiant celles des entreprises publiques dont le capital peut être ouvert au secteur privé,
dans la perspective de soulager le Trésor public et d’accroître leurs performances». «Ouverture
du capital des entreprises publiques au privé : Camair-Co, tête de liste », écrivions-nous alors à
la Une d’Ecomatin n°347 le 13 juillet dernier.
Le commissaire aux comptes de Camair-Co dépeignait alors la situation opérationnelle et
financière catastrophiques de cette compagnie aérienne, devenue un gouffre à sous pour le Trésor
public. « Nous avions déjà relevé dans notre rapport de commissariat aux comptes au titre de
l’exercice 2015, émis le 9 avril 2018, que les capitaux propres de Camair-Co étaient devenus
inférieurs à la moitié du capital social, et que l’Assemblée générale (AG) devait décider s’il y a
lieu de procéder à la dissolution anticipée de la société ou non (…) La compagnie dispose

désormais d’un seul aéronef (MA 60) susceptible de voler à brève échéance (…) Le personnel
cumule actuellement quatre mois d’arriérés de salaires pour une masse salariale mensuelle
d’environ 500 millions de FCFA », détaillait le cabinet Okalla Ahanda & Associés. Apres
plusieurs années de résistance Le gouvernement semble désormais prêt à se décharger de ce
boulet.

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