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Production de riz: le Cameroun veut s’inspirer de la Côte d’Ivoire 

Lors d’une audience accordée aux membres de l’agence ivoirienne de développement du riz par le ministre de l’Agriculture, Gabriel Mbairobe, la semaine dernière, le membre du gouvernement a promis de mettre en pratique les méthodes mises en place en Côte D’ivoire pour doper la production de riz.

Une délégation de l’Agence ivoirienne de développement du riz était au Cameroun (Aderiz) en fin de semaine dernière. Conduite par  Yacouba Dembele, le président d’Aderiz, la présence  des membres de cet établissement public ivoirien sur le sol camerounais, a été sollicitée par le président de la Chambre d’agriculture des pêches, de l’élevage et des forêts du Cameroun. Au cours de leur séjour, ces derniers ont pu apprécier les différentes initiatives mises sur pied par le Cameroun pour développer la culture du riz. Subjuguée par le potentiel local en termes de richesse (notamment les bas-fonds de pluviométrie), de semences de qualité, d’écoles de formations, la délégation ivoirienne a surtout remis en cause la vulgarisation de telles ressources, qu’elle trouve minimale. Selon Yacouba Dembélé, le gouvernement gagnerait à structurer de manière  plus optimale la filière du riz en créant une structure semblable à l’Aderiz. « C’est un gros avantage qui permettra à tous ceux qui sont intéressés par la riziculture de se retrouver dans un même espace », a-t-il confié au ministre de l’Agriculture, Gabriel Mbairobe, lors de l’audience qui leur a été accordée.

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Cette exhortation a contraint le membre du gouvernement a dévoiler une partie de la stratégie globale du gouvernement en matière de promotion et de pérennisation de la riziculture. A en croire ce dernier, 80 000 hectares de périmètres hydroagricoles (sur les 120 000 hectares que compte le Cameroun) vont être mis à disposition pour la riziculture. De plus «les solutions appliquées en Côte D’ivoire seront également appliquées pour le Cas du Cameroun et le contact sera maintenu», a indiqué le ministre de l’Agriculture. «l’objectif final étant de produire davantage afin de réduire les importations qui plombent la balance commerciale», a-t-il ajouté.

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Pour booster la production nationale de riz et assurer l’autosuffisance en cette denrée de première nécessité, le gouvernement ivoirien s’est doté d’un plan directeur étalé sur une période de 10 ans (2020-2030). Cheville ouvrière de cette politique de développement, l’Agence ivoirienne de développement du riz a engagé de nombreuses actions pour espérer atteindre les objectifs susmentionnés. Il s’agit notamment de l’industrialisation de la filière et l’engagement du secteur privé. «Le pays a ainsi renforcé le parc industriel existant avec 30 usines et 100 mini-usines. Les concessions de ces fabriques ont ensuite été attribuées à des opérateurs privés, des transformateurs qui travaillent avec les petits producteurs en amont, et les distributeurs en aval. Le circuit repose sur la contractualisation, un modèle où chaque acteur s’engage envers l’autre, sans présence directe de l’Etat»

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Toutefois, cette stratégie est loin d’être une réussite. Malgré une production largement au-dessus de celle du Cameroun  (1,3 million de tonnes par an), celle-ci peine à satisfaire la demande nationale qui se situe à 1,9 millions de tonnes par an. Pour combler le déficit, le gouvernement ivoirien est donc obligé d’importer du riz. D’après des statistiques fournies par l’Aderiz,  la Côte d’Ivoire importe pour 450 millions d’euros de riz chaque année, et figure ainsi à la cinquième place mondiale des pays importateurs de cette denrée et à la deuxième place à l’échelle continentale

En 2020 au Cameroun, en 2020, la demande annuelle de riz était évaluée à 600 000 tonnes, d’après les chiffres du ministère de l’Agriculture. Comparée à la production nationale de riz pendant la même période (286 312 tonnes), cela représente un gap de plus de 300 000 tonnes, qui a été en totalité comblé par les importations.

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