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Protection de l’environnement : le groupe Sabc promeut l’utilisation du verre

Soucieux de sa responsabilité sociétale, le groupe SABC, leader agro-industriel, mène depuis 2019 une intense campagne de promotion de l’utilisation du verre dans l’industrie brassicole. Ce matériau est naturel, écologique, économique et plus adapté pour la santé des consommateurs. Tout à l’opposé du plastique qui lui, est un dérivé du pétrole. Les raisons de ce choix stratégique du groupe brassicole expliquées dans cette interview de Benoît MBOULA, Directeur des Affaires Générales du Groupe SABC.

Bien que produisant elle-même des emballages en plastique pour certaines de ses boissons, le groupe SABC a lancé, en 2019, une campagne de promotion du verre pour, dit-il, assumer sa responsabilité sociétale de première entreprise citoyenne au Cameroun. Pourquoi faut-il préférer le verre ?

Le verre est un matériau naturel, écologique, respectueux de l’environnement, 100% recyclable et à l’infini. Ses propriétés pour la santé sont indéniables. Il fait partie des emballages qui protègent les boissons et les aliments à 100%. De plus, contrairement au plastique qui est destiné à un usage unique, le verre peut être réutilisé jusqu’à 20 fois après la première utilisation, ce qui en fait un produit économiquement abordable. Les industries agro-alimentaires, notamment les entreprises brassicoles devraient l’adopter comme emballage de premier choix pour sa capacité à résister aux intempéries de toutes natures, et parce que son utilisation contribue à maintenir l’intégrité du produit et à protéger l’environnement.

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Le plastique, lui, est un dérivé du pétrole. Par conséquent, exposé à la chaleur, il peut interagir avec le produit en cas de mauvaises conditions de stockage et de conservation. Cette propension du plastique à réagir à la chaleur est un facteur aggravant en zone tropicale.

Au regard de ces caractéristiques du verre, mais surtout de la demande des consommateurs qui trouvent le conditionnement du plastique plus pratique, peut-on envisager un monde sans plastique dans l’industrie agro-alimentaire ?

Le Rwanda a adopté, à partir de 2008, une série de mesures et de lois visant à interdire la fabrication, l’importation, la vente et l’utilisation de sacs plastiques sur son territoire. Ces mesures ont été renforcées en novembre 2020 par l’interdiction de l’utilisation des emballages en plastique dans le conditionnement des boissons alcoolisées, dont la bière. Donc, c’est possible d’envisager un monde sans plastique dans l’industrie de boissons. Pour le cas du Cameroun, le pays a la chance de disposer d’une verrerie, qui vend plus de 50% de sa production à l’exportation.

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Selon les estimations du ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable, le secteur des boissons conditionnées en emballages plastiques produit chaque année au Cameroun près de 60 000 tonnes de déchets y compris ceux importés. C’est un marché en plein essor, à cause de la demande des consommateurs qui veulent avoir des produits esthétiques, faciles à transporter et sans contrainte de retourner les emballages. Ce facteur, qui est loin d’être le seul, a malheureusement et considérablement limité les initiatives de développement dans le secteur du verre, qui demande en plus beaucoup d’investissements. Pourtant, le verre est l’emballage idéal pour l’industrie des boissons.

Quels conseils donneriez-vous aux consommateurs qui, comme vous le dites, semblent préférer le plastique, indépendamment des risques sur leur santé ?

La conservation des aliments dans les emballages en verre date de 1500 avant J.C. Nos ancêtres de Mésopotamie – lieu où fut découvert la manière d’élaborer le verre – recherchaient à travers un matériau solide, résistant aux intempéries et pressions atmosphériques, la qualité et la santé pour les consommateurs et leurs familles. Malgré les avantages du plastique (léger, compact, facilement transportable), nous recommandons le verre qui est plus respectueux de l’environnement, réutilisable et moins cher. Il est fabriqué à partir de matières premières naturelles (sable : 73% ; soude : 13% ; calcaire et autres fournitures : 14%) sans dérivés de pétrole.

Au Cameroun, la règlementation impose aux producteurs d’emballages en plastique de mettre en place des unités et circuits de récupération et de recyclage. Au regard de cette mesure, quel est l’avenir du recyclage dans le pays ?

Depuis l’avènement du recyclage, les emballages plastiques, qui étaient autrefois un facteur aggravant de la pollution de la nature, sont aujourd’hui systématiquement valorisés à travers les différents métiers du recyclage. Au Cameroun, on remarque que certaines industries agro-alimentaires y sont particulièrement dynamiques, dans le but d’assumer leur responsabilité sociétale et respecter les dispositions légales prises par le législateur pour limiter les dégâts. On peut citer le premier brasseur : le Groupe SABC, leader agro-industriel et leader également dans la promotion de l’économie circulaire avec le soutien porté à la création de NAMé Recycling et qui ont ensemble recyclé 100 millions de bouteilles. C’est également le cas de Nestlé, qui a récemment lancé le programme Océan Day.

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Notons par ailleurs que la loi de finances 2017 a instauré un droit d’accises spécifique sur les emballages non retournables de 15 FCFA par unité d’emballage non retournable pour les boissons alcooliques et gazeuses et 5 FCFA par unité d’emballage pour tous les autres produits. Ce qui non seulement constitue pour l’industrie des boissons, une charge de trop pourtant évitable, mais prive également ces entreprises de substantielles ressources qu’elles auraient pu affecter à la gestion écologiquement rationnelle des déchets des emballages plastiques.

Assouplir ce mécanisme de taxation pourrait donc utilement encourager les entreprises brassicoles à investir davantage dans la mise en place des unités et circuits de récupération et de recyclage des bouteilles plastiques.

Il reste cependant que le secteur du recyclage a besoin de l’implication de tous les acteurs pour jouer efficacement son rôle. Et c’est loin d’être le cas. La loi n°96/12 du 05 août 1996, qui s’adresse à tous les producteurs d’emballages plastiques et de déchets de toutes sortes, précise pourtant clairement en son article 42 que « les déchets doivent être traités de manière écologiquement rationnelle, afin d’éliminer ou de réduire leurs effets nocifs sur la santé de l’Homme, les ressources naturelles, la faune et la flore, et sur la qualité de l’environnement en général ».

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