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Rachat de la BICEC: les non-dits de la visite de Boris Joseph DG de BPCE au Cameroun

Contrairement à l’annonce du Directeur général du groupe français Banque populaire caisse d’épargne (BPCE) dans sa sortie du 18 juillet dernier à Yaoundé, des sources proches du cabinet du ministre des Finances confirment à EcoMatin qu’un risque plane toujours sur la cession de la BICEC du fait d’une absence de consensus entre les différentes parties sur plusieurs points.

Reçu le 18 juillet dernier à Yaoundé par le Ministre camerounais des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, Boris Joseph, Directeur général (DG) du groupe français Banque populaire caisse d’épargne (BPCE), a indiqué à la fin des échanges que le processus de cession de la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (Bicec), filiale locale de BPCE, avançait « bien ». « Au niveau technique et administratif, les choses avancent bien, avec l’aide des autorités camerounaises et régionales… Nous sommes très heureux. Nous sommes dans le bon calendrier. Nous pensons que les choses vont aboutir dans les bonnes conditions », avait-il alors déclaré.

D’après nos sources, les choses ne semblent pas aussi faciles. L’une des causes : l’Etat Camerounais exigerait un certain nombre de modalités parmi lesquelles l’augmentation du Capital de la Bicec à 20 milliards de Fcfa contre 12 milliards de Fcfa précédemment, soit près du double. Ceci afin que les privés Camerounais qui ne détiennent que quelques 7% des actions de la Banque, « renforcent leur présence » au sein de la 5ème banque du Cameroun et l’une des plus anciennes (implantée depuis 1962)

Par ailleurs, il reste encore à « s’entendre avec les parties prenantes sur les conditions de stabilité du personnel de la banque, mais également sur l’épanouissement dans leur travail de l’ensemble des collaborateurs de cette grande banque » indique notre source. En effet, l’on se rappelle qu’une polémique sur le paiement de primes de cession aux employés a récemment créé un mouvement d’humeur à la Bicec. Des informations parvenues à EcoMatin révélaient il y a quelques jours que le groupe marocain BCP rejetait justement les conclusions du dialogue à la suite de ce mouvement, s’appuyant sur l’absence de dispositions légales le contraignant au paiement de ces primes de cession.

En outre, la Bicec reste la seule filiale du groupe Bcpe encore en attente du visa de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) pour son appropriation par le marocain BCP, les visas pour le rachat des 03 autres filiales du français présentes à Madagascar, au Congo et en Tunisie ont déjà été obtenus. Notons aussi que la procédure judiciaire engagée depuis octobre 2018 par les deux avocats camerounais (Michel Janvier Voukeng et Guy-Alain Tougoua) qui se sont opposés à cette vente de la Bicec reste toujours pendante au tribunal de première instance de Bonanjo, à Douala. Autant de facteurs dont Boris Joseph aurait un peu omis de préciser dans sa sortie du 18 juillet dernier.

Si depuis lors, l’on a très peu d’informations officielles précises dans les différentes procédures et tractations autour de la vente de la Bicec, rappelons tout de même qu’en septembre 2019, le processus négocié par les banques françaises et marocaines aura duré un an.

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