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Rebranding Africa Forum : la RDC l’as de coeur de la transition énergétique mondiale

Le pays qui possède d’immenses réserves de matières premières essentielles aux entreprises technologiques s’apprête à voter une loi interdisant l’exportation des métaux stratégiques à l’état brut, afin de capter le maximum de valeur ajoutée possible de ses ressources minière.

La République démocratique du Congo (RDC) est engagée dans une vaste campagne de séduction des investisseurs pour l’aider à mettre en œuvre son ambitieux Plan directeur d’industrialisation (PDI) à 58,3 milliards de dollars américains, soit environ 40.000 milliards Fcfa. Cet outil de planification présenté en marge de la 8e édition du Rebranding Africa Forum (RAF) par le ministre congolais de l’Industrie, Julien Paluku Kahongya, comprend deux composantes : les pools économiques (zones industrielles et zones économiques spéciales) et les infrastructures (transport, énergies et infrastructures numériques). Le pays ne veut exporter certaines de ses matières premières à l’état brut, notamment le lithium qui mène la course aux métaux stratégiques par les multinationales et qui est considéré comme le nouvel or africain en raison de son rôle essentiel pour les entreprise de technologie (fabrication des batteries de véhicules électriques, de téléphones et tablettes, etc.). Il ne devrait plus tarder à se doter d’une loi dans ce sens, après avoir mis en place un cadre incitatif pour les investisseurs désireux de transformer cette ressource et bien d’autres sur place, notamment le cobalt, le manganèse, le nickel, la Bauxite, etc., qui jouent un rôle de premier ordre dans la transition énergétique et écologique pour laquelle le géant minier se déclare « pays solution ».

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La RDC est, en effet, bien connue pour ses fortes dotations en ressources naturelles et surtout minérales. Le pays assure près de 70% de la production mondiale de cobalt avec une production annuelle évaluée autour de 100.000 tonnes. Il possède plus de 25 millions de tonnes de réserves de cobalt identifiées dans son sous-sol, soit 2/3 des réserves mondiales identifiées, e est ainsi appelé à jouer un rôle de premier plan dans la transition vers des énergies propres et renouvelables ainsi que le développement des systèmes de transports efficients et durables en l’Afrique, conformément aux agendas internationaux. Pour Julien Paluku Kahongya, ces riches dotations en cobalt offrent une opportunité au continent africain d’être au cœur de la dynamique chaine de valeur des batteries ainsi que la révolution portée par le développement du véhicule électrique.

Bloomberg

Cantonné au rôle d’exportateur de matières premières, la RDC, reconnaît son gouvernement, se situe au bas de la chaîne de valeur mondiale du cobalt, ne captant actuellement que 3% d’une valeur qui devrait atteindre 300 milliards de dollars US par an d’ici 2030. Or, une étude de Bloomberg publiée en novembre 2021 démontre que les coûts de production des précurseurs de batterie (MNC) en RDC (39 millions USD) sont environ trois fois inférieurs par rapport aux Etats-Unis (117 millions USD) et à la Chine (112 millions USD) ; et deux fois inférieurs par rapport à la Pologne (65 millions). Sur la mise en œuvre du plan directeur d’industrialisation, un accord de collaboration pour l’exploitation conjointe du projet de production des batteries électriques a été signé en avril 2022, sous la facilitation de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), entre la RDC et la Zambie. Les 2 Etats se sont engagés à œuvrer ensemble pour la réalisation dudit projet dont les usines seront montées en RDC. Le pays dispose déjà également  d’un site sur lequel sera localisée la Zone économique spéciale transfrontalière qui abritera ce projet – la zone industrielle Sud, au Haut-Katanga. L’espace en question compte 2000 hectares répartis en 4 blocs de 500 hectares chacun.

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Impôt immobilier

Depuis avril 2022, toujours sous l’accompagnement de la CEA, le pays a mis en place le Centre africain d’excellence pour la batterie (CAEB), qui fonctionne au sein de la Faculté de polytechnique de l’Université de Lubumbashi, en partenariat avec les universités zambiennes, japonaises, allemandes, etc., ce, afin de former la jeunesse congolaise aux technologies des batteries, mais aussi et surtout viser à qualifier la main d’œuvre locale devant travailler dans cette industrie congolaise et/ou africaine des batteries électriques et véhicules électriques. Entre autres avantages accordés aux investisseurs qui aménagent dans les zones économiques spéciales : 10 ans d’exonération totale de l’impôt foncier, renouvelable une fois après évaluation; réduction de 50% du taux d’imposition dès la 21e année; 10 ans d’exonération totale de l’impôt mobilier, renouvelable une fois après évaluation; et réduction de 50% du taux d’imposition dès la 21e année; 10 ans d’exonération totale de l’impôt professionnel, renouvelable une fois après évaluation; application du système d’amortissement exceptionnel. Pour les entreprises,  l’exonération totale de l’impôt foncier pendant 5 ans renouvelable une fois après évaluation pour les entreprises; la réduction de 50% d’imposition dès la 11e année; la réduction de 50% pour l’achat des vignettes pour les véhicules utilitaires; 10 ans d’exonération de l’impôt sur les revenus locatifs renouvelable une fois pour les investisseurs dans les zones économiques spéciales; et réduction de 50% du taux d’imposition dès la 21e année.

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Il faut ajouter à cela l’exonération totale de l’impôt mobilier pendant 5 ans renouvelable une fois après évaluation; et réduction de 50% d’imposition dès la 11e année et l’exonération totale de l’impôt sur le bénéfice pendant 5 ans renouvelable une fois après évaluation; et la réduction de 50% d’imposition dès la 11e année, application du système d’amortissement exceptionnel. Au surplus, transformer sur place et créer de la valeur ajoutée est un enjeu de taille pour l’Afrique en général et singulièrement pour la RDC, d’autant que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit que la demande mondiale en métaux stratégique pourrait quadrupler d’ici à 2040. 

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