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Recettes budgétaires : la menace qui vient du secteur tertiaire

Les branches d’activités des « Transports, entrepôts et communications », « Restaurants et hôtels » et « Commerce et réparation des véhicules » sont en grande partie à l’origine des contreperformances annoncées dans la collecte des recettes cette année.

Le ministère des Finances (Minfi) est sans équivoque : les perspectives macroéco­nomiques et les projections budgétaires 2020 seront né­gativement affectées par les perturbations économiques causées par la pandémie du coronavirus (Covid-19). La Chine et l’Union européenne, les plus grands partenaires commerciaux du Cameroun sont durement touchés, ce qui aura des répercussions sur l’économie camerou­naise, tout comme la chute des cours du pétrole, que l’on observe depuis le mois de mars 2020.

La Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) projette sur une chute de 3,1% du PIB du Cameroun alors que l’Union africaine craint une perte de 20 à 30% des re­cettes fiscales et douanières. De telles prévisions boule­versent l’équilibre budgé­taire initial, conduisant à un collectif budgétaire. Le bud­get modifié devrait affecter les principales composantes des recettes et des dépenses, consacrer le changement des priorités budgétaires avec une réallocation des res­sources publiques entre les départements ministériels et les programmes.

Si les hypothèses des ana­lystes de l’UA se réalisent, le Trésor public Camerounais pourrait se retrouver avec un manque à gagner variant entre 592,44 et 888,66 mil­liards de FCFA sur ses pré­visions de recettes fiscales et douanières ; compte non tenu de la chute recettes pétro­lières initialement projetées à 443 milliards de FCFA dont la redevance SNH (293,2 milliards), la redevance gaz (48,3 milliards) et l’impôt sur les sociétés pétrolières.

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Manque à gagner

Si l’on prend en compte que les sources de croissance du PIB du Cameroun, on peut anticiper sur les types de recettes fiscales qui vont connaitre une contraction. Adossée sur la consomma­tion, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et le chiffre d’affaires ne devrait pas rap­porter les 1 210,928 milliards de FCFA escomptés dans le budget initial. Il en sera pro­bablement de même pour les droits et taxes à l’importation (359,361 milliards de FCFA) qui vont subir l’impact et de l’impact prévisible de la fermeture des frontières sur le secteur des exportations. Le ralentissement de l’acti­vité économique et les pertes d’emplois qui s’en suivent vont se traduire par une baisse logique de la cagnotte des impôts sur les bénéfices des sociétés non pétrolières (370 milliards) et les impôts sur les revenus des personnes physiques (315,320 mil­liards).

Initialement, la croissance devait être tirée cette an­née par le secteur tertiaire (+4,6%). Ce secteur devait être porté par les branches « Transports, entrepôts et com­munications » qui contri­buerait pour 5%, devant la branche « Restaurants et hôtels » (4,8%), suivie de « Commerce et réparation des véhicules » (4,4%) et « Infor­mations et télécommunica­tions » (1,5%). Le secteur primaire devait contribuer pour 3,6% à la croissance nationale cette année, tiré par l’Agriculture des pro­duits vivriers (4,7%) suivie l’Agriculture industrielle et d’exportation (2,3%) puis la Sylviculture et l’exploitation forestière (1%). Quant au secteur secondaire, il devait contribuer pour 3,1% grâce aux Bâtiments et travaux publics (6%), les Industries agroalimentaires (3,8%) et les autres industries manu­facturières.

Cette désagrégation des sources de la croissance éco­nomique permet d’entrevoir les déterminants des arbi­trages que le gouvernement peut être amené à faire dans la perspective d’un plan de soutien à l’économie.

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