Conjoncture
A la Une

Reconstruction du Nord-Ouest et du Sud-Ouest : la tournée de Joseph Dion Ngute apaise la communauté des affaires

Le premier ministre chef du gouvernement a séjourné la semaine dernière au Nord-Ouest, non pas seulement pour appeler les groupes rebelles séparatistes à déposer les armes, mais sa présence revêtait également un indicateur non négligeable de la constante disponibilité du gouvernement à accompagner les opérateurs économiques, acteurs incontournables de cette reconstruction.

Le premier ministre chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute a séjourné la semaine dernière dans la région du Nord-Ouest, dans le cadre du suivi des recommandations des résolutions issues du Grand Dialogue National, deux ans après ce rendez-vous, dont l’objectif vise le retour à la paix dans les régions camerounaises en crise. Pendant ce voyage, il a organisé des consultations populaires visant à recueillir les avis des populations, toutes couches sociales confondues, pour un retour à la normale. Même si on note sur le terrain une reprise progressive des activités économiques précisément au sein des grandes sociétés d’Etat que sont la CDC ou encore la Sonara, il n’en demeure pas moins vrai qu’elles se font encore timidement. La tournée du premier ministre dans le sud-Ouest en fin septembre dernier, et la semaine dernière dans le Nord-Ouest, revêt également un enjeu économique important, car elle participe à donner des assurances à la communauté des affaires sur l’engagement constant du gouvernement à rétablir définitivement la stabilité dans un environnement propice aux affaires, notamment dans le domaine de l’agro-business.

Lire aussi : Reconstruction du Noso : ce que Joseph Dion Ngute ramène du Gicam

En effet, les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest représentent environ 16,3% du PIB, et sont des bassins agricoles par excellence qui se démarquaient avant la crise, par une floraison des activités touristiques, de transit, d’extraction et l’émergence de startups du numérique. La crise a gravement impacté les activités de production de cacao, café, banane, huile de palme, caoutchouc et même de riz Paddy ; les activités de transformation ; les commerce et services notamment l’hôtellerie, les services bancaires et financiers, la distribution des produits pétroliers ; les finances publiques, l’exécution des investissements publics, et les services sociaux de base, particulièrement la scolarisation. Au demeurant, on observe une légère reprise de l’activité depuis 2020 du fait justement des réponses du Gouvernement à la crise et aux actions de reconstruction entamées dans les deux régions.

Investissements prioritaires

Au sortir du Grand Dialogue National, il avait en effet été décidé la mise sur pied d’un Plan Présidentiel de Reconstruction et de Développement des Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (PPRD-NOSO), qui devrait par ailleurs contribuer à la relance des économies des deux régions. Dans le cadre de ce programme, les domaines dans lesquels des activités et investissements sociaux et économiques sont envisagés concernent le recyclage des déchets ménagers, la construction de ponts et de forages, le reboisement, l’entretien des pistes rurales, la construction de gouttières, la distribution d’intrants agricoles, la distribution de biogaz et bien d’autres. Des opportunités spéciales ont en outre été identifiées dans la Buea Silicon Mountain, la zone de Muyuka et Ekona propice à l’agro-business, la zone urbaine de Kumba, la Ombé free zone ou encore autour des entreprises agro-industrielles déjà installées dans ces régions.

Lire aussi : NOSO : 204 000 déplacés internes regagnent leurs localités d’origines

Le gouvernement a également travaillé à obtenir l’accompagnement du secteur privé dans le cadre de la mise en œuvre de la première phase de ce projet budgétisée à 89 milliards de FCFA. A l’occasion d’une rencontre au Gicam entre le premier ministre et les opérateurs économiques en mai dernier, le coordonnateur du PPRD-NOSO, Paul Tasong, révélait que seulement 10,4 milliards de F avaient déjà été mobilisés, et que 3,5 milliards avaient déjà été affectés aux travaux de réhabilitation de certaines infrastructures scolaires et sanitaires. Joseph Dion Ngute avait par ailleurs obtenu des hommes d’affaires diverses promesses de contributions financières, parmi lesquelles une enveloppe de 500 millions de FCFA de la Société anonyme des Brasseries du Cameroun (Sabc), « qui pourra être doublé au gré de l’utilisation de ce premier apport », précisait alors le Gicam.

René Ombala

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page