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Redevabilité : la bonne gouvernance toujours attendue en zone Cemac

Salué par les bailleurs de fonds et les partenaires du Cameroun, le nouveau régime financier de l’Etat semble hypothéqué par les enjeux de politique intérieure. Contrairement à ce qu’affirment les gouvernements, les experts internationaux ne notent pas de progrès dans la participation des citoyens à la gestion de la chose publique.

“Bonne gouvernance”. L’expression est dans l’ère du temps. Elle renvoie à une définition claire des attributions et des responsabilités, des processus budgétaires ouverts, l’accès du public à l’information, la garantie d’intégrité des données et des acteurs, le contrôle et la redevabilité. Les pays de la Cemac ne sont pas en reste. Pour mieux s’en convaincre, un « Code de transparence et de bonne gouvernance dans la gestion des finances » a été adopté par les différents pays. Le Code introduit de manière officielle et légale, les principes de transparence et de bonne gouvernance indispensables à une gestion des finances publiques susceptible d’assurer la stabilité macroéconomique et une croissance forte et durable.

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Ces principes consacrent l’obligation de production et de diffusion d’une information exhaustive et fiable sur les activités passées, présentes et futures des administrations publiques pour contribuer à la prise de décisions de politique économique. Mais entre les engagements et les actes, il y a parfois un gap.

C’est sans doute conscient de cette réalité que le sommet exhorte les États membres à “améliorer le fonctionnement des institutions publiques, la gouvernance et la transparence dans les secteurs public et extractif, la gestion des finances publiques, notamment la qualité des investissements, ainsi que le suivi des risques budgétaires et d’endettement inhérents à la gestion des entreprises publiques.” Ce qui n’est pas gagné d’avance.

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En 2020 par exemple, un seul pays de la Cemac était en règle avec l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie). Le Cameroun était sous le coup d’une suspension; le Tchad était en procédure d’adhésion, en observation; le Gabon, la Guinée équatoriale en avaient été radiés. La République centrafricaine, elle, avait essuyé, plutôt, une suspension du processus de Kimberley. Les gouvernements ne bénéficient pas davantage de crédibilité pour ce qui est de la gestion des finances publiques. Année après année, les pays de la sous-région se concentrent en queue du classement des pays les plus corrompus, dans l’indice de Transparency international.

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D’une manière générale, et contrairement à ce que soutiennent les gouvernements, les experts internationaux ne notent pas de progrès dans la participation des Camerounais à la gestion de la chose publique. Les évaluations de la Banque mondiale (CPIA) et du FMI (PEFA) sont totalement à l’opposé des affirmations des pays de la Cemac, en matière d’implication des citoyens à la gestion des affaires publiques. Pour les institutions Brettons Wood, quelles que soient les mesures prises par les Etats de la sous-région à ce jour, “des avancées ne sont pas encore perceptibles par rapport à l’amélioration de l’accès des citoyens à l’information et à leur participation plus forte à la gestion des affaires publiques.

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