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Refinancement : les banques se ruent vers les offres de liquidités de la Beac

Au cours des deux premiers mois de l’année 2021, les banques en activité dans la Cemac ont capté plus de ressources qu’au 1er semestre 2020. Un regain d’intérêt qui s’adosse à la reprise progressive des activités économiques, malgré le spectre d’une 2e vague du coronavirus.

Le 02 février 2021, la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), a fait une offre de liquidités de 250 milliards de FCFA au système bancaire de la Cemac. Une opération hebdomadaire de routine, mais pour laquelle les banques en activité dans cet espace communautaire (Cameroun, Gabon, Congo, RCA, Tchad et Guinée équatoriale) ont souscrit à hauteur de 82,84%. Dans les détails, les soumissions des établissements de crédit ont atteint un montant record de 207 milliards FCFA. Les 9 et 16 février 2021, deux opérations similaires de la Beac visant à injecter 250 milliards se sont soldés par des soumissions respectives de 188,06 milliards (75,23%) et 188,01 milliards de FCFA (75,21%), portant ainsi à 583,07 milliards de FCFA le montant total déjà capté par les banques après seulement 3 opérations d’injection. Dynamique pareil observé au cours du mois de janvier 2021 à l’issu duquel la banque centrale a réussi à injecter 590 milliards de FCFA dans le système bancaire. Un exploit, si l’on s’en réfère à l’année 2020, où les volumes de souscription oscillaient entre 25 et 80 milliards de Fcfa chaque semaine. Selon le Bulletin économique et statistique de la Beac du mois de septembre, les banques de la sous-région ont, au premier semestre capté 1 629 milliards de FCFA. Par contre, pour les deux premiers mois de l’année 2021, les souscriptions culminent déjà à 1 173 milliards. En glissement annuel, ce montant a augmenté de plus de 55%.

Quand le besoin s’impose

Pourquoi ce regain soudain d’intérêt pour les liquidités de la Beac ? Avant de répondre il faudrait rappeler que dans le cadre de la riposte sous régionale à la crise économique due à la pandémie du Coronavirus, le Comité de politique monétaire (CPM) de la Beac avait, lors de la session du 27 mars 2020, du adopté des «mesures d’assouplissement monétaire». Précisément, la Beac avait décidé de «réviser à la baisse le taux d’intérêts des appels d’offre (Tiao) de 25 points de base, soit de 3,50% à 3,25% ; réviser à la baisse de 100 points de base le taux de facilité de prêt marginal, soit de 6,00% à 5,00% ; de porter les injections de liquidités de 240 milliards Fcfa à 250 milliards Fcfa et se rendre disponible à relever ce montant en cas de besoin ; élargir la gamme des effets privés admis comme collatéral des opérations de politique monétaire ; revoir à la baisse les niveaux des décotes applicables aux effets publics et privés admis comme collatéral pour les opérations de refinancement à la Beac ». Une décision bien accueillie dans les milieux bancaires, mais qui n’avait pas suffi à inciter les assujettis à recourir à ce mécanisme de financement et ce malgré le besoin qui se faisait pressant.

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« Il faut comprendre que si la demande augmente sur un produit (l’argent en l’occurrence), c’est parce qu’il y’a un besoin et ce besoin peut s’expliquer par le fait que les banques aient augmenté ou veulent augmenter leur position créditrices vis-à-vis de leurs clients », commente un banquier. Ce dernier renchérit en expliquant qu’après le pic des contaminations dues au Coronavirus, les activités économiques dans la sous-région sont en pleine reconstruction. Les acteurs auront donc tendance à solliciter les banques. Du fait de l’incertitude lié à la pandémie, ces dernières s’étaient montrées frileuses mais au vue des prévisions optimistes elles semblent optimistes à répondre favorablement aux sollicitations des acteurs économiques.

Le besoin en financement peut par exemple se traduire ici par les mobilisations attendues des Etats cette année sur le marché les titres publics où les banques interviennent en tant que Spécialistes en Valeurs du Trésor (SVT). Pour illustration, le Gabon, à lui tout seul, ambitionne de lever 885 milliards de FCFA sur ce marché cette année, contre 350 milliards de FCFA pour le Cameroun.

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