Banques et Finances

Réglementation de changes : en 5 ans, les devises rétrocédées à la Beac ont presque triplé à 11 962,3 milliards de Fcfa

Entre 2018 et 2023, les rétrocessions de devises sont passées de 3 277,8 milliards de Fcfa à 11 962,3 milliards de Fcfa, soit une hausse exponentielle de 265 %.

Entre 2018 et 2023, l’application de la nouvelle réglementation de changes en zone Cemac a fait croître les rétrocessions de devises, fait savoir la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). A cette période, celles-ci sont passées de 3 277,8 milliards de Fcfa à 11 962,3 milliards de Fcfa, soit une hausse exponentielle de 265 % en 5 ans. En ce qui concerne la part du Cameroun dans ce volume de rapatriement, il est de l’ordre de 4 186,8 milliards de Fcfa, représentant 35 % du total à fin 2023. De bonnes sources, cette dynamique s’explique par la bonne tenue des activités économiques, les efforts de rapatriement des recettes d’exportation.

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Les sorties de devises quant à elles ont presque quadruplé en 5 ans quittant de 2 816,5 milliards en 2018 à 12 707,6 milliards de Fcfa en 2023, mentionne le document de la Banque centrale. Dans cette enveloppe, 46% soit près de la moitié est destinée au Cameroun, soit 5 845,5 milliards de Fcfa. Dans le même sillage, le solde net des transferts pour tous les pays de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale est positif, se situant à 890 milliards de Fcfa en 2023. Toutefois, cet indicateur est ressorti négatif pour le Cameroun avec un solde net déficitaire de plus de 3 000 milliards de Fcfa. Pour le directeur national de la Beac, Pierre Emmanuel Nkoa Ayissi, cette situation est imputable au comportement des agents économiques opérant au Cameroun, qui essayent de tromper la vigilance des autorités monétaires afin que les devises se retrouvent hors du pays. « Contrairement à ce que les gens pensent, nous vivons beaucoup de la solidarité des autres pays de l’Union monétaire, ce qui aide beaucoup le pays en matière de changes et de soutenabilité de la monnaie », a-t-il indiqué.

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Au sujet de la réglementation de changes, le nouveau gouverneur de la Beac, Yvon Sana Bangui est à pied d’œuvre pour renforcer davantage le respect de celle-ci, et engage tous les acteurs économiques à s’y soumettre, car il y va de la stabilité de notre système monétaire. Face à la presse le 25 mars dernier, au terme de la première session ordinaire du Comité de Politique Monétaire (CPM) de l’année 2024, l’argentier sous-régional assure que, s’agissant de l’obligation de rapatriement des devises destinées à la remise en état des sites (fonds RES) en fin d’exploitation, les discussions se poursuivent avec les industries extractives. « Toutes les parties prenantes, notamment nos États, se sont impliquées. Et c’est un processus qui est toujours en cours. C’est vrai que les deadlines fixés n’ont pas été respectés, mais je vous l’ai dit, nous allons faire respecter la réglementation des changes. Il est question de l’intérêt de la communauté », s’est-il voulu rassurant.

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