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Réhabilitation de la Sonara : le futur hydrocraqueur va raffiner le fioul lourd

Le gouvernement est à la recherche de partenaires privés pour lancer, dans de meilleurs délais, la construction des unités détruites et installer les équipements nécessaires à la transformation du pétrole brut du Cameroun et de la sous-région.

Le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, a présidé le 12 mai dernier à Yaoundé, une réunion à laquelle prenaient part, outre le directeur général (Dg) de la Société nationale de raffinage (Sonara), Jean Paul Njonou, des représentants de plusieurs administrations et entreprises intervenant dans le secteur des hydrocarbures. Le Dg de la Sonara a expliqué, au sortir de cette rencontre, qu’il était question de jeter les bases de la mise en œuvre des instructions du président de la République, relativement à la réhabilitation/restructuration de l’unique raffinerie du Cameroun, fermée depuis l’incendie qui a ravagé ses installations en mai 2019. Les travaux à effectuer « dans les meilleurs délais » consisteront non seulement en la reconstruction des unités détruites, mais également en l’installation d’un hydrocraqueur qui permettre de raffiner le fioul lourd du Cameroun et éventuellement celui de certains pays voisins de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).

Les travaux attendus seront donc faits dans la configuration finale du projet « Sonara 2010 ». Comme nous le soulignions dans ces mêmes colonnes courant avril dernier, sous-réserve de la nouvelle étude technico-économique et financière approfondie suggérée par le Comité technique de réhabilitation des entreprises publiques (Ctr) dans son rapport 2020 publié en janvier, le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, avait affirmé devant la commission des finances et du budget de l’Assemblée nationale, en décembre 2020, qu’il fallait mobiliser jusqu’à 250 milliards Fcfa pour la réhabilitation de la Sonara, à quoi il faudra ajouter une dette évaluée à plus de 450 milliards Fcfa. L’option choisie par Paul Biya est que le projet se réalise dans le cadre d’un partenariat public-privé ; et le gouvernement est à la recherche d’investisseurs pour les besoins de la cause.

Bitume

Pour rappel, avant le double incendie qui a détruit l’ensemble de ses unités en mai 2019, la raffinerie avait achevé sa première phase d’extension et de modernisation, dans le cadre du projet « Sonara 2010 » mentionné supra, portant ainsi ses capacités de raffinage des produits pétroliers de 2,1 millions à 3,5 millions de tonnes par an. Montant de l’investissement : 380 milliards Fcfa. Les premiers litres de fioul lourd du Cameroun devaient être produits après cette phase I de son processus de modernisation à partir de décembre 2018, avait annoncé le gouvernement, qui a finalement reporté cette échéance sine die, jusqu’à l’incendie de mai 2019. Le projet « Sonara 2010 » était porté par l’ancien directeur général Charles Metouck, incarcéré depuis 2013 et condamné par le Tribunal criminel spécial (Tcs) à 15 ans de prison, pour détournement de deniers publics à hauteur de 500 millions Fcfa. Outre la transformation du fioul lourd du Cameroun, la modernisation de la Sonara devait rendre possible la fabrication sur place dans le pays du bitume à base de déchets de pétrole.    

Jean Omer Eyango

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