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Réhabilitation de la Sonara: le gouvernement définit la feuille de route

Outre la restructuration de la dette de la Sonara, le gouvernement veut amorcer le volet reconstruction et modernisation de l'unique raffinerie du pays. L'objectif à terme étant de raffiner le pétrole brut local à moindre coût et réduire la dépendance aux importations.

Environ trois ans après l’incendie survenu à la Société nationale de raffinage (Sonara), le Comité de pilotage chargé de la restructuration/ réhabilitation de ses installations entre de façon décisive dans la concrétisation de ce projet. La première session de mise en œuvre des mesures relatives s’est tenue autour de Louis Paul Motaze, le Président dudit comité. Parmi les actions prioritaires, figurent la reconstitution des capitaux de la Sonara, la maîtrise des charges, la négociation des conditions de  cessation des contrats de la phase 2 du projet de modernisation, ou la sélection du co-contractant privé.

Gaston Eloundou Essomba, le ministre de l’Eau et de l’Energie, vice-président du Comité, et Paul Tasong, le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat), Claude Simo Njonou, le Directeur général de la Sonara, entre autres membres, ont axé leur séance de travail sur le redémarrage de la raffinerie dans la configuration finale du projet « Sonara 2010 », l’implémentation de toutes les mesures d’accompagnement, et l’exécution de de la restauration/réhabilitation dans le cadre d’un partenariat public-privé.

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« La présence de trois membres du gouvernement, et de tous les autres membres du Comité de pilotage traduit la détermination du gouvernement à parachever le processus de réhabilitation/restructuration de la Sonara. Le chef de l’État a pris un certain nombre de mesures pour cela et plusieurs desdites mesures ont commencé à être appliquées », a affirmé Louis Paul Motaze qui cite entre autres, la restructuration bancaire de la dette de la Sonara, et l’ouverture d’une ligne pour leur remboursement. Par ailleurs, le président du Comité de pilotage annonce la signature pour la semaine prochaine avec  Vitol,  l’un des traders de la Sonara, d’une convention de restructuration de sa créance commerciale.

Actions clés 

Sur la restauration/réhabilitation de la Sonara, la première session s’est penchée précisément sur le projet de convention-cadre de restructuration de l’entreprise, sur  le plan d’action à mener, puis sur le projet des termes de référence relatifs au recrutement d’un Cabinet-conseil. D’après l’équipe technique formée autour du Comité de pilotage, le projet de convention-cadre de restructuration repose sur 14 actions prioritaires à  mettre œuvre dans un délai de 4 ans (48 mois). « Les actions clés portent sur l’étude technico-économique et financière assortie d’un business plan, d’une étude de faisabilité à +ou- 30% du coût du projet de reconstruction de la Sonara, adossé sur un modèle de partenariat public-privé élaboré au mieux des intérêts de l’Etat et de la Sonara, ainsi que sur un modèle d’approvisionnement des matières premières et de structure de prix de produit pétrolier à pratiquer. Le rapport de cette étude servira de dossier de faisabilité nécessaire à l’instruction de la procédure du Partenariat public privé, conformément à la réglementation », apprend-on de l’équipe technique du Comité de pilotage dont le Secrétariat technique est coordonné par Martial Zang.

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En plus du recrutement d’un Cabinet-conseil dont la mission générale sera d’accompagner le  Comité de pilotage de la phase des études à l’aboutissement du projet, « le Secrétariat technique du Comité de pilotage s’est mis à l’œuvre et nous a proposé un projet de plan d’action, un projet de consultation, un projet de budget etc…..Le projet est sur de bon rail », a ajouté le ministre des Finances. Claude Simo Njonou, le Directeur général de la Sonara se réjouit plutôt des mesures conservatoires prises par le gouvernement afin de garantir la  viabilité de l’entreprise: maintien de la mission régalienne de couverture du marché national en produits pétroliers finis à hauteur de 80%, hausse de la marge importateur de la Sonara portée de 9 FCFA/litre à 16 FCFA/litre, mise en place dans la structure des prix des produits pétroliers d’une ligne de soutien à la raffinerie de 47,88 FCFA par litre de produits mis à la consommation au Cameroun (pour le remboursement de la dette de la Sonara), etc…..

Traitement local du brut

Louis Paul Motaze et son équipe devront par ailleurs effectuer le choix d’un partenaire public-privé pour cette importante réalisation. La réunion du Comité interministériel tenue le 12 mai 2022 a clairement défini le cadre de cette étape cruciale: reconstitution des fonds propres de l’entreprise, réalisation d’une étude technico-administrative et financière, coûts détaillés, schémas à suivre, définition du cadre juridique, institutionnel et modalités de financement du partenariat etc….

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Rappelons que l’Etat devra mobiliser 250 milliards de FCFA en vue de porter les pertes subies par la raffinerie de 45% à 7%. L’objectif étant de traiter le pétrole brut camerounais à moindre coût d’une part, et réduire considérablement les subventions de l’Etat envers ladite entreprise ainsi que les produits pétroliers d’autre part. 

Au terme de ces investissements, les spécialistes annoncent la fin de la dépendance du Cameroun au pétrole brut importé qui est par la suite traité localement. Malgré la conjoncture dans laquelle elle est plongée depuis le 31 mai 2019, la Sonara a dégagé en 2021 un résultat net de 78 milliards de FCFA.

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