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Relance économique en zone Cemac: les propositions du Camercap-Parc

Dans sa note de veille économique et stratégique, le centre d’analyse et de recherche sur les politiques économiques et sociales du Cameroun propose une étude détaillée de quelques faits d’actualité qui perdurent dans le système monétaire de la Cemac afin de garantir la stabilité monétaire de la Banque centrale.

Parue le 10 octobre 2022, la note de veille économique et stratégique rendue publique par le centre d’analyse et de recherche sur les politiques économiques et sociales du Cameroun est un document de 6 pages qui fait une étude du système monétaire de la Cemac, pour une relance économique à l’air de l’inflation. Sur la base des faits d’actualité dans les domaines de l’émission monétaire, la garantie de la stabilité monétaire, et la maîtrise de l’inflation, Camercap-Parc a fait une analyse sur la question de l’indépendance de la Beac. « Au-delà des aspects techniques et technocratiques, quel rôle une banque centrale tient ou devrait tenir dans une économie quant à l’objectif global et final de développement ? Et ce, particulièrement dans des pays pauvres comme ceux de la zone Cemac, dont le Cameroun. »

Instruments d’échanges à l’intérieur et à l’extérieur du territoire, les devises sont des signes monétaires servant d’échange des biens et services étrangers importés et consommés par les nationaux. Toutefois, certaines alternatives de la Beac mettent en mal les citoyens en besoin de service financier. En occurrence la note sur la limitation de sortie des devises d’avril 2022 ; la circulaire du 22 juin 2022 sur le plafonnement et l’exigence des justificatifs pour les dépenses hors zone Cemac. Dans cette lettre, Abbas Mahamat Tolli précisait les conditions et les modalités d’utilisation des instruments de paiement électronique à l’extérieur, ainsi que les règlements à distance des transactions. Enfin, le plafonnement journalier des transferts en sortie via les agences spécialisées, Western Union, MoneyGram, RIA, WorldRemit, etc. La conséquence objective étant la limitation de sortie des fonds qui érodent le stock de devises de la Beac.

Souveraineté monétaire

Les débats sur la souveraineté monétaire des États de la Cemac continuent de faire du chemin. L’appartenance du Cameroun et des autres pays de la région à la zone CFA leur impose une politique monétaire supranationale, gérée « officiellement » par la Beac. « Les évolutions certes contrastées dans la zone Uemoa intégrée dans la Cedeao, même si elles n’ont pas totalement abouti indiquent la voie. L’avenir du Franc CFA est dans un cul de sac et sans lendemain», s’indigne le Camercap-Parc. A ce sujet, ce centre d’analyse propose au Cameroun de « faire un choix » et de « l’assumer». Cette vision avait d’ailleurs déjà été évoquée dans le Dsce, mais n’a pas prospéré au cours de la dernière décennie. « La SND30 ne devrait donc plus rater cette opportunité », ajoute-t-il.

Lire aussi : Cameroun : l’inflation frôle 4% au premier semestre 2022

Aujourd’hui, la rareté des pièces de monnaie et des petites coupures de billets de banque, maintient une inflation artificielle.  Malgré les déclarations de la Beac d’y remédier (mobiliser les signes monétaires de certains centres de certains pays vers d’autres où ce problème est signalé), le phénomène s’accentue au fil des jours. « Oui, les Chinois exportent les pièces de monnaie de la zone CFA, mais pourquoi ces Chinois ne sont pas friands de Cents américains ou des Centimes d’Euros? (…) Cherchons l’erreur ».

L’origine de l’inflation actuelle

Le Cameroun devrait contribuer pour près de la moitié de l’inflation en glissement annuel dans la Cemac (3,2 points à fin Juin 2022). Pour l’essentiel, les produits alimentaires et les boissons non alcoolisées maintiennent la tendance haussière sur le marché. Pour Camercap-Parc, l’origine de l’inflation dans la zone serait l’accès aux crédits très limités en particulier pour les ménages. « À notre humble avis, le levier le plus efficace contre l’inflation reste le soutien à la production (augmentation des quantités disponibles sur le marché) et la facilitation des échanges par la mise à disposition en quantités suffisantes des signes monétaires nécessaires ayant cours légal. Et ce, en attendant le développement de la culture des paiements électroniques ».

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