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Le FMI s’inquiète de la situation de Beac

le directeur du département Afrique du FMI, met en garde contre l'érosion des réserves de change et les résultats mitigés obtenus par les Etats dans la mise en oeuvre de la stratégie du FMI dans la région Afrique Centrale.

Lors du conseil d’administration déroulé le 18 septembre 2018 à Yaoundé, la Banque des des Etats de l’Afrique centrale (Beac), par la voix de Jean Marie Ogandaga, le Ministre gabonais de l’économie, de la prospective et de la programmation du développement, président dudit conseil, se satisfaisait de « l’amélioration de la situation des réserves de change à la Beac. Amélioration consécutive aux mesures correctrices mises en place par les Etats et la Banque centrale, et ayant provoqué une remontée du taux de croissance projetée à 1,9% en 2018, une progression du niveau général des prix autour de 1,5% en moyenne annuelle contre 0,9% en 2018, un accroissement de l’excédent du solde budgétaire, base engagements et dons, à 1,4% du Pib, contre -3,1% du Pib en 2017. Egalement, la Beac prévoit une contraction du déficit du compte courant à 1,8% du Pib en 2018, contre -4,3% du Pib en 2017.

La masse monétaire connaît également une légère embellie. Elle s’établit à 7,4% pour un taux de couverture extérieur autour de 63,5%. Pourtant, lors de la réunion entre les responsables du Fonds Monétaire International (FMI) et les Ministres des Finances et de l’économie de la CEMAC, la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale, tenue le vendredi 12 octobre 2018, le Directeur du département Afrique, Abebe Aemro Sélassié, a contrasté l’optimisme de la Beac, notamment sur  les réserves de change: D’après lui, « l’état de mise en œuvre de la stratégie du FMI dans la région Afrique Centrale a donné des résultats contrastés« . « Les réserves de change régionales sont inférieures aux objectifs fixés », constate-t-il.

En exprimant ainsi ses inquiétudes, le responsable Afrique du FMI a attiré l’attention des Ministres, du Président de la Commission de la CEMAC, le Pr. Daniel Ona Ondo, et celle du gouverneur de la BEAC. Dans un brillant exposé Abebe Aemro Selassie constate également  « les performances budgétaires », qu’il juge « inégales selon les pays ». Nécessitant, pense-t-il, des mesures correctrices à mettre en œuvre dans des délais précis. Abebe Aemro Sélassié a insisté sur les motifs de préoccupation que sont « la gouvernance et la transparence », notamment dans le secteur pétrolier. De même qu’il a encouragé les pays qui ne sont toujours pas en conformité de programme avec le Fmi: « la situation de la CEMAC demeure préoccupante et nécessite des actions fortes de la part des autorités car il serait difficile de continuer la revue des programmes en cours avec le FMI sans une amélioration palpable ».

Le Président du Conseil des Ministres de l’UMAC, Union monétaire d’Afrique centrale, le Ministre gabonais de l’Économie, Jean-Marie Ogandaga dit prendre toute la mesure de la situation: « votre message est clair et nous renvoie à nos responsabilités. Nous comprenons que la situation est difficile mais pas désespérée ». Aussi, il a soutenu que les réserves de change de la zone ont connu une certaine amélioration par rapport à leur niveau antérieur, tout en reconnaissant que beaucoup reste à faire en la matière.

Evoquant les pistes de sortie, le Ministre a notamment insisté sur le problème de rapatriement des recettes des multinationales installées dans la CEMAC qui grugent quelque peu les efforts entrepris. De même, il a reconnu que la mobilisation des recettes fiscales demeure un chantier que les pays ont décidé de prendre à bras le corps. Enfin, il a souhaité que les appuis budgétaires des bailleurs de fonds, FMI et Banque Mondiale, aux Etats arrivent à temps. Ce, pour éviter que ceux-ci ne se tournent vers des tiers pour se financer avec les effets induits sur l’endettement croissant.

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