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Restructuration : des licenciements annoncés à Camair-Co des 2022

Entre autres mesures prises par le comité de restructuration de la compagnie mis en place par le ministère des Finances, les experts ont adopté la réduction des effectifs de la société en vue de la mettre aux normes internationales en matière de navigation aérienne.

Dans un courrier adressé aux représentants du personnel le 18 décembre 2020, le directeur général de la compagnie publique de transport aérien, Louis Georges Njipendi Kuotu, expliquait avoir dressé une liste des 130 employés concernés par un licenciement justifié par des raisons économiques. La compagnie qui auparavant avait déjà dévoilé un plan de restructuration impliquant la rationalisation de la main-d’œuvre et la réduction de la masse salariale mais aussi le renforcement de la flotte alors constituée de six avions dont quatre cloués au sol, semble cette fois se diriger vers cette option douloureuse et irréversible pour son équilibre.

En fait, la CTR vient de remettre au gouvernement ses conclusions pour alléger les ailes du transporteur qui outre son endettement, doit aussi faire face à une main d’œuvre pléthorique. Cette surpopulation des effectifs a entrainé une surchauffe des charges salariales, alourdissant au passage le fonctionnement et l’exploitation. C’est ainsi que les effectifs seront considérablement réduits suivant les normes internationales. «Les effectifs selon la norme européenne et OACI fixent à environ 65 personnes pour un avion ; mais le cas Camair Co est atypique parce que les salaires sont extrêmement bas et ne sont pas aux normes internationales. Donc le problème n’est pas à ce niveau mais dans le remplissage des aéronefs pour ne pas générer de la dette et des pertes en permanence », explique un expert en aviation civile.

Camair Co compte 371 employés. Si la règle devait être appliquée, pour une compagnie qui compte deux Boieng 737, deux Bombardier, deux Embraer, seuls 260 personnels devraient être opérationnels. Mais pour que la compagne soit en équilibre, elle devrait selon un expert, être à même de générer de la recette, réduire ses charges d’exploitation etc. «Il faut augmenter les recettes de la compagnie mais pour cela faire une inflexion stratégique en faisant un strategy business re-engineering c’est une réorganisation stratégique des opérations. Parce que si vous regardez de près, les charges d’exploitation de la compagnie sont dues aux ADC. Pour toute opération au sol sur l’avion, ADC fixe le montant de l’opération à 500 mille Fcfa quelle que soit la taille de l’appareil sans soublier les autres charges », poursuit l’expert.

Ces autres charges où l’on retrouve toutes les opérations au sol notamment l’enregistrement, les taxes aéroportuaires ou encore le catering (service à bord) mettent la compagnie en situation financière défavorable. Aussi l’expert préconise-t-il une autonomisation de toutes les opérations au sol de la compagnie. «Sous d’autres cieux, Camair Co aurait son catering autonome et gérerait elle-même ses opérations au sol. Cela aurait pour avantage de baisser les coûts d’exploitation en plus du personnel dont il faudra rationaliser la gestion.»

Simon Pierre Mbarga

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