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Restructuration : l’Etat va reprendre 123 milliards de dette de Camair-Co

Ce plan de restructuration consulté par EcoMatin prévoit une subvention sur les vols domestiques, la révisions complète des 2 Boeing 737-800 dans les ateliers d'Éthiopian Airline, l'achat de 2 nouveaux bombardier Q400...

Depuis des années, le déséquilibre de la société Camair Co préoccupe au plus haut point l’Etat. Entre plans de redressement ou de relance, le renflouement des caisses du transporteur et sa dette, le gouvernement tente des thérapies pour maintenir à flot la compagnie. Mais, la Commission technique de réhabilitation des entreprises publiques et parapubliques (CTR) vient d’aboutir à une stratégie qui va redonner des ailes à Camair Co. Le plan mis en place par les équipes de la CTR vise à doter la compagnie de deux nouveaux aéronefs de marque Bombardier Q400 en vue de faire face au trafic pendant la coupe d’Afrique des nations.

Détenteur de six avions dont quatre sont cloués au sol, la compagnie, par les soins de l’Etat vient également d’envoyer les deux Boeing 737-800 en Ethiopie pour une révision complète dans les ateliers d’Ethiopian Airlines. La nouvelle flotte permettra à l’opérateur de relancer les vols extérieurs qui, selon des sources proches du dossier, sont économiquement plus rentables. «L’Etat et la compagnie se sont entendus pour la relance des vols extérieurs du fait de leur rentabilité ; il n’est pas normal que la compagnie soit complètement absente du réseau international alors que c’est ce segment de l’activité qui fait tourner les transporteurs aériens. Et c’est dans ce cadre que la ligne de Libreville a été ouverte à nouveau et que nouvelles lignes notamment, le Congo, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et bien d’autres suivront », explique-t-on au ministère des Finances.

S’agissant des vols intérieurs, ceux-ci feront l’objet d’une subvention afin de permettre que les vols domestiques soient développés. «La subvention des vols intérieurs est une stratégie qui sera payante pour les populations parce que les coûts du billet d’avion entre les villes du Cameroun est plus chère que le prix d’un vol aller-retour en Afrique de l’Ouest ou ailleurs par exemple », explique une source proche du dossier.

L’un des aspects les déterminants de cette nouvelle architecture concerne la reprise de la dette du transporteur par l’Etat. En fait, pour que l’entreprise qui ploie sous le poids d’une dette colossale de 123 milliards de Fcfa soit 62,4 milliards de FCFA auprès des banques et prestataires locaux et 61,6 milliards de FCFA auprès des partenaires étrangers au 30 septembre 2021, retrouve sa viabilité, une convention de dettes sera signée entre le gouvernement et les différents créanciers de la compagnie dans les prochains jours à Yaoundé.

«L’objectif de cette opération de reprise de la dette, c’est de rendre la société viable au  moment où se pointera un repreneur en vue de la privatisation. Donc, endosser le poids de cette ardoise commerciale et sociale ne vise qu’à améliorer la santé et l’équilibre financier de l’entreprise », souligne un expert du dossier. Car ente autres dettes qui déséquilibrent la société, il y a les dettes dies aux prestataires. «80% des dettes de Camair Co sont des dettes institutionnelles dues à des entités étatiques telles les ADC, la CNPS, l’Autorité Aéronautique, l’Asecna etc.», fait savoir un expert en transport aérien.  

Simon Pierre Mbarga

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