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Secteur bancaire camerounais : hausse critique du volume des créances douteuses

Malgré un contexte économique particulièrement morose en 2020, du fait de la pandémie du coronavirus, les établissements de crédit implantés au Cameroun ont fait preuve d’agilité et de flexibilité en augmentant de 6,7% leur volume de crédit à l’économie. Un pari risqué puisqu’elles bouclent l’année avec un stock important de créances en souffrance qui a augmenté de près de 17%.

En 2020 et du fait de la pandémie du coronavirus la situation économique au Cameroun et dans la zone Cemac a été plus que délétère. Malgré la prudence affichée par les établissements de crédit ceux-ci ont vu leur portefeuille de crédit se dégrader de manière considérable. Au 31 décembre 2020, le volume des créances en souffrances dans les 15 banques en activité au Cameroun a augmenté de 16,6%. C’est ce que révèle l’Association des professionnels des établissements de crédit du Cameroun (Apeccam). Selon la Beac, cette progression du volume de créances en souffrances, qui était moins importante en 2019 (+7,8%), est concentrée par 5 établissements. Selon un document consulté par le site d’information, Investir au Cameroun, le premier détenteur de créances en souffrances est la Banque internationale pour le commerce, l’épargne et le crédit (Bicec), filiale locale du Marocain Banque populaire avec 176,61 milliards de FCFA de créances brutes en souffrances.  Elle est suivie de Société Générale Cameroun avec 89,9 milliards de FCFA et Afriland First Bank qui détient 81,86 milliards de FCFA de créances en souffrances. Le TOP 5 est bouclé par la Société camerounaise de banque (SCB) et la National Financial Credit Bank-NFC-Bank). Les deux banques détiennent respectivement 75,17 milliards et 36,24 milliards de FCFA de créances brutes en souffrance au 31 décembre 2020.

Flexibilité et agilité

Les créances douteuses sont des créances de toute nature, même assorties de garantie, qui présentent un risque probable de non-recouvrement total ou partiel. Dans un contexte économique morose, les banques implantées au Cameroun ont donc pris le contre-pied de leurs homologues de la Cemac, s’exposant ainsi à des risques de non remboursement. Pour Alphonse Nafack, Président de l’Apeccam et Administrateur Directeur Général (ADG) de Afriland First Bank, le secteur bancaire camerounais a fait preuve de flexibilité et d’agilité dans un contexte de crise et de chocs macro financiers ayant accru les vulnérabilités des agents économiques et les difficultés des emprunteurs. « Malgré une hausse de 16,6% des créances en souffrance, l’encours global des crédits octroyés au 31 décembre 2020 affiche une progression de l’ordre de 6,7% » révèle le président de l’Apeccam.

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Mais en règle générale, la hausse des créances douteuses et des créances en souffrances a comme conséquence la surliquidité bancaire. « Les banques et EMF face à cette situation qui ne leur est pas bénéfiques tels que la vente de devis, le transfert d’argent, la consultation des soldes à distance qui ne crée pas de la richesse pour l’économie nationale », commente un expert financier. En zone Cemac, la Beac révèle qu’au 31 juillet 2020, le volume de crédits à l’économie a baissé de 18% malgré une augmentation des réserves brutes du système bancaire (+13,7%).

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