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Secteur de l’électricité: des créances de l’Etat dues à Eneo toujours en sursis

Une dette de 118 milliards a été réglée à l’entreprise Energy of Cameroon (Eneo) par l’Etat pour l’assainissement des finances du secteur, mais il reste des reliquats à payer, notamment la facture liée à l’éclairage public. L’énergéticien camerounais réclame également le paiement des intérêts générés par des retards de paiement, et imputés à son compte lors des transactions financières.

Dans sa récente note trimestrielle d’informations, l’entreprise Energy of Cameroon (Eneo) a révélé, au sujet de l’assainissement des finances du secteur de l’électricité, que l’Etat, son plus gros client, a procédé au paiement d’une somme de 118 milliards de FCFA, dont la dernière tranche a été versée en mars dernier, pour régler les dettes du secteur. En effet, la dette intégrale de l’Etat vis-à-vis des opérateurs du secteur s’élevait à 182 milliards de FCFA. Calculette en main, on s’aperçoit qu’il lui reste à éponger au moins 64 milliards de FCFA. A cette enveloppe, il faudrait ajouter la facture liée à l’éclairage public dont le montant n’est pas encore connu. En effet, « des discussions sont encore en cours pour la validation du montant. Nous ne pouvons donc pas communiquer sur un montant alors que les parties analysent encore les états », rapporte une source au département des finances d’Eneo.

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L’énergéticien camerounais réclame par ailleurs le paiement d’intérêts générés dans le processus d’apurement des dettes de l’Etat, payées par l’entremise d’Eneo aux autres opérateurs du secteur, en l’occurrence le transporteur Sonatrel, et les producteurs Edc, Dpdc, Kpdc. Après la promesse de payement des 118 milliards par l’Etat, il avait été convenu  des montants précis à payer par Eneo aux autres opérateurs et dans certains délais. En attendant les décaissements, Eneo a dû prendre des engagements bancaires pour régler certains acteurs, ses fournisseurs y compris. En raison des impayés accumulés par ses clients, Eneo a aussi accumulé des impayés vis-à-vis de ses fournisseurs, lesquels lui ont imputé des intérêts de retard de paiement, alors que Eneo ne l’a pas fait inversement sur ses créances à l’Etat. « Par ailleurs, dans l’attente des paiements, un acteur comme Eneo se trouve souvent obligé de solliciter des crédits bancaires pour fonctionner. A rembourser avec intérêt. La question de la gestion des intérêts de retard se pose donc. Les acteurs doivent en parler sous le leadership de l’Etat », ajoute notre informateur.

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Pour mémoire, dans un accord conclu au mois de décembre dernier avec plusieurs acteurs, l’Etat du Cameroun avait pris l’engagement d’injecter dans le secteur de l’électricité la somme globale de 182 milliards de FCFA sous plusieurs formes dont : le rachat des arriérés de créance de Eneo de 39 milliards de FCFA par un pool bancaire conduit par Société Générale ; l’injection de 118 milliards de FCFA à travers une titrisation de la créance de Eneo sur l’Etat via le marché des titres de la Beac et enfin la subrogation de l’Etat pour régler la dette de Kpdc envers la Snh d’un montant de 25 milliards de FCFA.

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