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Secteur de l’électricité : l’Arsel veut casser le monopole d’Eneo dans le segment de la distribution

L’Agence de Régulation du secteur de l’électricité (Arsel) a commandé une étude au cabinet Dev2E International, dans le cadre du projet « Filialisation des Services de comptage de l’électricité au Cameroun » financé par la Banque Africaine de Développement (BAD), et l’une des recommandations dudit cabinet adoptée par le régulateur, c’est d’ouvrir ce segment dévolu à Eneo à la concurrence.

Le Cameroun vise le cap d’au moins 3,5 millions de compteurs d’ici à 2031, année coïncidant avec la fin du contrat de concession liant l’Etat du Cameroun à l’entreprise Energy of Cameroon (Eneo), le concessionnaire du service public en charge de la distribution de l’électricité au Cameroun. Selon les chiffres du ministère de l’Eau et de l’Energie (Minee), la réalisation moyenne des nouveaux branchements est de 80 000 ces dernières années, et il faudra encore dix ans au secteur public pour doubler le nombre de clients facturés et combler le déficit en compteurs, estimé à 1,8 millions. Autrement, pour arriver à combler ce déficit et optimiser le comptage de l’électricité de sorte à atteindre les 3,5 millions de compteurs en 2031, l’Agence de Régulation du secteur de l’électricité (Arsel) préconise que le segment de la distribution qui incombe à Eneo soit désormais ouvert au secteur privé. En clair, que ce segment soit ouvert à la concurrence pour le plus grand bien des consommateurs.

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« Il est possible d’ouvrir le segment de la commercialisation, de  la fourniture du courant au secteur privé. Si on veut l’ouvrir au secteur privé, il y a une contrainte qui est fondamentale, c’est de faire en sorte que le prix du courant ne monte pas. C’est ça le plus important. Dans les calculs qui ont été réalisés, on se rend compte qu’il y a des possibilités d’ouvrir au secteur privé, d’avoir des Camerounais qui investissent là-dedans, qui créent des emplois tout en maintenant le kilowattheure à un prix qui est abordable pour les populations », soutient Dibongue Kouo, Economiste principal de l’Energie, et chef d’équipe du cabinet Dev2E International. Lequel a animé jeudi dernier à Yaoundé, un atelier de sensibilisation sur les résultats du projet de « Filialisation des Services de comptage de l’électricité au Cameroun ».

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En effet, le segment Distribution-Commercialisation du secteur de l’électricité dévolu à Eneo est confronté à des pertes techniques et non techniques très importantes, qui se sont élevées jusqu’à 32,03 % au cours de l’exercice fiscal 2019. Il faut rajouter à cet état de fait, le déficit en compteurs qui peut être qualifié de considérable. Cette insuffisance d’équipements de comptage est de nature à accentuer les difficultés de recouvrement des recettes pour la viabilité économique du secteur, mais également engendre la fraude massive. Soucieuse de remédier à ces problèmes en trouvant des solutions durables, l’Arsel a sollicité en 2018 une assistance technique auprès de la Banque Africaine de Développement (BAD) en relation avec le programme « Fund for African Private Sector Assistance » (FAPA). Elle a de ce fait reçu un don de 291 millions FCFA pour le financement du projet de filialisation des services de comptage au Cameroun. Ledit projet qui a duré 18 mois a pour but de combler le déficit de comptage dans l’industrie électrique camerounaise au moyen d’une assistance technique. « Il faut que les compteurs qui sont un élément fondamental de la facturation soit fabriqué surplace. Actuellement, ils sont tous importés », renchérit Dibongue Kouo.

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