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Secteur de l’électricité : l’UE veut débloquer le plan d’action pour l’efficacité énergétique

Finalisé en 2014, puis restitué en 2017 au ministère de l'Eau et de l'Energie, ce programme d'optimisation de la ressource énergétique attend d'être validé par ce département ministériel. Pour contraindre les autorités camerounaises à mettre en œuvre cet important outil technique, l'Union Européenne a lancé, à l'endroit des acteurs publics et du secteur privé, un projet d'appui à la compétitivité du Cameroun.

C’est à travers un accord-cadre de 17 milliards de FCFA signé entre l’Union Européenne (UE) et le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) que le Dispositif d’appui à la compétitivité du Cameroun (DACC) est mis en œuvre dans sa composante 3 portant sur la normalisation et l’efficacité énergétique. Frappé par un déficit énergétique estimé à 50 Gw, la maîtrise limitée de l’efficacité énergétique pouvant débouché sur un accroissement de l’offre en énergie reste une préoccupation lancinante. Pour mieux cerner le concept, l’Union Européenne, via la Sofreco, assistant technique du projet, a procédé au renforcement des capacités du personnel de l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel). Le séminaire avait pour objectif principal, d’après Jean Yves Arrat, expert n°3 du DACC, «d’accélérer l’appropriation des normes par les très petites, petites et moyennes entreprises en vie d’accroître leur compétitivité, faire de l’efficacité énergétique un outil d’amélioration de la compétitivité des très petites, petites et moyennes entreprises».

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Étaient associés aux travaux, des représentants de l’Agence des normes et de la qualité (Anor), du Ministère de l’eau et de l’énergie (Minee), et ceux de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac). Jean Yves Arrat précise la notion d’efficacité énergétique : «la recherche du plus grand gain possible avec une quantité définie d’énergie ou la plus petite consommation d’énergie possible pour un service rendu identique». Sont ciblées, les domaines et systèmes de réseaux d’énergie (production, transport, distribution), l’éclairage public et privé, les bâtiments (publics, logements, immeubles, bureaux etc…), les transports (véhicules), matériels et équipements électriques, carburant, entreprises et industries. Pour Jean Pascal Nkou, le directeur général de l’Arsel, «le Cameroun doit mettre en vigueur son plan d’action pour l’efficacité énergétique. La surconsommation est aujourd’hui largement au-dessus des capacités d’offre, et provoque un excès de demande. Les pertes techniques et non-techniques doivent également être limitées».

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Dans un rapport rendu public en juillet 2020, Eneo, le concessionnaire de la distribution de l’électricité au Cameroun, déplorait des pertes de 60 milliards de FCFA par an, du fait des pertes non-techniques (fraude). Finalisé en 2014 et rétrocédé en 2017 au Ministère de l’eau et de l’énergie, le plan évoqué reste bloqué dans les tiroirs de ce Ministère faute de validation, apprendra-t-on. Un plan pour l’efficacité énergétique au Cameroun présente pourtant de nombreux avantages pour un État, indique l’expert DACC: réduire sa dépendance aux importations de carburant, réduire la pollution de l’air et de l’eau, augmenter la productivité des infrastructures énergétiques, favoriser l’accès à l’énergie etc. Pour les entreprises, l’efficacité énergétique permet une utilisation judicieuse et efficace de l’énergie afin de maximiser leur compétitivité (réduction des coûts d’exploitation et d’entretien, augmentation de la disponibilité de l’énergie, optimisation des ressources, amélioration des conditions de travail etc….). «la démarche requiert une politique nationale plurisectorielle fixant les orientations à suivre, déclinée dans une stratégie complétée par un plan à court, moyen et long terme adossé à un programme de financement et d’incitation à l’investissement», a ajouté Jean Yves Arrat.

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Au-delà de la mise en œuvre d’un plan d’actions pour l’efficacité énergétique au Cameroun, les acteurs réunis à Douala revendiquent par ailleurs un audit énergétique au Cameroun. L’Anor annonce toutefois, pour 2022, l’homologation des premières normes camerounaises en matière d’efficacité énergétique. Lancé au Cameroun le 4 juin 2020, le DACC couvre une période de 42 mois.

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