Business et Entreprises

Secteur extractif : focus sur les réels détenteurs des compagnies pétrolières et minières au Cameroun

Le 07 octobre dernier, le gouvernement camerounais rendait public le 17eme rapport de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives (Itie). Le rapport dresse un état des lieux du secteur extractif camerounais, qui a d’ailleurs généré 776 milliards, dont la part réservée à l’Etat atteint 589,35 milliards contre 535,18 milliards en 2020. Le présent document permet à l’opinion public de voir qui est le propriétaire juridique et dans certains cas le nom également des personnes physiques, réels détenteurs des licences pour l›exploration de pétrole, de gaz et de minerais. Toutefois, le rapport dénombre que, 54 entreprises privées n›ont pas répondu à la demande de divulgation. A travers la production de ces informations, le Cameroun veut renforcer la transparence dans le secteur extractif. Surtout cinq mois après la signature du décret présidentiel fixant les modalités d’application de la loi N° 2019/008 du 25 avril 2019 portant Code Pétrolier au Cameroun. Dans ce dossier spécial et sans être exhaustif, la rédaction de EcoMatin présente les réelles propriétaires des sociétés pétrolières et minières opérant au Cameroun, la composition de leurs actionnariat, le champ d’action( mines, pétrolier, carrière…).

Source du Pays

Source du pays, version Thomas Fodouop, commence son aventure en 1985. Elle devient la première société d’exploitation et d’embouteillage d’eau minérale naturelle à capital 100% camerounais et se positionne comme un concurrent de la Société des eaux minérales du Cameroun (Semc) avec la marque Supermont. Sur un marché largement dominé par la succursale de la Société anonyme des brasseries du Cameroun (Sabc) qui en contrôle près de 70% des parts, l’entreprise a fonctionné de manière poussive pendant une vingtaine d’années, avant de sombrer et finalement mettre la clé sous le paillasson en 2005. Sa reprise en 2011 par le groupe Abn du Libanais Nessrallah el-Sahely, fils du milliardaire Maarouf El-Sahely, leader de l’industrie des boissons en Angola, en Centrafrique, au Congo-Brazza et en Zambie, va lui redonner un second souffle. Thomas Fodouop qui décède un an après la conclusion du deal avec l’homme d’affaires Libanais, dont le père était déjà présent dans d’autres secteurs névralgiques de l’économie camerounaise, à l’instar du transport (Solet), le bois (Sefca), n’aura pas eu la chance de voir la nouvelle version de Source du pays grandir et devenir numéro 1 du marché en quelques années seulement.

C’est que, dès le rachat de cette société, le nouveau propriétaire va renouveler et moderniser totalement l’outil de production et reconstruire les bâtiments, en améliorant sa logistique et ses produits. Supermont se met à grappiller des parts de marché au détriment des autres concurrents et particulièrement du mastodonte qu’est Semc qui, jusqu’en 2015, contrôle 60% de ce marché. Cette année-là, Source du pays atteint 33,4 % et devient officiellement le deuxième acteur du secteur. L’année suivante, en 2016, Nessrallah el-Sahely reprend les actifs de l’entreprise Nabco, propriété du richissime homme d’affaires camerounais Nana Bouba, qui commercialisait jusque-là, la marque « O’pur », elle-même également sur une bonne lancée au plan commercial. Une fois ce produit dans son escarcelle, Supermont reprend naturellement le rayon d’action d’« O’pur », notamment la partie septentrionale où cette marque disposait déjà d’un réseau solidement implanté, et devient en 2017, le leader incontesté du marché des eaux minérales au Cameroun, avec 61,7% des parts du marché.

Dangote Cement

Outre le secteur de la cimenterie, l’entreprise nigériane Dangote Cement implantée au Cameroun opère également dans les mines et carrières. Dans cette activité, elle est détenue par deux principaux actionnaires. Dangote Cement Plc est majoritaire avec les 99,84% en qualité de personne morale. L’entreprise est le principal producteur de ciment en Afrique et présent dans au moins 10 pays africains.

Le géant homme d’affaires nigérian Aliko Dangote, fondateur du groupe, le plus riche d’Afrique dont la fortune est estimée à 20,5 milliards de dollars à fin mai 2023 selon Bloomberg Billionaires Index, est l’actionnaire minoritaire en tant que personne physique avec 0,16% des parts de Dangote Cement dans le secteur des mines et carrières. Dangote Cement Plc est cotée en bourse à la Nigerian Exchange(NGX), apprend-on du Rapport de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie).

Il faut souligner que c’est en 2014 que le ministère camerounais de l’Industrie et des Mines a délivré à la filiale camerounaise de la société Dangote Cement, appartenant au milliardaire nigérian Aliko Dangote, un agrément d’une durée de 5 ans, pour l’exploitation d’une carrière de pouzzolane sur 27 hectares, dans la localité de Tombel, dans la région du Sud-Ouest du Cameroun. La matière extraite de cette carrière permet à Dangote Cement Cameroon S.A de produire du ciment.

Construite pendant quatre ans à hauteur de 70 milliards de Fcfa, cette cimenterie implantée dans la capitale économique a été inaugurée en 2015 par l’ancien Premier ministre Philémon Yang. Elle produit près de 6 millions de ciment par an pour une demande estimée à 8 millions de tonnes. « Bien que le Cameroun ait peu de calcaire pour la production de ciment, il a les provisions suffisantes d’additifs de pouzzolane que nous pouvons utiliser pour faire du ciment », fait savoir l’entreprise.

Par ailleurs, la même entreprise indique que son installation de broyage de ciment de 1,5 Mta, dotée d’une unité dédiée au déchargement du clinker directement vers l’usine de Douala a ouvert ses portes en mars 2015 en tant que premier nouvel entrant sur le marché du ciment camerounais depuis 40 ans. « Actuellement, nous importons du clinker de fournisseurs tiers. A terme, nous prévoyons d’importer du clinker de nos usines du Nigeria, qui garantissent un matériau de meilleure qualité. Au Cameroun, le clinker est broyé avec des additifs locaux de pouzzolane et le produit principal est du ciment de qualité 42,5 en sac », rassure Dangote Cement sur son site internet.

Soroubat

Le Rapport de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie), entreprise tunisienne Soroubat, présente dans le secteur des Bâtiments et travaux publics(BTP) exerce également dans le secteur des mines et carrières. Non cotée en bourse, elle est détenue à 95% dans ce domaine par les Tunisiens Noureddine Ben Hamed Hachicha et à 5% par Monia Hachicha Bent Abdessalem née Triki. « Noureddine Ben Hamed Hachicha de nationalité tunisienne résident en Tunisie, détient 2 850 000 actions (soit 95%), et 2 850 000 voix de vote directs (soit 95%) », fait savoir le rapport.

Le Groupe Soroubat, créé en 1974, compte plus de 7 sociétés en Tunisie. A l’étranger, le Groupe compte actuellement des filiales en Côte d’Ivoire, Algérie, Libye, Cameroun, Etc. En 2010, elle émettait déjà son ambition de s’installer au Gabon. «Après l’implantation réussie d’une filiale en Côte d’Ivoire, où nous avons construit une autoroute entre Abidjan et Yamoussoukro sur plus de 90 kilomètres, des personnes nous ont demandé de penser au Gabon. C’est pour cette raison que nous sommes ici depuis quelques jours pour étudier les possibilités d’investissements dans votre pays», avait déclaré Noureddine Hachiba.

De même, «aucune entreprise ne peut prétendre financer seule des ouvrages qui souvent dépassent des ressources propres. C’est pour cette raison que nous travaillons de concert avec des banques comme la Banque africaine de développement (BAD)», poursuivait-il.

Arab Contractors

Présent dans une dizaine de pays africain, le groupe de construction égyptien Arab contractors est solidement ancré dans le paysage du BTP au Cameroun. Le constructeur est un acteur majeur de la construction depuis de longues années, il y a décroché de nombreux contrats importants. (réhabilitation de la route dans le Centre, le projet routier transfrontalier Sangmélima-Ouesso…). En plus des BTP, la compagnie est présente dans les mines et carrières au Cameroun. Depuis une plus d’une décennie, la société exploite la carrière à pierre à Eloumden I est une localité située dans l’arrondissement de Mbankomo, département de la Mefou-et-Akomo, région du Centre. Selon le rapport 2017 de l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie). Elle a produit 279 060 tonnes de granulats.

Arab contrator ( mine et carrière) est détenue part Arab contrator Osman (OA)&Co, (85%) une entreprise détenue par l’Etat. Fondée en 1955, Arab contrators Osman (OA)&Co est une entreprise spécialisée dans les BTP. Le groupe revendique le leadership dans en Afrique et au Moyen orient. Il figure d’ailleurs parmi les 200 plus grandes sociétés de construction au monde et réalise environ 15% de son chiffre d’affaires hors de ses frontières. Avec 60 000 employés et 2,8 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2009.

Le Camerounais Siewe monthe Emmanuel résident au Cameroun est également représenté dans l’actionnariat à hauteur de 15%. Le discret homme d’affaires est fondateur et président Solar Hut, entreprise camerounaise qui commercialise des kits solaires, Douala.

Arab contractors exerce dans un secteur où plus de 80% du territoire camerounais se trouve sur du cristallin c’est-à-dire sur la roche dure ou pierre.

Semc

La société des Eaux minerales du Cameroun (Semc), filiale du Groupe Société anonyme des Boissons du Cameroun (SABC), est présente dans le secteur des mines et carrière au Cameroun, spécialisée dans la production d’eau minérale (Source Tangui et Vitale) depuis plus d’une dizaine d’années. Elle est détenue par le français Martignac Gilles Henry Christien bénéficiaire effectif de Brasseries & glacières internationales (BGI), qui détient directement 47,87% des actions de Semc. Brasseries & glacières internationales (BGI), gère les activités de Castel en Afrique.

Selon rapport ITIE du Cameroun, le bénéficiaire effectif « est la ou les personnes physiques qui, en dernier lieu, possède(nt) ou contrôle(nt) une entité juridique, par la possession ou le contrôle direct ou indirect d’un pourcentage suffisant d’actions ou de droits de vote dans cette entité juridique, y compris par le biais d’actions au porteur ». Mais en France, il peut aussi s’agir de « toute personne exerçant un contrôle sur les organes de direction ou de gestion ». Dans la composition de l’actionnariat, la société nationale des investissements (SNI) y détient 23,2% des parts.

La francaise Felgines lieunau muriel Aline Nicole figure également comme actionnaire, elle est bénéficiaire effective de Nestle Waters Emena, qui détient directement 5% des actions de Semc. NESTLE WATERS EMENA, est une société en activité depuis 65 ans. Elle est spécialisée dans le secteur des activités comptables. 23,285 des parts reviennent à d’autres.

Avec un marché des eaux est marqué par une forte concurrence et une guerre prix. Depuis quasiment 5 ans, Semc a considérablement perdu d’importants parts de marché sur le segment des eaux minérales au cours de ces dernières années. Jadis leader sur ce segment et contrôlant 65% des parts de marché, la Sabc et sa filiale Société des eaux minérales du Cameroun (Semc) ont perdu du terrain durant les dernières années, au point de ne plus se contenter que de 20%. Il a fallu implémenter de nouvelles stratégies marketing, en introduisant en 2016 la marque « Vitale », une alternative à prix réduit. A travers cette stratégie, l’entreprise a pu récupérer 40% de ses parts de marché.

Sabc aujourd’hui a envisagé se séparer de cette filiale. « Dans 5 ans ou 10 ans, si un acheteur potentiel s’intéresse à Semc, ce serait vous mentir que de dire qu’on ne vendra pas », a déclaré, dans une interview publiée au journal EcoMatin, édition de le 3 mai, Stéphane Descazeaud, le directeur général de la Société anonyme des boissons du Cameroun (SABC), entreprise.

Granulats

La société Granulats Du Cameroun (Gracam) est implantée dans la localité de Nkolmekok-Nyom II où elle exploite un gisement de gneiss, depuis une dizaine d’années. GRACAM est née de l’idée d’offrir aux professionnels du secteur du BTP des produits de qualité à des prix compétitifs. Son siège social est situé à Yaoundé. L’entreprise propose aujourd’hui une offre complète de matériaux (sables et graviers, ect.). Elle envisage à court terme diversifier et élargir son offre par la présentation de produits nouveaux et innovants. En juillet dernier, la société annonçait le début de l’exploration des mines dans le sud Cameroun. Les substances concernées dans cette exploration sont principalement de l’Or. Selon le rapport 2021 de l’Itie, elle a produit 576 616 tonnes de granulats et 396 148 tonnes de sable. La société est détenue à hauteur de 79% des personnes physiques.

Né le 4 janvier 1972, Meko Victorine de nationalité camerounaise, détient 25% du capital. Elle possède ainsi la plus grande participations au sein de l’actionnariat de la société. Elies Sani, président directeur général de Socint, l’un des principaux importateurs de vins au Cameroun à 15% des parts, Maurice Kouah Eyom à acquis 15%. KTM -Cameroun sarl à 11%, Jean claude Kenmogne 9%, Emile Raul Amougou Essona 5%, Jean Marie Tchonga 5%, Jean Gakam président du conseil d’administration de Gramcam y est présent avec 5% d’actions acquis en 2007, Nana Djomoua Fabien Desiré 4%, Pinlap Kamwa serge 2%, Daniel Merlin Tchiengue 2%, Pierre Kenmogne 2%.

China Harbour Engineering

L’exploitation des mines et carrières au Cameroun se concentre sur plusieurs produits. Sur le volet des carrières, on compte comme produits l’argile, le calcaire, le pouzzolane, le sable, les granulats, les moellons et la latérite. Dans le segment des mines on retrouve l’or et le diamant. Dans ce pan d’activité (l’exploitation des mines et des carrières) que se classe l’opérateur China Harbour Engineering.

L’entreprise détenue à 100% par China Harbour Engineering Company LTD (Chec), détenue elle aussi par l’Etat chinois, à ses quartiers dans la ville de Yaoundé. Si elle n’est pas très réputée dans le segment de l’exploitation minière précisément dans les mines et carrières, elle est reconnue dans la construction des infrastructures au Cameroun. En effet, c’est Chec qui a construit l’autoroute Kribi-Lolabé inaugurée le 29 juillet 2022. D’un linéaire de 38,5 KM les travaux de cette route ont été financés par la banque Eximbank China à hauteur de 85% (prêt) et par China Harbour engineering compagny à hauteur de 15%. Autre réalisation de cette entreprise, la construction du Port en eaux profondes de Kribi, dont la mise en service est intervenue en 2018.

De façon précise sur China Harbour Engineering Company LTD, c’est une entreprise fondée en 2005, lors de la fusion de China harbour engineering company group (fondée en 1980) avec China road and bridge corporation pour former China communications construction company, dont elle est une filiale. L’entreprise opère ainsi dans la construction d’infrastructures, construction de routes et de ponts, de chemins de fer, d’aéroports et usines. Elle revendique à elle seule près de 20 000 employés dans près de 100 pays où elle est présente, pour des projets financés à hauteur de 40 milliards de dollars.

Eramet Cameroun S.A

Eramet au Cameroun a annoncé le jeudi 26 octobre 2023 mettre fin aux études de faisabilité techniques et environnementales du site d’Akonolinga pour la production de rutile.

En effet, quatre années d’études ont révélé que la rentabilité économique du projet n’a pas pu être mise en évidence du fait des investissements très coûteux nécessaires pour la mise en place d’un projet industriel responsable.

L’exploitation du gisement créerait en effet un risque trop élevé pour les écosystèmes et le cadre de vie des populations locales.

Près de 2000 sondages réalisés sur l’ensemble de la zone pour laquelle Eramet possède des permis d’exploitation ont permis de conclure que seulement un quart des ressources identifiées présente une teneur suffisante pour une exploitation rentable économiquement. Par ailleurs, les tests miniers ont démontré que les zones marécageuses à drainer étaient particulièrement délicates à exploiter. La gestion des cours d’eau présents sur les sites d’exploitation présente également un obstacle difficile à résoudre.

En conséquence, le Groupe a décidé de ne pas poursuivre le projet et de procéder à une démobilisation responsable et respectueuse des lois locales, intégrant notamment la réhabilitation des sites d’explorations au normes internationales, la restitution à l’Etat camerounais des permis de sables minéralisés ainsi que la transmission des études réalisées et des échantillons prélevés sur le gisement. De plus, l’usine pilote d’essai « MBAPE » conçue pour le traitement du rutile sur le site sera proposée par biais de convention à 1 euro symbolique à l’Etat camerounais.

Par ailleurs, Eramet s’engage à financer un projet sociétal permettant de valoriser les cultures locales dans la région d’Akonolinga, conformément à ses engagements au niveau global permettant d’assurer un développement économique durable dans les régions où le groupe opère. Un partenariat avec des acteurs locaux est en cours de finalisation afin de lancer ce programme dans les prochains mois.

Cet engagement vient s’ajouter aux contributions et programmes RSE déjà réalisés durant la phase d’exploration sous la forme de soutien à l’hôpital d’Akonolinga, d’installations de puits, la formation de jeunes et le don de mobiliers à destination des écoles.

Les conclusions des études de faisabilité techniques et environnementales et les actions qui seront mises en place dans les mois à venir ont été présentées à des représentants du gouvernement gabonais par une délégation du groupe Eramet le lundi 16 octobre 2023.

Addax Petroleum Cameroon Ltd

Addax Petroleum Cameroon Ltd (Apcl), filiale de China Petroleum and Chemical Corporation (Sinopec), est une société de droits chinois qui opère dans l’exploitation et la production pétrolière au Cameroun notamment dans l’industrie extractive. Basée à Douala dans le Littoral et exploitant des hydrocarbures. Addax Petroleum est détenue à 100% par un seul actionnaire : Addax Petroleum Overseas Limited(Apol).

Selon la Société nationale des hydrocarbures (SNH), l’entreprise dirigée par Qu Bin a investi 1,221 milliard de dollars soit environ 795,8 milliards de Fcfa pour l’exploration et la production d’hydrocarbures au Cameroun, pour une durée de dix ans (2011-2021). Ces fonds ont permis de développer 27 puits forés, mais également, six puits d’exploration. « Cet engagement tout particulier a notamment été récompensé par le succès des puits Padouk et Foxtrot. Dans le même temps, Addax est parvenu à améliorer la performance des autres puits producteurs de l’Association Lokele », faisait savoir la SNH en septembre 2022 sans faire mention des gains enregistrés.

Le puits d’exploration Padouk-1X a permis de trouver une niche de pétrole de 38,6 mètres de profondeur ainsi qu’une réserve de gaz de 65,1 mètres pour des réserves provisoires estimées à 20 millions de barils et 200 milliards de pieds cubes de gaz.

En 2002, Addax Petroleum a signé un accord avec la République du Cameroun pour la zone de permis de Ngosso (bassin Rio Del Rey) dont il est l’opérateur avec une participation de 60% sur une superficie de 117 hectares. En 2012, la succursale de la filiale du géant pétrolier public chinois Sinopec, a annoncé avoir découvert du pétrole au large des côtes camerounaises à 42 mètres sous l’eau. Il s’agissait alors du bloc Iroko. En 2020, Ferdinand Ngoh Ngoh, le président du Conseil d’Administration de la SNH, annonçait qu’en matière de promotion du domaine minier, des négociations ont été engagées avec cette entreprise en vue de la conclusion d’un Contrat de partage de Production (CPP) portant sur le bloc Ngosso. Selon le site d’informations Africa Intelligence, la production annuelle d’Addax Petroleum Cameroon Ltd (Apcl) tourne autour de 20 000 b/j.

Selon les données d’Apcl, elle est également présente sur le site d’Iroko sur une superficie de 3 900 hectares (16 km2). C’est en avril 2008, qu’Addax Petroleum a signé un Pacte de stabilité et de croissance(PSC) avec la République du Cameroun et, en 2013, a obtenu une licence de production. Il est l’opérateur de la zone sous licence d’Iroko, avec une participation de 70%. « La production a démarré en février 2014 et a atteint environ 15 000 b/j en 2015 », apprend-t-on.

Gaz du Cameroun

Gaz du Cameroun S.A (GDC) est une filiale entièrement détenue par la maison mère Victoria Oil and Gas plc (Entreprise Britannique cotée en bourse) spécialisée dans la fourniture des produits gaziers aux industries dans la ville de Douala sans cesse nécessiteuse d’énergie.

GDC opère avec succès au Cameroun depuis 2007 et relève le potentiel énergétique économique afin d’approvisionner l’économie locale du Cameroun en gaz et électricité. Elle exploite le puit La-108 situé en onshore sur son périmètre de Logbada situé dans la région du Littoral Gaz du Cameroun (GDC) qui a produit un cumul de 21 Bcf soit 594 millions M3 de gaz naturel au premier trimestre 2022, après avoir franchi le cap des 20 Bcf 566 millions M3 en juillet 2021, avec des ventes chiffrées à 12 millions de dollars soit 7,4 milliards de FCFA. Elle exploite également, le bloc Matanda qui s’étend sur une superficie de kilomètres carrés, répartis sur terre (70% de la superficie totale) et en mer (en eau peu profonde), dispose d’une capacité de 1 196 milliards de pieds cubes de gaz de ressources prospectives. En 2021, Gaz du Cameroun a bénéficié d’un prolongement d’un an pour poursuivre ses opérations d’exploration de ce bloc.

L’entreprise approvisionne essentiellement les clients majeurs entre autres GUINNESS, DANGOTE, SABC, CHOCOCAM, CICAM, CAMLAIT, etc. En 2015, GDC a signé un contrat avec le fournisseur national d’énergie ENEO.

Perenco Rio Del Rey

Perenco Rio Del Rey, filiale pays de la compagnie pétrolière Perenco, une société extractive qui exploite le pétrole sur le territoire camerounais depuis 2010. L’entreprise est présente sur les principaux champs d’extraction, notamment Rio del Rey, Dissoni Nord et Bolongo. Elle est également propriétaire de quatre puits d’extraction parmi les 16 nouveaux puits creusés en 2021, apprend-on du rapport ITIE.

La société extractive est contrôlée à 80% par le géant extracteur Bahaméen Perenco oil and Gas. L’entreprise du Franco-Britannique, François Perrodo, a un chiffre d’affaire global de 135,159 milliards de F réalisé sur l’exercice 2021 selon les dernières informations fournies par son siège à Paris. En plus d’être un industriel et homme d’affaires, François Perrodo est également un pilote automobile engagé en championnat du monde FIA au sein de l’écurie AF Corse. Premier prix des 24 Heures du Mans en 2021 dans la catégorie Le Mans Grand Tourisme Endurance (LM GTE), il participe aux 24 Heures du Mans et à l’European Le Mans Series depuis 2013. Il a débuté sa carrière de pilote un an plus tôt aux 4 Heures GT/Tourisme dur le circuit Bugatti.

Perenco Rio del Rey est également détenu à 20% par la Société nationale des hydrocarbures (SNH). Si l’Etat du Cameroun détient 40 000 actions (20%) de l’entreprise, François Perrodo lui, possède 160 000 parts et 6 voix de vote directs (60%) selon le rapport ITIE 2019.

Rappelons que le groupe pétrolier a repris, en 2010, les participations de Total Energie dans sa filiale d’exploration-production camerounaise, soit 75,8 %. Plus encore, le duo Perinco-SNH a reçu en 2019 une autorisation d’exploitation des hydrocarbures liquides du champ d’extraction dénommé « Moabi » pour une durée de 20 ans.

Buns Sarl

Buns Sarl est une société de construction d’infrastructures routières à capital entièrement camerounais. Les parts sont reparties entre Eric Njong Njong (70%) et ses proches Joseph Boh Njong, Nicoline Bih Njong et Sheila Ngum Njong (30%).

Eric Njong Njong est l’actionnaire principal et propriétaire effectif de la société. Il détient 8 750 actions et voix de vote directs.

Il compte plusieurs entreprises à son actif et est présent dans différents secteurs tels que l’agriculture, le BTP, l’immobilier et la finance. Parmi ces sociétés, les plus en vue sont Boh Plantations Limited (BPL), Amaco Industrie, Cameroon Housing Corporation et Buns BTP. Eric Njong Njong est également Président du conseil d’administration à UBC Bank et Zenith Insurance. Grâce à son « empire Njong », l’entrepreneur sexagénaire est classé parmi les plus riches du pays avec une fortune globale de 124, 825 milliards de F en 2021 selon l’enquête de The African Report.

Les codétenteurs de la société de BTP sont deux étudiants et une analyste d’entreprise

Joseph Boh Njong étudie ingénierie civile à l’université de Swansea, au Pays de Galles. Nicoline Bih Njong par contre fait ses études à l’université Saint Jerôme de Douala, où elle prépare son diplôme de premier cycle en comptabilité et affaires. Quant à Sheila Ngum Njong, elle est responsable des ressources humaines et analyste d’entreprises chez Tamara Enterprise Limited, une entreprise de vente d’appareils électroniques.

Buns est créée en 1993 et son siège est à Yaoundé. Le chiffre d’affaires de l’entreprise est évalué à 13 milliards de F en 2016. Elle obtient cette année-là une licence d’exploitation pour le site de Mbet, dans le centre. Le permis obtenu avait une validité de 2 ans et lui permettait d’exploiter les pierres. En 2017, l’entreprise reçoit l’autorisation d’exploiter les carrières de pierres de Baba II dans le Nord-Ouest pour deux ans et sept mois et une autre de 15 mois pour Ngoulemakong, dans le Sud. Puis elle prolongera son permis d’exploitation en 2019 pour une durée indéterminée sur le même site de Ngoulemakong.

Addax Petroleum Cameroon company S.A

Le rapport sur l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie) 2021 permet de se faire une idée des différents acteurs opérants dans le secteur extractif au Cameroun. Parmi les acteurs opérants dans le secteur pétrolier, on compte Addax Petroleum Cameroon company S.A (Apcc). Cette entreprise basée à Douala, est spécialisée dans l’exploitation et la production pétrolière et est dirigée par BIN QU, qui en est le Président directeur général.

Sur son origine, Apcc est de nationalité chinoise. Son actionnariat est détenu majoritairement par Addax petroleum overseas limited avec 80%, -qui est détenue à 100% par Sinopec (China Petrochemical Corporation) qui est détenue à son tour à 100% par Sinopec International Petroleum and Corporation (Sipc, entreprise étatique de la République de Chine), et l’Etat du Cameroun avec la Société nationale des hydrocarbures (SNH) 20%.

Les activités d’Apcc sont concentrées sur trois sites que sont le bassin du Rio Del Rey, à Dissoni et à Lokélé, localités situées dans la région du Sud-Ouest précisément dans les départements du Ndian (Lokélé et Rio Del Rey) et de la Meme (Dissoni). Dans le détail sur le site de Dissoni (projet Dissoni North Development démarré en février 2013), Addax Petroleum Cameroon company -avec 37,5%– est en partenariat avec Perenco. Selon le contrat de partage de production de Dissoni attribué en 2005 et couvrant une superficie de 147 km2, l’entreprise à partir de celui-ci obtenu un permis d›exploitation pour la zone de Dissoni Nord en novembre 2008.

Dans le bassin du Rio Del Rey Addax Petroleum Cameroon company est aussi en partenariat avec Perenco. L’entreprise chinoise dispose d’une participation de 24,5% dans Rio del Rey – Bavo-Asoma, Boa-Bakassi, Ekoundou Marine, Kita Edem et Kole Marine, exploités par Perenco. Une autre de 50% dans la zone d›exploration Sandy Gas de l›association Rio del Rey, opérée toujours par Perenco. Notons ici que la production quotidienne de Rio del Rey est d›environ 70 000 b/j, dont 18 000 b/j nets pour Addax Petroleum.

Sur le site de Lokélé ou encore l’Association Lokélé (car regroupe plusieurs opérateurs pétroliers, ndlr), Apcc est investi à : 40% dans Lokele – Mokoko Abana, opérée par Addax Petroleum ; 25% dans Lokele – South Asoma, opérée par Perenco ; 34,5% dans Mokoko West, opérée par Addax Petroleum ; 32,25% dans Lokele – Lipenja, opérée par Perenco ; et à 27,6% dans Lokele – Erong Nord, opérée par Perenco.

Razel Cameroun

Razel Cameroun est une entreprise de BTP qui exploite des carrières de sable et de pierre au Cameroun. Le rapport ITITE 2021 publié par le ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique a donné à voir l’essentiel de la répartition des actions de la société. Soit 52% des actions détenues par des actionnaires anonymes et 48% des actions au nom de Razel-Bec, filiale du groupe français Fayat.

Laurent Fayat, a racheté Razel en 2009 puis l’a fait fusionner avec l’entreprise Bec Frères du groupe Fayat, d’où vient son nom Razel-Bec. Son siège est à Saclay en France. Le chiffre d’affaires de cette entreprise est évalué à 477,8 millions d’euros en 2022, soit 313,41 milliards de F.

Razel Cameroun compte plus de 1 500 collaborateurs avec à ce jour 60% du personnel dont l’âge est compris entre 18 et 65 ans. La société compte une agence dont le siège est à Yaoundé, une dizaine de chantiers en cours, trois carrières, un centre technique avec à son actif plusieurs réalisations telles que les travaux d’aménagements de la vois d’accès Olembe, le chantier de 14 péages automatiques depuis 2020, la réhabilitation de 2022 Km de route à Garoua en 2018 entre autres.

En 2017, elle obtient un autre permis d’exploitation soutenable trois ans dans la ville de Nkometou, région du Centre. D’une validité de deux ans, les licences permettent d’exploiter les carrières de sable dans les villes de Kousse dans le Centre et Tesse dans l’Ouest.

Cimencam

La société des Cimentiries du Cameroun (Cimencam) est un producteur de ciment qui exploite les mines et carrières camerounaises depuis 1965. Elle produit et vend du ciment, des granulats et du béton prêt à l’emploi.

Elle est détenue à 55% par Lafargeholcim Maroc Afrique, filiale marocaine du géant français et dont le siège est à Casablanca.

Lafargeholcim est cotée à la Bourse de Casablanca depuis 1997 et est la 4ème entreprise la plus importante au Maroc en termes de capitalisation boursière, selon les données de la bourse de Casablanca 2023. Soit une valeur marchande totale des actions en circulation de 45,67 milliards de Dirham, environ 7 691,21 milliards de F, en août 2023.

Dans ses activités principales, la société marocaine est centrée sur la construction d’infrastructures routières et la production des solutions constructives telles que le beton, de granulats et le mortier.

La Société nationale d’investissements détient quant à elle 43% des actions de Cimencam. A côté, il y a l’entreprise camerounaise Sociment qui possède les 2% restant.

Basé à Douala, Cimencam revendique le leadership du marché du Ciment au Cameroun avec une production de 2,2 millions de tonnes par an et un chiffre d’affaire de 65,583 milliards de F en 2022. Celui-ci compte trois usines : une station de broyage située à Bonabéri sur les berges du fleuve Wouri à Douala, deux cimenteries intégrées à Figuil dans la région du Nord et à Nomayos dans le Centre du Cameroun. Cimencam est également en voie d’exploiter deux sites d’extraction de marbre dans le Nord, Bidzar et Biou Sud, grâce à deux visas d’exploitation obtenus en février 2023.

De ces sites, Cimencam S.A projette d’extraire annuellement 1,059 million de tonnes sur une période d’environ 80 ans (à Biou Sud), et 0,668 million de tonnes sur une période d’environ 25 ans (à Bidzar). Cette production sera destinée à la fabrication du clinker nécessaire à la production de ciment.

UTA

Dans le domaine des carrières, United Transport Africa (Uta) est détenteur du permis Caplain pour l’exploitation industrielle de la pouzzolane à Njombe-Penja dans le département du Moungo (Littoral), sur une superficie d’un peu plus de 33 hectares. Celui-ci avait été renouvelé le 17 juillet 2020 pour une durée de trois ans par le défunt ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt), Gabriel Dodo Ndoke, malgré les protestations de l’alors maire de la commune de Njombe-Penja, Paul Eric Longue. L’édile décédé brutalement en mars 2021, pour qui cette entreprise qu’il trouvait « véreuse » et bien d’autres qui exploitent depuis des décennies le sol et le sous-sol de sa commune le font au détriment de la population locale avec la complicité des autorités administratives, avait crié à la forfaiture et accusé publiquement le ministre de brader les biens de sa localité en violation de la loi du 24 décembre 2019 portant Code général des collectivités territoriales décentralisées.

UTA qui ne publie aucun chiffre est présente dans le domaine des mines et carrières dans le Moungo en particulier et la région du Littoral en général depuis les années 1990. L’entreprise est détenue aujourd’hui par deux Portugais : Carlos Alberto Fonseca de Almeida et Ballan Adriano, avec 57% et 43% des parts chacun, respectivement. Le premier y possède 285 actions contre 215 pour son associé.

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