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Sécurité alimentaire : l’Office Céréalier veut plus de financements pour garantir la disponibilité des stocks

La capacité de stockage de l’entreprise est de 47.650 tonnes de céréales, mais elle peine à atteindre ce seuil, faute de ressources financières conséquentes. Elle lance par ailleurs un appel en direction de sa tutelle financière, le ministère des Finances, pour un appui substantiel en vue d’atteindre cet objectif.

La consommation des céréales fait partie des habitudes alimentaires des populations des trois régions septentrionales du pays, l’Extrême-Nord, le Nord et l’Adamaoua. Le maïs, le mil, le riz…, sont parmi les denrées les plus prisées. Et dans les marchés du septentrion, on assiste depuis peu à une flambée des prix des céréales. Le sac de maïs de 100kg coûte 18.000F, un sac de mil (100kg) à 20.000F, un sac de haricot (100kg) à 50.000F et un sac d’arachides (100kg) entre 43.000 et 45.000F. Ces tendances inflationnistes résultent de ce qu’on qualifie de soudure, cette période de l’année précédant les premières récoltes et généralement caractérisée par une pénurie des denrées sur le marché. C’est en cela que l’Office Céréalier, une sorte de centrale d’achats chargée d’approvisionner les marchés du septentrion en céréales, a entrepris depuis peu, dans son rôle de régulateur des prix des céréales, de mettre sur le marché 5000 tonnes de céréales à moindre coût dans l’optique d’infléchir la courbe, et de préserver les populations de la famine.

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« Chaque année, au cours des mois de juillet, août et septembre, il y a une hausse des prix des céréales sur le marché, appelée communément soudure. A ce moment-là, nous procédons à la rotation technique qui consiste à l’approvisionnement des populations en matière de céréales à moindre coût, afin de lutter contre la famine. En cas de changement climatique, le calendrier peut être modifié. Egalement à la demande du gouvernement, il peut arriver que les quantités requises soient mises gracieusement à la disposition des populations comme ce fut le cas en 2016, avec le don spécial du chef de l’Etat aux sinistrés de l’Extrême-Nord », explique le directeur général de l’Office Céréalier, Mohamadou Gassimou, dans les colonnes de l’hebdomadaire « Cameroon Business Today » du mercredi 28 juillet au mardi 3 août 2021.

Financements insuffisants

Après cette phase de déstockage, l’Office va devoir se servir des ressources générées par la campagne d’écoulement actuelle, pour se ravitailler à nouveau en perspective à d’éventuelles pénuries sur le marché. Seulement, ces ressources s’avèrent insuffisantes et l’Office en redemande davantage pour assurer sa capacité de stockage qui est de 47.650 tonnes de céréales. « L’Office Céréalier est un établissement public qui ne fonctionne qu’avec la subvention de l’Etat grâce aux ministères de tutelle que sont le ministère en charge des Finances, et celui de l’Agriculture. Les fonds alloués s’avèrent insuffisants pour couvrir la demande de toutes les trois régions septentrionales. En effet, la capacité de l’Office céréalier est de 47 650 tonnes, mais nous sommes actuellement en deçà de cette capacité. Nous attendons de notre hiérarchie un appui substantiel et cela a d’ailleurs été promis », plaide le Dg Gassimou.

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L’Office Céréalier est confronté à d’énormes défis structurels, mais ne dispose malheureusement pas du même confort financier que d’autres sociétés de souveraineté. Il ne jouit pas d’une autonomie financière pouvant lui permettre de planifier ses activités. Pour engager des investissements par exemple, il doit s’en remettre à sa tutelle technique qui est le ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (Minader), et pour s’approvisionner en denrées, au ministère des Finances (Minfi), qui est sa tutelle administrative. Aussi, le nouveau Dg dans sa clairvoyance a entrepris d’initier des dossiers d’aide de financements auprès de quelques bailleurs de fonds étrangers, notamment la Banque islamique de développement (BID) et le Fonds européen de développement (FED), à l’effet d’obtenir des fonds nécessaires pour l’approvisionnement de l’office. Le budget de la société au titre de l’exercice 2021 a été quasiment doublé et se chiffre à 4,3 milliards de Fcfa.

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