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Système informatique : comment 508 millions de FCFA ont disparu des caisses de La Régionale

La microfinance a traduit en justice quatre de ses anciens employés, les accusant d’avoir accédé sans droit aux données électroniques de l’entreprise pour manipuler le système informatique et effecteur des retraits frauduleux.

La Régionale a porté plainte contre Moukouri Mpondo, ex chef du département contrôle permanent, Roger Ayongwa, ancien chef d’agence Mfoundi, Xavier Belibi Nomo, sous-directeur de la comptabilité et Evariste Ngassa Yamake, chef du département informatique. Traduits au Tribunal de grande instance de Yaoundé (TGI), la microfinance accuse ses anciens hauts cadres d’abus de confiance, d’introduction et de suppression sans droit des données électroniques de l’entreprise. Selon la structure, ces derniers auraient effectuées des retraits frauduleux à hauteur de 508 millions de FCFA, entre 2013 et 2017.

Le principal procédé consistait pour la bande à créer normalement un compte en déposant 10 000 FCFA exigés. Ensuite, une somme de 20 millions FCFA était transférée dans ledit compte qui donnait lieu à un retrait effectué par les membres du gang

Le 16 avril 2019 au TGI, Alexandre Komje, le directeur général adjoint (DGA) de La Régionale a témoigné aux juges du Tribunal qu’au mois de mai 2017, des dénonciations en interne ont permis de démasquer un vaste réseau de fraudes opérées par des cadres de la microfinance. Il a été constaté des retraits frauduleux effectués à la caisse et dans les guichets automatiques par les individus cités. D’ailleurs pour voir plus clair, la microfinance a fait appel à l’expert Delta, concepteur du logiciel utilisé dans l’entreprise. Les analyses réalisées par l’expert ont étalé le mode opératoire des accusés.


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Le principal procédé consistait pour la bande à créer normalement un compte en déposant 10 000 FCFA exigés. Ensuite, une somme de 20 millions FCFA était transférée dans ledit compte qui donnait lieu à un retrait effectué par les membres du gang. Les retraits litigieux se faisaient à la caisse ou au guichet automatique à travers des cartes magnétiques créées pour les besoins de la fraude. Une fois l’argent totalement vidé, le compte était par la suite supprimé dans le fichier informatique de la microfinance. Le DGA fait savoir que les inculpés exécutaient leur forfait  au moment du traitement des données reçues du Trésor public relative aux salaires des fonctionnaires et paiement de divers  prestataires.


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Etant donné que les accusés se déclarent non coupables, le ministère public a interrogé le DGA de La Régionale sur les raisons l’amenant à penser  ces anciens employés seraient réellement les auteurs de l’infraction. Alexandre Komje a répondu que si les incriminés avaient chacun fait son travail, eu égard aux postes qu’ils occupaient au moment des faits, le détournement décrié n’aurait pas eu lieu. Il a également relevé que lorsque MM. Belibi et Moukouri avaient été interpellés pour s’expliquer devant la loi, ils ont appelé l’archiviste de la microfinance, demandant à ce dernier de détruire les pièces se rapportant aux comptes querellés en contrepartie d’une offre financière. Il a ajouté qu’un listing téléphonique retranscrivant les « SMS » échangés montre qu’ils se concertaient régulièrement avant d’opérer. Pour avoir un supplément de preuves et de témoignages, le procès a été renvoyé au 21 mai prochain.

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