Tchad : deuxième augmentation des prix des produits pétroliers à la pompe en moins d’un an
Dans un arrêté conjoint signé par les ministres du Commerce et des Finances, le gouvernement revalorise les prix du super, du gasoil et du Jet A1, dans des proportions allant jusqu’à 41%. Des tensions inflationnistes en vue.
Depuis le 13 février 2024, les prix de certains produits pétroliers sont revus à la hausse sur le territoire tchadien. Selon un arrêté conjoint signé ce même jour par le ministre des Finances et du Budget, Tahir Hamid Nguilin, et son collègue en charge de l’Industrie et du Commerce, Ahmat Abdelkerim Ahmat, le super, le gasoil et le Jet A1 reviennent désormais respectivement à 730 FCfa, 828 FCfa et 580 FCfa dans les stations-service de la ville de Ndjamena.Dans les autres villes et localités du Tchad, ces prix sont « majorés des frais de transport en valeur absolu », précise le décret conjoint ministère des Finances et du Budget, ministère de l’Industrie et du Commerce.
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Le Tchad connaît ainsi sa deuxième augmentation des prix des produits pétroliers à la pompe en l’espace de seulement 10 mois. La première étant intervenue au mois d’avril 2023. L’analyse de la nouvelle grille tarifaire des produits pétroliers à la pompe révèle que le litre de super connaît l’une des plus importantes augmentations au Tchad depuis des décennies. En effet, en portant à 730 FCfa le litre de super depuis le 13 février 2024, contre 518 FCfa suite à l’augmentation d’avril 2023, le gouvernement fait exploser le prix de ce produit de 40,9%. En passant de 700 FCfa à 828 F Cfa, le prix du litre de gasoil augmente quant à lui de 18,3%, contre 5,4% pour le jet A1, dont le prix du litre est passé de 550 à 580 FCfa depuis le 13 février 2024.
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Cette augmentation des prix des produits pétroliers à la pompe au Tchad ne tardera pas à avoir des répercussions sur les tarifs du transport, qui est une composante majeure des prix finaux de tous les produits locaux ou importés. En conséquence, les poussées inflationnistes observées au Tchad tout au long de l’année 2023 ne devraient pas s’estomper en 2024. Il est à rappeler qu’au premier semestre 2023, par exemple, le taux d’inflation au Tchad s’est situé à 7,5%, selon les chiffres de la Commission de la Cemac. Ce taux dépasse largement le seuil de tolérance de 3% admis dans cette communauté au sein de laquelle sont rassemblés le Cameroun, le Tchad, le Congo, le Gabon, la République centrafricaine et la Guinée équatoriale.
La conjoncture dans ces autres pays, notamment au Cameroun, conforte les projections de tensions inflationnistes au Tchad en 2024. En effet, dans ce pays de transit des marchandises tchadiennes importées à partir du port de Douala, les prix du super et du gasoil ont également été revus à la hausse de 15% depuis le 3 février 2024. Mieux, les transporteurs camerounais sont en passe d’obtenir du gouvernement une nouvelle revalorisation des tarifs du transport routier, après celle de février 2023. Ce qui va à coup sûr renchérir les coûts du transport sur le corridor Douala-Ndjamena, sur lequel sont transportés pour environ 340 milliards de FCfa de marchandises tchadiennes chaque année, selon les statistiques de la douane camerounaise.
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