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Tchad : face à la pénurie en boissons, les consommateurs et distributeurs se rabattent vers le Cameroun

C’est dans la ville de Kousseri, à l’Extrême-Nord Cameroun, que les tenanciers de débits de boissons tchadiens se ravitaillent désormais en boissons alcoolisées et non-alcoolisés pour alimenter leur marché local. Une situation qui a conduit à une revalorisation du prix de la bière qui passe de 850 à 1000 Fcfa voire 1500 Fcfa.

C’est depuis environ deux semaines que la pénurie des boissons alcoolisées ou non alcoolisées au Tchad s’est fait ressentir. Dans les bars, buvettes, alimentations, caves voire les dépôts de boissons, les stocks sont quasiment épuisés. Pour se ravitailler, les propriétaires des débits de boissons font le trajet jusqu’ à Kousseri, ville de l’Extrême-Nord Cameroun. Revenus dans leur fief, ces derniers revoient les prix à la hausse, pour essayer de supporter les coûts induits par le transport. Pour les bouteilles de bière de 65cl les prix sont passés de 850 (prix le plus élevé) à 1000 voire 1500 Fcfa. Cette situation ne va pas sans incidence sur l’économie tchadienne. Pour les acteurs du secteur, c’est un manque à gagner pour le pays car, l’argent va plutôt au Cameroun. Dans l’impossibilité de s’approvisionner, les commerçants mettent serveurs et gérants en congés techniques. « Depuis deux jours, nous n’avons reçu aucune bière malgré nos efforts pour mettre à l’aise nos clients. Du coup, l‘alimentation est fermée en attendant de trouver les bières », explique à Tchad Infos, le gérant d’une alimentation.

Selon Alwihdainfo, Gala, beaufort, Export 33 ainsi que la Castel sont les marques les plus touchées par la pénurie. Les clients du quartier Gassi dans le 7ème arrondissement n’ont plus de goût. Ils se rabattent sur les bières camerounaises visibles sur les comptoirs. Il s’agit entre autres, des marques « Harp », « Guiness Smooth », « Manyan », « Booster ».

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Une réelle concurrence s’impose

Comme le confie à Tchad Infos un responsable de dépôt de boissons au quartier Moursal, aucune information ne filtre au niveau des Brasseries du Tchad(BDT) pour donner les raisons de cette pénurie. Du coup, les analyses fusent de toutes parts. Pour beaucoup, cette conjoncture est due au fait que les BDT, propriété du Groupe Castel, détiennent le monopole sur le marché brassicole au Tchad. Or, Pour se prémunir de telles situations, l’Etat tchadien devrait encourager la concurrence à côté du français.

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L’usine des BDT a rouvert il y a un an

Fermée en 2020 pour des raisons économiques, l’usine des BDT de Moundou a rouvert le 6 juillet 2021 après la signature d’un protocole d’accord entre N’Djamena et les BDT. A l’origine, la convention d’entreprise entre l’Etat tchadien et les Brasseries du Tchad conclue en 2015 n’avait pas été renouvelée. Ce conflit avait notamment entraîné l’augmentation des prix de boissons allant de 100 F à 400 Fcfa et le licenciement d’une centaine d’employés. Pour les BDT, cela était prévisible puisque son chiffre d’affaires avait chuté de près de 70% en janvier 2020.

En 2017, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur la base de l’évolution de la consommation d’alcool dans le monde qu’elle mesure en litres d’alcool pur, par an et par habitant de plus de 15 ans, situait le Tchad au 42ème rang en Afrique avec 0,46 litres sur un classement de 49 pays.

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