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Tchad : le général Mahamat Idriss Déby Itno candidat du MPS à la présidentielle

Après la tenue du congrès du parti dont son défunt père était le chef samedi dernier à Ndjamena, les membres ont décidé à l’unanimité d’en faire le président d’honneur et de le porter à la tête des troupes qui vont briguer la magistrature suprême cette fin d’année

Un mois après l’adoption de la nouvelle Constitution par référendum, le parti de l’ex-défunt président Idriss Déby Itno, désigne son candidat à la présidentielle de fin 2024. Le général Mahamat Idriss Déby Itno, arrivé au pouvoir au Tchad après que son père a été tué au front par des rebelles en avril 2021, a, au terme du congrès du Mouvement Patriotique du Salut (MPS), tenu samedi dernier à Ndjamena, été désigné le candidat de cette formation politique à la présidentielle qui aura lieu à la fin de cette année.

Une élection qui marquera la fin d’une transition de plus de trois ans, passée par plusieurs compromis à l’instar du Dialogue politique organisé sous la houlette des autorités qataries, de l’adoption par près de 86% des voix de la nouvelle Constitution, sous la bronca d’une partie de l’opposition, en passant par la nomination de l’opposant Succès Masra à la Primature début janvier.

Le MPS, créé par feu le maréchal Idriss Déby Itno, est au pouvoir depuis 1990  au Tchad. Depuis le 20 avril 2021, début de la période de transition, le parti était en léthargie. Par la désignation de son futur candidat à la présidentielle, le mouvement veut consolider son hégémonie dans le paysage politique tchadien bien que certains y voient une volonté de perpétuer une dynastie au sommet de l’Etat. Mahamat Idriss Déby Itno qui s’était engagé à organiser des élections présidentielles au terme d’une période transitoire de 18 mois, aura finalement pris plus de temps que prévu. Ce qui n’a pas été sans remous sociaux dans la capitale tchadienne.

Son investiture pour représenter le parti et défendre ses idéaux lors de la prochaine présidentielle n’aura pas été sans tractation. Paris et la communauté internationale se sont préoccupés des ambitions du jeune général de 37 ans à la tête de l’Etat et avaient, pour cela, désigné plusieurs fois des émissaires auprès du président de la Transition, en vue de connaître ses réelles intentions politiques. Aujourd’hui que le voile est enfin levé à ce sujet, il a l’occasion légitimer son leadership dans la région du Sahel, et de consolider la position du parti dans le paysage politique tchadien.

Sur le plan économique, le président de la Transition devra batailler ferme pour apporter des mesures de consolidation budgétaire, donner plus d’ épaisseur au panier de la ménagère et poursuivre le dialogue avec les institutions financières internationales en vue de gagner leur confiance et remettre le pays sur la voie de la prospérité grâce à un retour rapide de la croissance. Une issue qui passe par des mesures courageuses dans l’amélioration de la mobilisation des recettes intérieures. Une opération qui se déroule dans un contexte où les recettes fiscales ont chuté de moitié et où le baril de brut connaît des secousses qui n’augurent pas de perspectives heureuses pour l’économie du pays.

Au-delà, le chef de l’Etat, candidat à la tête de l’Etat, devra abondamment puiser dans son discours de fin d’année pour répondre aux attentes des Tchadiens. Ainsi par exemple, le pays, confronté à d’énormes défis socio-économiques et financiers, devra se doter d’infrastructures énergétiques à même de fournir en quantité suffisante, une énergie dédiée aux entreprises et aux ménages. Les catastrophes naturelles de 2022, ont exposé le Tchad à une insécurité alimentaire ; c’est pourquoi, le développement de l’agriculture et de l’élevage où le pays est déjà bien présent avec l’un des plus grands cheptels bovins, s’impose comme une priorité. 

La mise en œuvre des projets miniers en dehors du secteur pétrolier, permettra au Tchad d’assurer son indépendance économique et de diversifier ses sources de revenus. De même, la construction de routes, de ponts et passerelles, le rapprochement des villes, véritables talons d’Achille de ce vaste État, lui permettront de se désenclaver, élargissant ainsi les horizons de tous les habitants.

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