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Banques et Finances

Titres publics : en quête de 50 milliards FCFA sur le marché domestique le Tchad n’obtient que 19 milliards

Seulement 19,3 milliards de FCFA ont pu être mobilisés au terme des émissions d’obligations et de bons du trésor assimilables effectuées le 24 janvier 2024, témoignant d’un début d’année difficile pour le pays sur le marché sous-régional des titres publics.

Publiée mardi 6 février 2024 à 21:05:50Modifiée mardi 6 février 2024 à 21:05:55Temps de lecture 4 minPar Jean Omer Eyango

Tahir Mahamat Nguilin ministre tchadien des Finances
Tahir Mahamat Nguilin ministre tchadien des Finances

La Banque des Etats de l’Afrique centrale a publié le 2 février 2024, les résultats des deux émissions de titres publics effectuées le 24 janvier 2024 par l’Etat tchadien. Ces documents de la banque centrale des pays de la Cemac révèlent qu’en ce début d’année 2024, les investisseurs du marché des titres publics de la Beac se sont montrés très réservés sur ces opérations de levées de fonds initiées par le Tchad. En effet, révèle la Beac, alors que le trésor public tchadien recherchait des financements d’un montant total de 50 milliards de FCFA, le pays n’a pu lever que 19,3 milliards de FCFA, soit 38% de l’enveloppe sollicitée des investisseurs.

La plus grosse désillusion est venue de l’émission, le 24 janvier 2024, de bons du trésor assimilables (BTA) à 26 semaines de maturité. A travers cette opération par laquelle le gouvernement du Tchad espérait lever 20 milliards de FCfa, seulement 2,7 milliards de FCfa ont été proposés à l’Etat tchadien, qui, visiblement en quête de ressources financières, s’est empressé de les encaisser. Mathématiquement, cette opération a été clôturée par un taux de couverture de la demande de seulement 13,5%. Ce résultat est d’autant plus compréhensible que, selon les documents de la Beac, seulement cinq spécialistes en valeurs du trésor (SVT), sur les 13 intermédiaires du marché agréés par l’Etat tchadien, ont répondu à l’appel de fonds du Tchad, réclamant au passage une rémunération moyenne de 6,4%.

lire aussi :  Beac : le Tchad émet des bons du trésor pour  honorer un remboursement de 7,5 milliards de FCFA

L’opération sur les obligations du trésor du même 24 janvier 2024 n’a pas été non plus couronnée de succès. Mais, elle peut se targuer d’avoir été mieux accueillie par les investisseurs que l’émission de BTA à 26 semaines. Pour cette émission de titres publics à 2 ans de maturité, rémunérée à un taux d’intérêt de 6%, le gouvernement tchadien a pu mobiliser 16,7 milliards de FCFA, sur une demande de 30 milliards de FCFA, soit un taux de couverture de la demande de pratiquement 55,6%. Sur cette opération, révèle la Beac, seulement quatre intermédiaires du marché sur les 13 recrutés par le Tchad pour accompagner le pays dans ses opérations de recherche des financements sur le marché sous-régional des titres publics, ont participé à l’opération.

Cette réponse timide des SVT aux appels de fonds de la République du Tchad cités plus haut peut s’expliquer par la politique monétaire restrictive mise en place par la banque centrale depuis la fin de l’année 2022, pour contenir les poussées inflationnistes nées de la période post-Covid 19, puis amplifiée par la crise entre la Russie et l’Ukraine. Cette politique monétaire, qui vise à restreindre l’accès aux financements, tant pour les agents économiques que pour les Etats de l’espace Cemac, a d’abord pris la forme des augmentations successives des taux directeurs de la banque centrale, pour réduire les capacités de refinancement des banques commerciales.

lire aussi :  Titres publics : la RCA veut lever 200 milliards de Fcfa en 2024 

Ensuite, la Beac a resserré davantage la vis autour du financement des économies, en suspendant les opérations d’injection de liquidité dans les systèmes bancaires, tout en intensifiant les opérations de reprise de liquidité au sein des mêmes institutions financières.  La combinaison de tous ces éléments a eu pour conséquence la hausse des taux d’intérêts sur le marché des capitaux, ainsi que la réduction des marges de manœuvres de certains pourvoyeurs des financements sur le marché des titres.

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