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Titres publics : la RCA veut lever 200 milliards de Fcfa en 2024 

La sixième économie de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) a effectué sa première incursion sur le marché des titres de la Beac le 22 janvier avec une émission d’OTA d’une maturité de 2 ans, pour un montant de 5 milliards de francs CFA.

Pour l’exercice 2024, les ressources budgétaires de la République centrafricaine sont dimensionnées à 291,8 milliards de francs CFA, tandis que les charges dépassent les 320 milliards de francs CFA. Selon la loi de finances 2024, la sixième et dernière économie de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) table sur un solde budgétaire (différence entre les recettes et les dépenses d’un gouvernement) négatif de 28 milliards de Fcfa et des charges de trésorerie et de financement du budget (service de la dette, contrepartie Droits de Tirages Spéciaux/FMI etc.) de 58,7 milliards de Fcfa, soit un besoin global de financement projeté à 86 milliards de Fcfa.

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Ainsi, afin de répondre à ce besoin de financement et rétablir l’équilibre budgétaire, le Trésor Centrafricain a l’ambition de se déployer sur le marché des titres publics de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) au cours de cette année, avec l’objectif de mobiliser une enveloppe globale de 200 milliards de francs CFA (332,3 millions de dollars), soit le double des fonds prévus lors du précédent exercice. La loi de finances ne donne aucun indice sur les instruments qui seront utilisés pour mobiliser ces financements. Mais tout porte à croire que le gouvernement centrafricain devrait user des plus courants à savoir : les Obligations du Trésor assimilables (OTA) qui sont des titres de créance de maturité se situant au-dessus d’un an et les Bons du Trésor Assimilables (BTA) dont la maturité s’étale sur plusieurs semaines et qui servent généralement à financer les besoins urgents de trésorerie.

Dans un contexte marqué par les impératifs de financement, les taux d’intérêt fluctuants et le durcissement de la politique monétaire par la Beac, le Trésor centrafricain est face à un grand challenge ; le pays n’ayant pas une bonne réputation auprès des investisseurs du fait notamment à la perception de risque élevé que ceux-ci ont, pour ce pays qui a connu de nombreuses crises sécuritaires au cours de ces dix dernières années. Malgré un recours constant au marché à des taux alléchants, le pays peine à accrocher des financements recherchés.

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Le pays qui compte 5,5 millions d’âmes a effectué sa première incursion sur le marché des titres de la Beac le 22 janvier avec une émission d’OTA d’une maturité de 2 ans pour un montant de 5 milliards de francs CFA. Alors que la plupart des 5 autres pays de la région y ont effectué leurs deuxièmes incursions respectives pour un montant cumulé de 120 milliards de francs CFA, au cours de la semaine allant du 15 au 19 janvier. La preuve que la Centrafrique détient l’encours de prêts le plus faible de la région soit 162,1 milliards Fcfa à fin septembre. La RCA est surtout le pays qui s’endette le plus cher sur ce marché. En septembre 2023, le coût moyen des BTA du pays s’élevait à 7,06% tandis que ses OTA étaient de 9,54%. Pourtant le pays n’a jamais eu un défaut de paiement sur sa dette depuis le lancement de ses opérations sur ce marché il y a plus de 10 ans. En 2024, Bangui prévoit de rembourser 28,5 milliards de francs CFA sur ce marché commun des Etats de la Cemac. 

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