Politiques Publiques

Traque des travailleurs étrangers illégaux : le gouvernement redoute la perturbation des grands chantiers

Le délai de rigueur accordé par le ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle (Minefop) aux chefs d’entreprises pour régulariser la situation de leur personnel étranger, exerçant en marge de la règlementation Camerounaise est arrivé à expiration le 5 mai dernier. Une équipe interministérielle a lancé dès le 9 mai 2023, des opérations coup de poing au sein des entreprises concernées, pourtant prestataires de plusieurs marchés parmi lesquels les bâtiments et travaux publics.

Issa Tchiroma Bakary avait lancé, le 3 avril 2023, un ultimatum afin que les travailleurs étrangers illégaux se conforment à la législation en vigueur dans un délai de 30 jours. « Passé ce délai, le Groupe interministériel chargé de lutter contre la main-d’oeuvre de nationalité étrangère va descendre dans toutes les entreprises identifiées comme employant la main-d’œuvre de nationalité étrangère et les sanctions conformes à la règlementation en vigueur en la matière seront prises à l’encontre des structures contrevenantes », mettait-il en garde.

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Depuis le 9 mai 2023, les premières sanctions tombent après plusieurs campagnes de sensibilisation, des contrôles effectuées sur le terrain, et les mises en demeure adressées aux chefs d’entreprises concernés. Une équipe interministérielle conduite par le ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle (Minefop) a fait irruption dans l’une des entreprises ciblées qui emploient irrégulièrement une main d’oeuvre étrangère: des travailleurs d’origine Chinoise détenant parfois la nationalité Camerounaise. Ladite entreprise a écopé d’une importante amende estimée à 250 millions de FCFA, sans préjudice de sanctions administratives, pénales et de reconduction à la frontière de son personnel irrégulier.

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D’après leMinefop, des centaines d’entreprises ont été identifiées, et on estime à environ 10.000, le nombre d’étrangers exerçant sur le sol Camerounais de façon illégale. « Des sources dignes de foi font état du fait qu’environ 90% des étrangers qui entrent sur le territoire national y compris les personnels admis à exercer une activité professionnelle sollicitent un visa temporaire de 90 jours, comme touriste, visiteur privé ou personnel en mission. À l’issue de ce délai, ils demandent le renouvellement dudit visa pour obtenir un visa long séjour, afin de légitimer leur demande de visa du contrat de travail », affirmait Issa Tchiroma Bakary, dans  signée le 3 février 2023.

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Si la traque des travailleurs étrangers illégaux se poursuit sur tout l’étendue du territoire national afin de préserver la main d’oeuvre locale, le Minefop craint toutefois que la campagne actuelle ne provoque des « désagréments préjudiciables au fonctionnement des entreprises et à l’exécution des grands projets d’investissement publics et privés, à travers l’expulsion hors des lieux de service des travailleurs en situation irrégulière ».

Issa Tchiroma Bakary subordonne désormais tout renouvellement d’un visa temporaire par une personne de nationalité étrangère exerçant une activité professionnelle au Cameroun, par la présentation d’un contrat de travail en cours de validité visé par le Minefop. Environ 4000 travailleurs étrangers exercent en situation régulière au Cameroun, conformément au Décret n° 93/571 du 15 juillet 1993 fixant les conditions d’emploi des travailleurs de nationalité étrangère pour certaines professions ou certains niveaux de qualification professionnelle.

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