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Travaux publics : le fonds routier camerounais veut auditer les performances des projets financés depuis 8 ans

Un appel d’offres en vue de contractualiser le prestataire devant réaliser cet audit, vient d’être lancé par l’administrateur du Fonds routier, Aubin Essaïe Moussa.

Le 25 janvier 2024, le Fonds routier a lancé un appel d’offres portant recherche d’un prestataire en vue de la réalisation de l’audit technique « au fil des travaux et à posteriori » : des contrats de travaux, de prestations de services intellectuels et des fournitures financés par le guichet entretien (GE) et le guichet investissement (GI) depuis 2016(8 ans). L’objectif de cet audit, apprend-ton de la même source, est « de permettre au gouvernement, aux bailleurs de fonds de se former une opinion de l’efficacité, de l’économie, et de la transparence des opérations financées par le Fonds routier ».

L’initiative n’est pas fortuite dans la mesure où, le Fonds dit avoir investi d’importantes ressources budgétaires dans de nombreux projets jusque-là. En 2022 par exemple, l’entreprise revendique plus de 700 milliards injectés dans le circuit économique, au profit d’environ 1 500 entreprises dans le secteur des Bâtiments et travaux publics(BTP) avec plus 8 000 projets financés. Les données en provenance du ministère des Travaux publics(Mintp) ; l’une des tutelles du Fonds routier, font état de 74,3 milliards transférés aux communes par le biais du Fonds routier entre 2018-2023(06 ans).

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Malgré ces chiffres flatteurs, l’état des routes s’est à peine amélioré ces dernières années. Pire encore, l’entretien des routes même au niveau des villes reste d’actualité. A en croire le Mintp, « les attentes restent nombreuses avec actuellement un linéaire de routes bitumées évaluées à 10 225, 58 km (8,36%) sur un linéaire de 121 873 km ». Et à l’architecte de l’Etat de révéler aux membres de la commission des finances et du budget de l’Assemblée nationale en décembre 2023, « 41% du réseau routier du Cameroun est en mauvais état et 58% sont en bon ou moyen état de circulation ».

L’auditeur retenu devra donc dans un délai de 24 mois, s’appesantir entre autres, sur « la qualité des études préliminaires ayant conduit à l’évaluation des projets ; la conformité de la procédure de passation des marchés par les ordonnateurs (Maître d’ouvrage) ; la conformité des décomptes payés  par rapport aux travaux réalisés ; la mobilisation effective de la Mission de Contrôle et de la qualité des documents produits ; l’examen et l’évaluation du circuit des paiements (la production du décompte jusqu’au paiement) ».

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Au fond, cette opération initiée par le fonds routier pourrait s’achever par des interpellations de certaines entreprises adjudicataires véreuses, si l’on s’en tient à l’aveu d’Emmanuel Nganou Djoumessi à la télévision nationale le 24 octobre 2023. « Je  dois reconnaître que certains soumissionnaires ont le sens de la tricherie. Ils ont des techniques de passage avec la tricherie mais ça se découvre toujours. Et la plus grande difficulté c’est quand il y a coupure entre la déclaration faite lors de la soumission et la réalité du terrain », a-t-il avoué.  

Du reste, le financement de la mission sera assuré par le budget de fonctionnement du Fonds routier exercice 2024 et 2025  du Guichet entretien. Le montant n’a pas été dévoilé jusqu’ici.

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