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Vallée du Ntem : 66.430 hectares divisent l’Etat et les populations

Constituée réserve foncière par le ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières, la superficie litigieuse a été attribuée à plusieurs opérateurs économiques pour la réalisation des projets de troisième génération, porteurs d'emplois. Sauf que les chefs traditionnels riverains dénoncent le mystère et le flou qui entourent la procédure d'attribution du site. Ils craignent par ailleurs des expulsions illicites, ainsi qu'une destruction abusives des biens.

L’affaire continue de faire un tollé jusqu’au haut sommet de l’Etat: l’attribution de 66 430 hectares de terre de la vallée du Ntem, dans la région du Sud, pour exploitation agro-industrielle. Un groupe de chefs traditionnels de Ntoumou et Mväe, autochtones qui protestent contre cette attribution, ont en effet  formulé auprès du Premier Ministre, Joseph Dion Ngute, un recours gracieux en annulation du Décret signé le 16 août 2016 par Henri Eyebe Ayissi,  le ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières, accordant un droit d’exploitation des baux emphytéotiques à la société Neo industry S.A, à hauteur de 26.000 hectares. Ce, pour «fraude et violation de la loi», justifient ces derniers. 

Les chefs traditionnels invoquent la «caducité depuis 2014», de l’arrêté N°000258/Mindcaf/Sg/D141 du 3 juillet 2012 signé de Philémon Yang, l’ex-Premier Ministre,  déclarant d’utilité publique les terres, d’une superficie de 66.430 hectares 20 ares, 10 centiares dans les départements de la Mvila, Océan et de la vallée du Ntem région du Sud. Ils soutiennent par ailleurs que le Décret signé par le ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières, viole la circulaire No 000009/Y.18/Mindcaf/D300 du 29 décembre 2005 stipulant que seul le Président de la République peut signer les concessions supérieures à 100 hectares », indique Francois Moneze, le porte-parole des chefs traditionnels regroupés pour défendre la cause. 

Le recours gracieux formulé par les chefs traditionnels Ntoumou et Mväe fait suite à des irrégularités observées par ces derniers dans le processus d’attribution des  terres objet de la discorde : le  défaut de consultation notamment. Sur le terrain, les travaux de reconnaissance des topographes, géomètres, ou ingénieurs en bâtiment vont bon train. Au grand damme des riverains autochtones qui craignent déjà d’éventuels déguerpissements ou détérioration de biens (des plantations, des rivières, des pistes, des routes et constructions diverses). De sources dignes d’intérêt renseignent sur l’aire querellée qui porte sur quatre titres fonciers constituant une réserve foncière (579/VNT, 580/VNT, 581/VNT, 582/VNT), la parcelle attribuée à Emmanuel Neossi, le Président directeur général de Neo Industry, ne constituant que 26.000 hectares. 

D’après ces relais, plusieurs entreprises la réserve foncière a été constituée pour a abriter plusieurs projets révolutionnaires portant sur l’agriculture, les logements sociaux et la vente des produits d’hydrocarbures etc….«des investisseurs étrangers ont également obtenu des parcelles sur le site», apprend-on. Des centaines d’emplois sont attendus car il s’agit des projets de troisième génération, renseigne notre source. Accusés « d’accaparement de terres et d’invasion», les bénéficiaires de cette vaste réserve foncière sont peu diserts : « le problème est  entre l’Etat et les autochtones», informe simplement l’un d’eux, qui  avoue être stupéfait face à la vague d’acharnement sur un projet qui participe du développement du Cameroun. Nous apprendrons par ailleurs que les chefs traditionnels Ntoumou et Mväe ont saisi, après constat d’huissier, la justice administrative aux fins de cessation des travaux de bornage en cours sur le site. La réaction des pouvoirs publics reste très attendue. Affaire à suivre.

Lire aussi : Batiments et travaux publics neo industry et cioa se lancent dans le secteur de la construction

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