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Vie et mort du milliardaire El Hadj Mohamadou Abbo Ousmanou

L'industriel camerounais est décédé dans la soirée du 13 octobre 2023 en Turquie des suites de maladie. Il avait 87 ans.

El Hadj Mohamadou Abbo Ousmanou est mort le 13 octobre 2023 des suites de maladie alors qu’il avait 87 ans. La nouvelle tombée tel un couperet et répandue comme une traînée de poudre à non seulement affligé le Ngaoundéré natal(Adamaoua) du défunt homme d’affaires, mais aussi tout le Cameroun  au regard de sa riche carrière bâtie au prix de l’endurance, la persévérance et surtout de l’effort. Né en 1936, Alhadji Abbo a connu une enfance difficile. Orphelin de père très tôt, il fait ses études coraniques et devient à 12 ans, convoyeur auprès d’un Transporteur. Il obtient en 1956(20 ans), son premier diplôme occidental qu’est le permis de conduire.

Un homme d’affaires polyvalent 

Devenu chauffeur principal dans le transport en commun pour le compte d’Alhadji Mohamadou Pantani à Garoua, Alhadji Abbo se lance en parallèle dans le commerce, plus tard, il obtiendra un prêt bancaire pour acheter son premier car de transport. Au fil des années, il bâtit sa fortune petit à petit entre commerces de bétail, commerce général, agriculture, transport, tourisme, industrie entre autres.

Lire aussi : Contentieux judiciaires : la CPC du milliardaire camerounais Alhadji Abbo en liquidation judiciaire

Pendant plusieurs décennies il a fait la fierté du Cameroun avec le groupe Abbo 100% camerounais. Celui-ci est actif dans la meunerie, avec la Société camerounaise des moulins du centre (SCMC) et la Société camerounaise de transformation de céréales (SCTC), dans le sucre, avec les Nouvelles Sucrières du Cameroun (Nosuca), le sel, avec la Cameroon Salt Company (CSC), le maïs, avec Maïserie du Cameroun (Maïscam), la sacherie, avec Cameroon Packing Company (CPC), et même l’hôtellerie, avec le relais Saint-Hubert de Garoua.

Difficultés financières 

Aujourd’hui, la plupart de ces usines sont à l’arrêt, Maïscam dotée d’un capital de 3,9 milliards est pratiquement la seule entreprise du groupe en forme. À titre illustratif, en 2019, elle a produit 10 000 tonnes de gritz de maïs. Une production qui a entièrement été rachetée par la société anonyme des Brasseries du Cameroun (Sabc).

À l’origine de cette chute , l’on évoque la dette bancaire . A titre d’exemple, selon une annonce légale publiée le 24 juin 2022,  le tribunal de grande instance du Wouri, statuant en matière commerciale, a ordonné, depuis le 16 décembre 2021, un jugement portant mise en liquidation judiciaire des biens de la société Cameroon Packing Company (CPC). 

Lire aussi : Agro-industrie: l’empire Alhadji Abbo au bord de la faillite

Dans une enquête menée en février 2019, Jeune Afrique faisait état de plus de 15 milliards de Fcfa de dettes contractées par le groupe Abbo auprès des banques. « SCMC est endettée à hauteur de 11 milliards de F CFA (16,8 millions d’euros), notamment envers des banques pour près de 8 milliards – dont Société générale – et envers ses fournisseurs (particulièrement les négociants en blé européens Cerealis et Ifaco Grain) pour 2,8 milliards de F CFA. CPC et CSC sont respectivement endettées à hauteur de 1,9 milliard et 2,3 milliards de F CFA, toutes deux en majeure partie vis-à-vis d’Afriland First Bank (respectivement 880 millions et 1,9 milliard de F CFA) », pouvait-on y lire.

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