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Yaoundé : après l’échec du projet de Tramway, le gouvernement veut doter la capitale d’un système de bus rapides et à forte capacité

Le Trans-Yaoundé qui a été évoqué pour la première fois en 2019 et dont le coût d’investissement est compris entre 65 et 120 milliards Fcfa, pourrait entrer en service en 2028 si certains préalables sont remplis cette année 2023.

Le ministère de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu) et la communauté urbaine de Yaoundé réfléchissent actuellement sur le lancement effectif du projet « Bus Rapid Transit » (BRT), un système de transport basé sur des bus à forte capacité et dégagés des encombrements, car, circulant sur des voies réservées, avec des fréquences de passage élevées, bénéficiant de priorité aux carrefours et desservant de véritables stations bien aménagées. Ce futur dispositif baptisé Trans-Yaoundé, qui arrive après l’échec du projet de Tramway attendu depuis 2014, a vocation à pallier l’absence d’un système de transport urbain de masse dans la capitale. Ce projet, évoqué pour la première fois par le Minhdu en 2019, est identifié comme un élément majeur du plan de mobilité urbaine soutenable (Pmus). Il est indissociable des autres mesures préconisées par le Pmus et, notamment, de la modernisation du transport artisanal, de la piétonnisation de certaines voies du centre-ville -comme ce sera le cas très prochainement avec la célèbre Avenue Kennedy – et duréaménagement de carrefours-clés.

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Le BRT, c’est en effet un « système de métro avec des bus », né il y a plus de 40 ans en Amérique latine. Quelques villes africaines disposent déjà de ce type de lignes, notamment Lagos (Nigeria) , Dar es Salaam (Tanzanie), Johannesburg et le Cap (Afrique du Sud), et plus récemment encore Dakar(Sénégal).

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Selon les prévisions initiales, le Trans-Yaoundé reliera la plateforme multimodale d’Olembé (nord) à Ahala (sud) sur près de 22 km, en desservant 28 stations et de nombreux lieux importants de la ville : stade d’Olembé, Messassi, centre administratif d’Etoudi, hôtel de ville, marché central, Poste centrale, Mvog-Mbi, Mvan, etc. Des extensions sont envisagées dans une deuxième phase, au nord vers Akak et au sud avec une branche Mvan-Odza. La fréquence est censée être d’un bus toutes les 3 minutes 40 en heure de pointe en première phase ; 1 minute 50 à terme. Pour 65 minutes de trajet garanties entre Olembé et Ahala, contre une moyenne de 80 minutes avec de fortes variations actuellement.  

Tarifs

Le tarif dépendra de la distance, à partir de 200 FCFA, soit moins de 300 FCFA en moyenne. Les projections tournent autour de 43 000 passagers par jour et une charge de pointe de 1500 passagers par heure et par sens en première phase. En deuxième phase, 110 000 passagers par jour et une charge de 4000 passagers par heure et par sens. 52 bus nécessaires en première phase, 137 à terme. 

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Un document qui présente le projet, produit avec le soutien financier de l’Union européenne, de l’Agence française de développement (AFD) et de la Coopération suisse, renseigne que le coût d’investissement pour le Trans-Yaoundé sera compris entre 65 et 120 milliards FCFA, « selon le niveau d’aménagement entre les stations (simples bordures de séparation ouréaménagement complet de façade à façade) ».

La perspective d’une mise en service de ce système de transport est projetée à l’horizon 2028, du moins, « si une dynamique et une organisation sont mises en place dès 2023 ». A savoir : la création cette année d’un comité de pilotage politique, d’une cellule de projet au sein de la communauté urbaine de Yaoundé, le recrutement d’un assistant à maître d’ouvrage et d’un assistant contractuel et financier.

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