Politiques Publiques

Yaoundé : le Maire de la Ville envisage recruter de nouveaux opérateurs pour la collecte des ordures

Ce projet en gestation vise à faire des entreprises de collecte par arrondissement, question de réduire les charges d’exploitation.

Après  la Société d’hygiène et de salubrité du Cameroun (Hysacam) et l’entreprise Thychlof (présentée au public le 25 janvier 2023, Ndlr), la ville de Yaoundé s’apprête à accueillir de nouveaux opérateurs dédiés au ramassage des ordures ménagères.  Le projet est en préparation au sein de la Mairie de la Ville depuis plusieurs mois. « Il y a un ensemble de choses qui sont en train de vouloir être changées fondamentalement et pour cela, on a besoin de plusieurs partenaires  pour plus d’efficacité», nous confie Stanislas Joël Mvondo Ayissi, sous-directeur de l’Environnement et du développement durable à la Mairie de Yaoundé.

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Pour l’heure, aucune information ne filtre sur le nombre de prestataires à recruter par la Communauté urbaine de Yaoundé(CUY). Toutefois, l’on apprend que les entreprises recrutées seront réparties les sur  07 arrondissements de Yaoundé, question de réduire les coûts imposés par les charges d’exploitation. Aussi, elles seront plutôt gérées par la Mairie de la Ville en lieu et place des communes elles-mêmes, apprend-t-on. « Toutes les ordures ne revêtent pas la même sensibilité et ne servent pas les mêmes industries de recyclage. Il est évident qu’en mélangeant le tout comme cela se fait actuellement, l’activité se trouve plus en difficulté et la facture s’alourdit : on est obligé de trier et nettoyer si on veut transformer après. Alors qu’en triant avant, chacun prend ce qui le concerne, à moindre coût. L’idée a  déjà été émise dans une réunion tripartite (autorités communales, représentants des quartiers et entreprises d’hygiène), de faire des entreprises de collecte par arrondissement », justifie dans les colonnes de Cameroon Business Today, Stanislas Joël Mvondo Ayissi.

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L’autre objectif visé à travers la contractualisation de nouvelles entreprises d’hygiène et salubrité, c’est d’optimiser l’utilisation des gros engins. « Vous pouvez imaginer que si vous voulez avoir une mobilisation comme celle de l’une de ces entreprises où l’on a de gros engins pour aller ramasser des déchets qui auraient peut-être pu être ramassés avec des brouettes, des tricycles et autres, vous convenez avec moi que ça devient plus cher en termes de charges d’exploitation. Donc, on est en train d’aller vers quelque chose où on va optimiser l’utilisation des grosses mobilisations », nous explique la même source.  

Il convient de souligner que le 24 juillet dernier, le Premier ministre Joseph Dion Ngute a signé un décret portant modalités de recouvrement, reversement, répartition et centralisation du produit du droit d’accises spécial. Théoriquement, Yaoundé et Douala bénéficient chacune de 17,5% de l’enveloppe totale pour assurer la propreté. Dans une interview accordée à CBT, Jean-Pierre Ymele le Directeur général d’Hysacam salue le texte du PM mais relève tout de même que « les effets financiers ne sont pas encore visibles sur le terrain » plus d’un mois après la signature du décret.

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Autant dire qu’avec déjà 02 prestataires à sa disposition, la Mairie de Yaoundé avoue les limites du système en vigueur en matière de collecte des déchets ménagers. En même temps, elle aura du pain sur la planche dans la mesure où les entreprises existantes, en l’occurrence Hysacam, ne bénéficient pas déjà des ressources financières suffisantes pour leur fonctionnement, d’où leur situation précaire qui maintient la capitale politique dans l’insalubrité.   « Malgré les moyens matériels acquis par Hysacam, l’insuffisance des moyens financiers ne permet pas d’assurer les charges de ce service qui sont très exigeantes notamment les salaires des employés, le carburant et les pièces détachées pour l’entretien des camions et engins qui travaillent sur des routes très difficiles. Hysacam compte 480 camions et engins qui ont une moyenne d’âge  de 3 à 4 ans.  Près du tiers de ce parc se trouve à l’arrêt, faute de ressources suffisantes », déplore le DG  d’Hysacam.

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