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Yaoundé : le rationnement de l’eau potable au menu des fêtes de fin d’année

Les perturbations de l’approvisionnement en eau potable connaissent un nouveau pic dans la ville de Yaoundé. Pour la seule journée du jeudi 22 décembre, au moins 12 quartiers et secteurs névralgiques de la capitale étaient concernés par le programme de ravitaillement par camions citernes mis en place par la direction régionale de la Cameroon Water Utilities (Camwater), l’entreprise publique en charge de la production et de la distribution de l’eau. Ce programme de ravitaillement dont l’objectif est de pallier les urgences est en en effet modulable et donc, loin de traduire la gravité de la crise de l’eau dans la ville siège des institutions de la République. Outre le cas des quartiers non connectés au réseau Camwater et qui sont pour la plupart de création récente, cette crise de l’eau à Yaoundé est liée à un énorme déficit de production. Les autres facteurs, jugés secondaires, sont liés à la vétusté de l’infrastructure de transport de l’eau et aux incidents récurrents sur le réseau de distribution causés principalement par les travaux publics.

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En fait de déficit, l’offre cumulée des stations d’Akomnyada (Mbalmayo) et de la Mefou (ouest de Yaoundé) n’atteint que difficilement les 185 000 mètres-cubes, contre une demande journalière estimée à 315 000 mètres-cubes à moyenne. Dans l’optique d’équilibrer l’offre en eau potable dans la capitale, le gouvernement du Cameroun réalise depuis plusieurs années le Projet d’alimentation en eau potable  de la ville de Yaoundé et ses environs à  partir du fleuve Sanaga (Paepys). A terme, celui-ci est censé apporter une production supplémentaire 300 000 m3 extensible à 400 000 m3 d’eau par jour à la capitale. Pour la réalisation de ce projet, une enveloppe de 339 milliards Fcfa avait été allouée. Le projet qui a pris beaucoup de retard dans son exécution est financé par la République populaire de Chine à 85%, avec une contrepartie de 15% de l’Etat du Cameroun.  

Attendu depuis 2019 selon le calendrier initial défini par le gouvernement pour la livraison de ce projet n’a pas été respecté. En juillet 2021, soit après près de deux ans supplémentaires de consommation des délais, l’actuel ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, avait fixé la nouvelle échéance pour l’arrivée de l’eau de la Sanaga à décembre 2022. Il y a quelques jours, il a repoussé cette échéance à avril 2023. La raison officielle est que les installations devant accueillir l’eau en provenance de Batchenga ne sont pas adaptées. La non libération des emprises et l’encombrement du linéaire par une ligne électrique n’ont pas permis aux travaux de mise à niveau du réseau de distribution, alors que le taux d’exécution physique du projet dans son ensemble est de près de 92%.

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Il est question en effet d’adapter ce réseau à la nouvelle configuration de la ville. C’est dans cette optique que, mi-septembre dernier, le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey, a annoncé avoir pris langue avec Eximbank-Inde, pour un emprunt de 23 milliards Fcfa destiné au financement des travaux de construction d’un réseau tertiaire long de 348 kilomètres et la réalisation de 29 248 branchements particuliers dans la capitale.

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