Conjoncture

Zone franc : les enjeux de la réunion des ministres des Finances

Réunis le 11 octobre prochain à Paris, ils discuteront entre autres de l’entrée en vigueur de l’Eco, la nouvelle monnaie commune de la Cedeao et des perspectives économiques en zone Cemac.

A en croire le président de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), Daniel Ona Ondo, qui prenait part la semaine dernière à Yaoundé à la session extraordinaire du Comité de pilotage (Copil) du Programme des réformes économiques et financières de la Cemac (Pref-Cemac), le rapport définitif de surveillance multilatérale 2018 adopté le 03 octobre dans la capitale camerounaise et les perspectives 2019 et 2020 seront présentés le 11 octobre prochain à Paris, en marge de la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales de la zone Franc. Le rapport intérimaire 2017 et les perspectives pour 2018 ont révélé une situation macroéconomique marquée en 2017 par la poursuite de la récession, une amélioration des comptes des finances publiques et des comptes extérieurs, une légère détérioration de la situation monétaire, et une baisse des tensions inflationnistes.

Sous l’angle de l’évolution du niveau général des prix à la consommation, le taux d’inflation en moyenne annuelle s’est situé à 1 % contre 1,1 % en 2016, en relation avec l’affaiblissement de la demande intérieure. Et du côté des finances publiques, le déficit budgétaire, base engagements, hors dons, déficitaire de 6,3% du Pib en 2016, « s’est résorbé pour revenir à 3,3% du Pib en raison des efforts d’ajustement et d’assainissement en cours, notamment dans les pays en programme avec le Fmi », indique le rapport. Pour ce qui est de la situation monétaire, les perspectives prévoyaient un raffermissement en 2018 à travers : la hausse des avoirs extérieurs nets de 26,8%, suite à la reprise de la production pétrolière et à l’afflux des appuis budgétaires découlant de la mise en œuvre des programmes des pays avec le Fmi ; un accroissement des crédits à l’économie de 6,6 % ; une augmentation de la masse monétaire de 5,1 % ;un redressement du taux de couverture extérieure de la monnaie qui s’établirait à 63,5 % et une hausse des réserves en mois d’importations des biens et services qui remonterait à 3,1 à fin décembre 2018.

Au 31 juillet, 2019, le taux de couverture extérieure de la monnaie en zone Cemac était de  de 67%, soit un peu plus de 4539 milliards Fcfa de réserves de change. En tout état de cause, la sous-région est loin de la situation de fin 2016 où le compte d’opérations à Paris possédait à peine 1300 milliards Fcfa. Et l’embellie observée est due en partie à la nouvelle règlementation des changes qui a permis à l’autorité monétaire, entre autres, de récupérer plus de 1300 milliards Fcfa de devises auprès des banques commerciales en activité dans la sous-région.

Le sujet vedette de la réunion du 11 octobre à Paris devrait se rapporter à l’‘’Eco’’, la future monnaie commune des 15 pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Formellement adoptée et baptisée le 29 juin dernier à Abuja (Nigeria), elle est censée être mise en circulation dès 2020. L’une des conditions majeures à l’aboutissement du projet de monnaie unique en Afrique de l’Ouest est l’abandon du Fcfa par les huit pays qui forment l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). Beaucoup prédisent, vu la détermination des dirigeants de la Cedeao, que les négociations en vue de cette sortie de la zone Franc seront amorcées à Paris après demain.

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