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Zones industrielles : la Magzi impuissante face aux occupants illégaux de Nsam et Mvan

Le différend porte sur une superficie totale de 316 hectares appartenant au domaine de la Magzi. Dont 103 hectares attribués au Secteur Nsam et 213 hectares pour la sous-zone Mvan. La zone baptisée ZIYAS (Zone industrielle de Yaoundé-Sud, à Nsam-Mvan) est pourtant l'objet d'atteintes illégales de la part de certains acteurs privés et institutionnels.

Christol Georges Manon, le Directeur général de la Magzi dénonce vivement l’occupation irrégulière de la zone, la modification de sa superficie, le refus de libérer, la vente illégale de terrains dans la zone, et l’établissement de nouveaux titres fonciers. La zone industrielle Ziyas enregistre 124 clients Magzi installés en son sein, pour un taux de viabilisation de 40%. Multisectorielle sa nomenclature présente les essences (bois), les magasins (stockage), l’industrie pharmaceutique, le profilage de tôles, les services (transports, commerce), l’agroalimentaire, et l’industrie pétrolière. Les occupants illégaux de la Ziyas mise en service en 1983 freinent en effet le processus de viabilisation de la zone par la Magzi qui envisage rapidement combler le gap de viabilisation estimé à un taux de 60%.

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D’après le Directeur général de la Magzi, les autorités administratives compétentes habilitées à procéder au déguerpissement de ces occupants illégaux tardent à s’exécuter. Ce, malgré les interpellations de la Magzi. Le Décret n°85/1714 en date du 9 décembre 1985 incorpore les parcelles de terrains Nsam et Mvan dans le domaine privé de l’État, en vue de la réalisation des travaux d’extension de la zone industrielle de Yaoundé-Sud. Un autre Décret n°85/1791/ du 27 décembre 1985 porte indemnisation des personnes victimes de destruction de biens ou de perte de droit. L’Etat mettra par la suite ces terrains à la disposition de la Magzi, avec pour objectif, la réalisation des lotissements industriels. Cette dernière procédera à leur immatriculation consacrée par les titres fonciers n°28084 et 28085 datés du 28 janvier 2000.

Tribunaux

Malgré cet arsenal juridique en faveur de la Magzi, nous apprendrons de sources autorisées qu’en plus du refus de libérer, les ex-propriétaires dont le montant total des indemnisations se fixe à 1,4 milliards de FCFA, procèdent à de ventes de parcelles à des tiers. Ce, sur la base de titres fonciers conservés illégalement. Les mêmes sources font état de ce que de nouveaux titres fonciers ont été établis et attribués à des familles pourtant expropriées conformément aux décrets de 1985. Des collectivités territoriales décentralisées ont par ailleurs occupé, de fait, plusieurs hectares de la Ziyas. Depuis le Décret n°2019/205 du 24 avril 2019 la Magzi est dotée d’un statut institutionnel à capital public. Fort de ces prérogatives, Georges Christol Manon menace et évacue toute faiblesse de la Magzi à réagir fermement contre les occupants de la Ziyas. Il envisage à tout moment «mettre en œuvre les directives reçues du gouvernement, mais également les décisions obtenues des tribunaux ordonnant leur déguerpissement tant de corps que de biens des occupants illégaux».

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En 2017, les entreprises installées dans les zones industrielles de Bonaberi, Bassa et Yaoundé-Sud ont réalisé un chiffre d’affaires de près de 306,5 milliards de FCFA. Par ailleurs, les entreprises sous zones Magzi employaient plus de 13.277 personnes en 2017, pour une masse salariale de 16.326 milliards de FCFA. Une main-d’œuvre qui représente 4,3 % de la main d’œuvre nationale formelle estimée à 305.357 actifs. Sur le plan financier, ces entreprises ont contribué pour près de 503,5 milliards de FCFA aux recettes internes en 2017, et représentent 10,9 % de l’ensemble des ressources de l’Etat. Le taux de croissance des impôts et taxes payés par les entreprises est passé de 6,2 % en 2015 à 19,5 % en 2017, avec des exportations évaluées à 55,5 milliards de FCFA.

Pour 2021, le budget prévisionnel de la Magzi s’élève à 7,7 milliards de FCFA. L’institution dispose actuellement de 10 zones industrielles d’une superficie totale de 1292 hectares, réparties dans huit régions du Cameroun. Il s’agit notamment des zones industrielles de Ngaoundéré (109 ha), Yaoundé-Sud (316 ha) Douala-Bonaberi (192 ha), Douala-Bassa (147ha), Garoua Djamboutou (90 ha), Bafoussam-Bamengou (24 ha), Bafoussam-Tchitap (3ha), Bamenda-Nkwen (43 ha) et Ombé dans le Sud-Ouest (133ha).

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