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Cemac : la Beac relève de 0,5% son principal taux directeur pour juguler la sortie des capitaux

L’institut d’émission a tenu le 25 novembre une réunion extraordinaire de son comité de politique monétaire.

Réuni en session extraordinaire le 25 novembre dernier, le Comité de Politique monétaire(CPM) de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) a opté pour une réorientation de sa politique monétaire. Cette décision tient principalement compte de l’évolution récente des réserves de change et des risques qui pourraient continuer de peser sur la stabilité extérieure de la monnaie. Dans les détails l’institut d’émission commune aux six pays de la Cemac a décidé d’une part, de relever le Taux d’Intérêt des Appels d’Offres(TIAO) de 3,25 % à 3,50% et le Taux de la facilité de prêt marginal de 5,00 à 5,25%. Les autres indicateurs comme le taux de facilité de dépôt a été maintenu à 0,00% de même que les coefficients des réserves obligatoires à 7,00% sur les exigibilités à vue et 4,50 % sur les exigibilités à terme apprend-t-on du communiqué final signé par Abbas Mahamat Tolli, président du CPM.

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Cette décision rentre dans le cadre d’une levée progressive des mesures d’assouplissement prises depuis mars 2020 en vue de contrecarrer les effets de la pandémie du Covid-19 sur les économies de la sous-région. Cela avait d’ailleurs été prescrit par les chefs d’Etats de la Cemac lors du sommet tenu le 18 août dernier à Yaoundé. Ces derniers exhortent « les Etats et les Institutions communautaires, notamment la Beac et la Cobac, à envisager une levée prudente et progressive des mesures exceptionnelles de soutien aux économies pour tenir compte de la persistance de la crise sanitaire dans la Cemac et ses effets sur les économies ». Déjà au mois de juin, le CPM avait opté pour la réactivation des opérations de reprise de liquidité, suspendues depuis mars 2020.

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Avant la tenue du CPM de novembre, la banque centrale conditionnait la levée totale des mesures d’assouplissement à un ensemble de conditions notamment un taux de couverture extérieure de la monnaie inférieur à 60 % pendant trois mois consécutifs, un niveau prévisionnel des réserves en mois d’importations de biens et services inférieur à 3 mois et un taux d’inflation global en moyenne annuelle supérieur à 3%. Aujourd’hui, ces conditions semblent être réunies. « La remontée de l’inflation dans le monde et l’évaluation récente de la situation des économies de la Cemac et des perspectives à court terme font ressortir des évolutions contrastées. Tant du point de vue de la stabilité interne qu’externe de la monnaie » justifie Abbas Mahamat Tolli.

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Pour la Beac, dont la monnaie est rattachée à l’euro par une parité fixe, l’objectif de stabilité monétaire signifie un taux d’inflation faible et un taux de couverture de la monnaie suffisant (le seuil minimal est de 20 %). Malgré la flambée des prix des produits importés et du coût du fret maritime la stabilité interne de la monnaie est maîtrisée. A contrario, révèle la Beac, la stabilité externe est confrontée depuis le début du second semestre 2021 à un certain nombre de contraintes résultant principalement de l‘impact retardé de la récente hausse des cours du pétrole sur les réserves de change.

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