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Cemac: la Beac vise un taux de croissance de 3,5%(+2%) en 2022

Toutefois, l’inflation devrait dépasser le seuil de 3% admis par les critères de surveillance multilatérale de la Cemac pour s’établir à 3,8% en 2022 avant de redescendre à 3,6% en 2023.

En marge du Comité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC), Abbas Mahamat Tolli, le Gouverneur de la Beac, Président statutaire dudit Comité a abordé plusieurs sujets d’actualités et d’intérêt pour la sous-région: l’inflation, la disponibilité des devises au profit des importateurs, les effets de la parité du Dollar/Euro sur le FCFA, la position de la Banque centrale sur la prolifération des cryptomonnaies, ou les difficultés sectorielles d’application de la réglementation des changes. Toutefois, Abbas Mahamat Tolli s’est largement appesanti sur les travaux du Comité de politique monétaire de la Beac, tenu après 31 mois d’hibernation en présentiel. 

La session ordinaire du CPM, deuxième de 2022, a connu l’examen de l’évolution récente de la conjoncture économique, également les discussions portant sur les perspectives macro-économiques mises à jour au niveau international et sous-régional. La guerre Russo-Ukrainienne a constitué la principale préoccupation du CPM, qui a planché sur l’accélération des tensions inflationnistes et la détérioration progressive des perspectives économiques mondiales. D’après le Gouverneur de la Beac, ces deux indicateurs «nourrissent actuellement de fortes craintes de récession dans plusieurs pays». C’est dans cette mouvance critique que la Banque mondiale table sur un ralentissement de l’économie mondiale, avec une croissance négative de 2,9% en 2022 (+5,7% en 2021).

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La crise mondiale induit incontestablement des effets en Afrique, dans la sous-région Afrique centrale notamment. «Au plan sous-régional, le CPM a pris acte de la révision à la hausse des prévisions de croissance pour 2022, principalement en relation avec l’évolution favorable des termes de l’échange de la Cemac et du dynamisme de tous les secteurs d’activités», affirme le Président statutaire du CPM. Les données de croissance révisées de la zone affichent désormais des prévisions de 3,5% du taux de croissance du PIB réel en 2022 (3,3% en 2023), contre 2,1% en 2021, et une accélération  moyenne annuelle des pressions inflationnistes de l’ordre de 3,8% en 2022 (3,6% en 2023), contre 1,6 %, en 2021.

Le CPM a également pris acte de l’excédent du solde budgétaire base engagements, hors dons, de la sous-région. Il se situerait en 2022 à un taux de 1,2% du PIB (-0,1% en 2023), contre – 2,2% du PIB en 2021. Le solde du compte courant (transferts inclus), affichait un excédent prévisionnel situé à 4,6% du PIB en 2022 (2,2% en 2023), contre -1,4% du PIB en 2021. Par ailleurs, le CPM de Douala a également planché sur le volet monétaire de la zone. Il ressort que le taux de couverture extérieur de la monnaie connaîtra une hausse de 74,4% en 2022 (64 % en 2021). Quant aux réserves de change, elles seront portées, d’après les prévisions révisées à 3,59 mois d’importations de biens et services à fin décembre 2022 (3,55 mois à fin décembre 2021). 

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La deuxième session ordinaire du CPM a permis d’élaborer les perspectives macro-économiques de la Cemac, à court et moyen terme. «Malgré la persistance des risques, particulièrement au plan de la stabilité interne de la monnaie», la CPM décide d’un statu quo sur les principaux instruments de politique monétaire de la zone. Le taux d’intérêt des appels d’offres se maintient à 4%, la fiscalité de prêt marginal à un taux de 5,75%, le taux de la facilité de dépôt à 0%, et le coefficient des réserves obligatoires à un taux de 7% sur les exigibilités à terme.

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