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Climat des affaires : les propositions du Gicam à la Banque mondiale

En visite de travail au Cameroun du 12 au 15 septembre 2021, le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, Ousmane Diangana, a rencontré les acteurs du secteur privé ce 15 septembre 2021 à Douala. Les chefs d’entreprises plaident pour des réformes structurelles en vue de l’amélioration du climat des affaires.

C’est en 1990 que les relations entre le secteur privé camerounais et la Banque mondiale ont connu une amorce décisive. Par la présence actée des représentants du Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam) au sein des instances bipartites nationales en charge des consultations et des missions conjointes FMI/Banque mondiale, organisées dans le cadre des processus d’élaboration et de mise en œuvre des plans d’ajustement structurel. En réalité, la dernière visite d’un responsable de la Banque mondiale au Gicam date de plus de 20 ans. La visite le 15 septembre 2021 d’Ousmane Diagana, le vice-président de la Banque mondiale de l’Afrique de l’Ouest et centrale, rétablit les rapports directs entre le secteur privé camerounais et l’institution de Bretton Woods. Occasion pour Célestin Tawamba, le président du Gicam, d’interpeller son hôte sur l’insuffisance des financements accordés au secteur privé camerounais. Situation aggravée par, a-t-il énuméré, à «une fiscalité frein au développement des entreprises et de l’économie, une justice balbutiante et inefficace, l’insuffisance infrastructurel en énergie et internet, le poids de la dette intérieure et la faible inclusion financière». Toutes choses qui expliquent la baisse de chiffre d’affaires, les tensions de trésorerie, les pertes d’emplois et les faillites, indique le président du Gicam. 

Plaidoyer

Avec près de 1000 adhérents directs et indirects (60% de PME, association et groupements professionnels)  participant pour 40% au budget de l’Etat et contribuant à 70% aux recettes fiscales, le Gicam attend particulièrement de la Banque mondiale, un plaidoyer en faveur du secteur privé auprès du gouvernement camerounais. Mais également un financement participatif dans l’économie camerounaise: «c’est la raison pour laquelle nous souhaitons souligner à l’attention de vous qui murmurez à l’oreille des chefs d’États et de leurs gouvernements, les obstacles et blocages qui pèsent sur l’environnement des affaires et réduisent les capacités des entreprises en matière de création de la valeur ajoutée et des emplois», a indiqué Célestin Tawamba à Ousmane Diagana. 

Lire aussi : Banque mondiale : Ousmane Diagana est en visite de travail au Cameroun

Pour Ousmane Diagana, l’objet de la rencontre avec le secteur privé portait sur des rencontres avec les partenaires de la Banque mondiale, ainsi que divers acteurs économiques du pays: «il s’agit pour moi et ma délégation de savoir comment la Banque mondiale peut jouer son rôle entre l’Etat et le secteur privé. C’est le secteur privé qui crée la richesse et la croissance. Il doit activement participer à la dynamisation de l’économie. Il était aussi question d’exprimer notre solidarité avec les populations camerounaises et l’Etat du Cameroun, compte tenu de la sévérité de la pandémie de Covid-19. Nous avons discuté sur les conditions d’une relance de l’économie camerounaise».

Doing business

Prétextant le mauvais rang du Cameroun dans le classement Doing business de ces 10 dernières années, le président du Gicam dénonce «la capacité extraordinaire [du gouvernement] à faire échec aux réformes, multipliant lenteurs, tergiversations et même travestissements». Des échecs constatés au sein du Cameroon business forum (CBF), cadre de dialogue public-privé impulsé par la SFI, filiale de la Banque mondiale dédiée au secteur privé. Pour «installer les entreprises et l’économie du Cameroun dans la croissance et le développement durable», le Gicam propose la mise en place d’un nouveau cadre de dialogue public-privé, le changement de paradigme fiscal et la signature d’un pacte de performance entre l’Etat et le secteur privé, soutenir les pouvoirs publics dans la réforme de notre justice avec la mise en œuvre à minima des tribunaux de commerce déjà prévu par le gouvernement depuis de longue date, l’accélération de la réforme du secteur des télécommunications avec notamment la libéralisation du réseau des transports de la fibre optique permettant d’assurer l’extension rapide du backbone national et sa redondance, l’accompagnement de notre pays dans les politiques de relances économiques et non d’ajustement systématique. 

Lire aussi : Climat des affaires : l’administration ne veut pas discuter fiscalité avec le Gicam

Le secteur privé attend par ailleurs de la Banque mondiale, une revue de l’assistance et des missions de la SFI au Cameroun, notamment son intervention directe dans le développement du secteur privé, une action concrète dans l’économie réelle. Ousmane Diagana dit avoir pris note de toutes ces doléances.

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