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Comment le Port de Kribi fait rentrer de l’argent dans les caisses de la Douane

En 2020, les recettes collectées par le Secteur des Douanes du Sud 2 ont atteint un peu plus de 88, 443 milliards de FCFA. Soit une hausse de 44,2 milliards de FCFA par rapport aux performances réalisées en 2019.

Norbert Belinga n’a certes pas la meilleure hausse enregistrée en 2020. Mais le chef du Secteur des Douanes du Sud 2 fait partie de ceux qui ont réalisé les performances les plus remarquables de l’année écoulée. Parti de près de 11, 555 milliards de FCFA en 2019, ce secteur a collecté 88,443 milliards de FCFA en 2020. Devenant ainsi le deuxième secteur des Douanes le plus productif du Cameroun derrière le Secteur des Douanes du Littoral I. Surclassant le Secteur des Douanes du Littoral II à la deuxième place des secteurs les plus rentables de la Direction Générale des Douanes.

« La Direction Générale des Douanes (DGD) et le Ministère des Finances (MINFI) considèrent, à raison, que le potentiel du port de Kribi continue de croître et de ce fait, nous assignent des objectifs de plus en plus ambitieux. Il faut d’ailleurs reconnaitre que ces derniers mois, nous avons souvent été largement au-dessus des prévisions. On a fait le premier milliard mensuel en mai 2018. Un peu plus de deux ans après, on est quand même parvenu à une multiplication exponentielle de nos résultats. C’est très encourageant », se réjouit Norbert Belinga.

Pour lui, les recettes de cette performance sans cesse croissante résident en trois choses essentielles : « la disponibilité, l’écoute et la capacité à apporter des solutions à nos opérateurs économiques ». Car conclue-t-il, « le Secteur des Douanes du SUD II est une équipe complétement mobilisée autour de ces trois objectifs, qui nous amènent au fil des mois vers des performances améliorées. Et grâce à ces performances, nous sommes quand même passés deuxième contributeur aux objectifs de la DGD depuis l’an dernier, derrière le Secteur des Douanes du Littoral I ».

Mboro

Pour comprendre les performances du Secteur des Douanes du Sud 2, il faut se rendre à Mboro, sur  le Port. En 2020, le nombre d’escales a progressé de 39%. Elles sont passées de 331 escales en 2019 à 461 escales en 2020. Le volume global du trafic constant a atteint 8,2 millions de tonnes. Le trafic import quant à lui s’est établi à 290 000 tonnes, dont 260 000 pour l’import local, et 30 000 tonnes de marchandises importées via l’hinterland (voir tableau).

« Des usines installées sur le domaine portuaire ont démarré leurs opérations d’exploitation, à l’instar de Tractafric et d’Atlantic Cocao Company (ACC). 2020 consacre le passage de l’exploitation du Terminal Polyvalent de la régie indirecte à une concession véritable. Depuis le 18 novembre dernier, nous avons eu le plaisir d’accueillir la millième escale navire au port de Kribi. Plus de mille navires en juste trois 03 ans, manutentionnés en toute sécurité, avec une cadence de 21 à 24 mouvements par portique et par heure, qui est une des meilleures réalisées dans le golfe de Guinée », se vante Patrice MELOM, le Directeur Général du Port Autonome de Kribi.

Mais ce n’est pas tout. Le trafic import au terminal à conteneurs a quasiment triplé entre 2019 et 2020. Le PAK a procédé au renforcement des relations PAK-Douane, ce qui a permis de réduire le nombre de contrôle sur le tronçon Kribi-Edéa par le déplacement de la barrière HALCOMI.

2021, la montée en puissance

Pour l’exercice 2021, le gouvernement a assigné des objectifs de collecte de 804,5 milliards de FCFA. De Kribi, sont attendues des recettes de 804,5 milliards de FCFA. Ces objecifs de recettes douanières sont en hausse de 23,5% par rapport aux objectifs fixés en mai 2019 par l’ordonnance du Président de la République portant rectification de la Loi de Finances 2020. A la Direction Générale des Douanes, 13 mesures administratives ont été prises pour atteindre ces objectifs (voir tableau sur les mesures administratives). Elles portent notamment sur le contrôle du Droit d’accises à l’importation de certains produits dans le cadre de la politique d’import-substitution ; l’encadrement des principaux produits pourvoyeurs de recettes, l’optimisation des recettes sur les hydrocarbures, les véhicules et les téléphones. Au Secteur des Douanes de Kribi, le Norbert BELINGA semble avoir pris le taureau par les cornes.

« Nos performances sont adossées aux conditions de navigabilité du port de Kribi »

Norbert BELINGA

Le Chef Secteur des Douanes du Sud II est en pleine croissance. Grâce aux activités du Port Autonome de Kribi, il a pu franchir la barre des 8 milliards de FCFA en septembre dernier. Il explique les raisons de cette hausse des recettes, et se projette sur l’avenir.

Monsieur le Chef du Secteur des Douanes du Sud II, en février dernier, vous avez organisé, avec le Port Autonome de Kribi, une communication autour du bilan de l’année 2020. Quels sont les informations essentielles à tirer ?

Cette réunion bilan PAK/Secteur des Douanes du Sud 2 a permis de mettre en lumière les résultats quantitatifs et qualitatifs réalisés sur la place portuaire de Kribi. Vus sous la double analyse du trafic et des résultats douaniers. Le Secteur des Douanes du Sud 2 a clôturé l’année sur une performance exceptionnelle de 12 milliards de FCFA. Ces deux éléments symboliques nous ont amené à organiser cette réunion bilan qui permet de constater que d’une année à l’autre, les chiffres du trafic se sont améliorés substantiellement. Que ce soit du point de vue du trafic, que ce soit du point de vue des opérateurs qui nous font de plus en plus confiance. Et qui permettent au Secteur des Douanes du Sud 2 depuis 2019 de se hisser comme deuxième contributeur aux objectifs budgétaires de la Direction Générale des Douanes. Nous sommes arrivés à un point de célébration de la dynamique de coopération entre le Port Autonome de Kribi et le Secteur des Douanes du Sud 2. Grâce aux chiffres qui vous ont été exposés. Et qui permettent notamment de constater que pour l’année 2020, le Secteur des Douanes du Sud 2 a réalisé des recettes de 74 milliards. Passant ainsi de 26 à 74 milliards, ce qui correspond à un taux d’évolution de 185%.

Vous avez parlé de coopération tout à l’heure. Est-ce qu’il y a des signes à souligner qui permettent aujourd’hui de faciliter les activités ?

Absolument. Il y a eu des choses sur lesquelles il y a eu un engagement commun. C’est par exemple de créer un environnement attractif et compétitif pour les opérateurs. Un deuxième point était de prendre un engagement fort vis-à-vis de la dématérialisation des procédures. A cet égard, je note qu’il y a des efforts communs pour assurer une grande interopérabilité entre le Système d’information portuaire et le nouveau système d’information douanier, CAMCIS. Il y a eu également comme point d’engagement un effort d’accompagnement des filières de croissance au Port de Kribi à l’égard de la filière cacao, à l’égard de la filière bois et des filières industrielles qui sont en voie d’implantation au port de Kribi.

Vous voyez que cela souligne des points de convergence sur lesquels nous avons travaillé, et sur lesquels nous continuons à travailler afin qu’ils contribuent à la compétitivité toujours plus forte du Port de Kribi.

C’est en septembre 2020, que le virage semble avoir été pris. En tout cas, à cette époque, le Secteur Douanes du Sud a franchi la barre des 8 milliards de FCFA. Devenant ainsi le deuxième pourvoyeur de recettes non-pétrolières de l’administration douanière. Qu’est-ce qui justifie cela ? Nous, en effet, avons franchi la barre des huit milliards de F CFA au terme du mois de septembre 2020. C’est inédit, même si nous restons en deçà des prévisions établies à plus de neuf milliards et demi. La Direction Générale des Douanes (DGD) et le Ministère des Finances (MINFI) considèrent à raison, que le potentiel du port de Kribi continue de croître et de ce fait, nous assignent des objectifs de plus en plus ambitieux. Il faut d’ailleurs reconnaitre que ces derniers mois, nous avons souvent été largement au-dessus des prévisions. On a fait le premier milliard mensuel en mai 2018. Un peu plus de deux ans après, on est quand même parvenu à une multiplication exponentielle de nos résultats. C’est très encourageant !

Quels sont les aspects qui vous ont permis d’atteindre ces objectifs ?

Les recettes de cette performance sans cesse croissante résident en trois choses essentielles : la disponibilité, l’écoute et la capacité à apporter des solutions à nos opérateurs économiques. Le Secteur Douanes SUD II est une équipe complétement mobilisée autour de ces trois objectifs, qui nous amènent au fil des mois vers des performances améliorées. Et grâce à ces performances, nous sommes quand même passés deuxième contributeur aux objectifs de la DGD depuis l’an dernier, derrière le Secteur des Douanes du Littoral I.

Apport des secteurs des Douanes en 2021

Concernant les recettes budgétaires, les principaux contributeurs aux recettes restent le Littoral I (79,4%), le Sud II (9,6%) et le Littoral II (8,1%). Ces trois secteurs des Douanes ont mobilisé 97,1% des recettes totales. Cinq secteurs des Douanes sur 12 ont franchi la barre des 100%. Ce sont dans l’ordre le Nord (125,1%), le Nord-Ouest (114,0%) ; le Littoral II (112,9%), le Sud II (112,7%) et le Littoral I (108,5%).

Comparativement à 2019, trois secteurs des Douanes sur 12 ont amélioré quantitativement la mobilisation des recettes. Il s’agit dans l’ordre du Sud II (+188,9% soit +44,2 milliards de FCFA), du Nord-Ouest (+131,2% soit +14,5 millions de FCFA), du Nord (+11,3% soit +494 millions de FCFA), et de l’Ouest (+9,6% soit +4,1 millions de FCFA).

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