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Dépôts, crédits, titres publics, total bilan… : Afriland First Bank consolide son leadership au Cameroun

Afriland First Bank, leader sur plusieurs segments

Quelles sont les banques les plus dynamiques sur le marché camerounais ? Un rapport du conseil national du crédit(CNC) consulté par EcoMatin, donne la tendance de l’activité bancaire par indicateur. Activité principalement dominée par 5 acteurs sur 15, qui se partagent plus de 63% des parts de marché. Il s’agit d’Afriland First Bank, Société Générale Cameroun, Bicec, UBA Cameroon et CBC. 

Les dépôts bancaires 

Entre le 31 décembre 2020 et le 30 juin 2021, l’encours des dépôts sur le marché bancaire camerounais est passé de 5 378,6 à 5 822,2 milliards de FCFA, soit une progression de 443,6 milliards FCFA en valeur absolue.  Cette embellie dans la collecte de l’épargne est rendue possible par le dynamisme de quelques banques tel que Afriland First Bank dont le volume de dépôt est passé de 994 milliards à 1 095 milliards au cours de la période sous revue, soit une progression de 101 milliards. La banque que dirige Alphonse Nafack devient ainsi la seule à franchir la barre de 1000 milliards de FCFA sur le segment des dépôts de la clientèle. La banque a par ailleurs terminé l’année 2020 avec un total bilan de 1250 milliards de FCFA. Elle est talonnée par Société Générale Cameroun(SGC) qui a vu ses parts de dépôts bancaires progresser de 64 milliards en 6 mois. Au 30 juin 2021, le banquier français comptait 892 milliards de dépôts, soit 15,32% des parts de marché. Son total bilan à fin 2020 est quant à lui passé à 1137,4 milliards de FCFA.  Les 3 autres banques du top 5 sont Bicec, SCB et UBA Cameroon. Elles totalisent respectivement 624, 511 et 449 milliards.  

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Financements aux particuliers, entreprises et institutions

Malgré le contexte morose dominé par les incertitudes liées à la pandémie du coronavirus, les banques camerounaises ont de manière générale relevé leur participation au financement des agents économiques. Entre le 31 décembre 2020 et le 30 juin 2021, les crédits du marché bancaire sont passés de 3 908,8 à 3 943,8 milliards FCFA, soit une progression de 35 milliards en valeur absolue.  Sur la cartographie des acteurs dressée par le CNC, 5 banques sur 15 se partagent 65% du de l’encours global des crédits octroyés à l’économie. Le peloton de tête est une fois de plus mené par Afriland First Bank dont l’encours de crédit a connu une progression, passant de 675 à 761 milliards, soit 86 ,6 milliards d’augmentation en valeur absolue. Ici encore, SGC occupe le second rang sur ce segment. La banque dirigée par Nicolas Pichou est passée de 697 à 660 milliards entre décembre 2020 et juin 2021, soit une régression de 36,9 milliards en valeur absolue. Elle est suivie par le banquier marocain Bicec (de 467 à 464 milliards) ; SCB (de 375 à 343) et  CBC (de 319 à 317 milliards).

Si le volume de prêts a connu une embellie, le niveau d’exposition des banques au non remboursement s’est lui aussi relevé. Il ne suffit donc pas de prêter à la pelle encore faudrait-il assainir son portefeuille de crédits, ce d’autant plus que le ratio mondial imposable aux banques est de disposer de créances brutes en souffrance inférieures à 6% du total du portefeuille.  En matière de créances brutes en souffrance au Cameroun la filiale locale du banquier américain Citibank affiche un pourcentage de créances brutes en souffrance nul, au regard de son portefeuille constitué de firmes et multinationales. Standard Chartered Bank se trouvait dans la même situation en décembre 2020. Mais subitement son ratio a explosé, passant à 10,65% à fin juillet 2021. En règle générale, les banques les moins prêteuses ont les taux de créances brutes en souffrance les plus bas tandis que les banques de détail sont en proie à l’épineux risque de non remboursement de la part des PME.

Dans le top 5 des banques les plus prêteuses, la CBC se distingue comme la banque la plus disciplinée La part des créances brutes en souffrance dans son portefeuille de crédit est passé de 5,89% en décembre 2020 à 6,30% en juillet 2021. Elle est suivie d’Afriland First Bank dont le pourcentage sur ce segment est passé de 12,20% à 12,86%. L’évolution des trois suivantes est également stable : Société générale Cameroun (de 13,12% à 14,15%), SCB (18,82% à 19,12%) et BICEC (de 38,80% à 39,47%). En définitive, peu de banques prêteuses respectent le ratio des créances brutes en souffrance. Cependant le cas de la filiale de la banque marocaine Banque populaire interroge.

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Titres publics 

Les Etats de la Cemac(Cameroun, Gabon, Congo, RCA, Tchad, Guinée Equatoriale) font de plus en plus recours au marché des titres publics pour se financer. Avec l’émergence d’un marché de titres dynamique, les statistiques des crédits à l’économie ne traduisent plus la totalité des engagements des banques envers l’économie. En effet, les 51 banques de la CEMAC ont acheté 93,78% des titres émis par les Etats de la sous-région, le reste étant acheté par des investisseurs institutionnels et des personnes physiques. Dans ce classement qui s’opère au niveau sous régional, Afriland First Bank conserve son maillot jaune de premier créancier des Etats, avec 10,7% des parts de marché. Cette fois, le challenger est la filiale camerounaise de la banque nigériane UBA Cameroon (7,32%). Société générale Cameroun arrive en troisième position avec 6,46% des parts de marché. CCEI BANK GE (5,49%) et Ecobank Cameroun (5,37%) ferment le top 5. On constate que 4 des 5 premières banques à animer le marché de titres publics de la sous-région sont camerounaises.

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Perspectives 

Cette configuration est sujette à des changements éventuels. Une redistribution des cartes est probablement attendue au cours des prochains mois, avec l’arrivée sur le marché de deux nouveaux acteurs, à savoir BANGE Cameroun et Access Bank Cameroun. Sans oublier l’ambitieux plan de redéploiement affiché récemment par la filiale locale de la banque gabonaise BGFI qui vise sans complexe le leadership bancaire national en 2025. Enfin, deux banques du ventre mou de tous les classements ont connu récemment la sollicitude de l’Etat, à savoir NFC Bank et UBC qui totalisent respectivement 39,64% et 89,45% de créances compromises. La situation est à ce point inquiétante que l’Etat a pris en main leur restructuration. Si leur redressement suit la même logique de performance que celle de la CBC, il faudra s’attendre à plus de compétitivité sur le marché.

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