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Epidémie de choléra : Camwater et la problématique de l’eau

La desserte en eau potable est catastrophique dans la plupart des grandes villes, alors que les foyers de l’épidémie se multiplient à travers le pays. L’entreprise chargée de la production, du transport et de la distribution de l’eau potable met en œuvre une politique de rationnement, qui rend la situation épidémiologique potentiellement explosive.

Publiée mercredi 30 mars 2022 à 16:50:15Modifiée jeudi 7 avril 2022 à 14:33:10Temps de lecture 3 minPar EcoMatin

L’épidémie de choléra déclarée fin janvier dernier au Cameroun poursuit sa progression. Les foyers de la maladie se multiplient à travers le pays, et l’on dénombre déjà plus de 2300 cas de contaminations pour 26 décès enregistrés dans des formations sanitaires. La situation est potentiellement explosive au regard de la desserte en eau potable, catastrophique dans la plupart des villes du pays depuis le début de la saison sèche. Depuis peu, les services de la communication de la Cameroon Water Utilities (Camwater), l’entreprise chargée de la production, du transport et de la distribution du précieux du liquide, se chargent de dresser quotidiennement un tableau qui fait craindre le pire. En jetant un coup d’œil sur la situation de la desserte dans les deux plus grandes agglomérations du Cameroun que sont Yaoundé et Douala, hier mardi, il est apparu qu’une dizaine de quartiers par ville étaient non alimentés du fait soit de la politique de rationnement que met en œuvre Camwater, soit de la rupture de certaines conduites d’eau. Ce chiffre ne prend pas en compte les quartiers ou secteurs réputés au régime sec depuis plusieurs années.

Lire aussi : Pour stopper la propagation du choléra, le gouvernement envisage une campagne de vaccination

Il ne prend pas non plus en compte la situation dans l’arrière-pays, où moins de 20% de la population a accès à des services d'hygiène de base. Yaoundé, pour ne prendre que cet exemple, enregistrait déjà un déficit en eau potable de 215 000 m3 par jour. Avec la dégradation récente de la distribution, ce déficit s’est creusé sans doute à une proportion importante - Camwater reste muette sur la question. La capitale serait en effet à l’abri de toute crise de l’eau, si l’entreprise chinoise Sinomach, qui réalise les travaux du Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Yaoundé et ses environs à partir du fleuve Sanaga (Paepys), avait respecté le délai contractuel de livraison de ce chantier, à savoir décembre 2021. Mais en attendant juillet 2022 prochain qui constitue le nouveau délai arrêté d’accord partie entre le ministère de l’Eau et de l’Energie (Minee) et Camwater pour la livraison de ce projet qui est censé pomper 300. 000 m3 d’eau supplémentaires à Yaoundé et ses villes périphériques que sont Soa, Obala, Batchenga et Ntui, c’est bien Camwater qui est sur la sellette face à l’épidémie en cours.

Lire aussi : En 2022, Camwater va doter 20 villes de stations d’eau potable

ALimbe et Buea dans le Sud- Ouest où plusieurs décès ont été déclarés et où le choléra semblent sévir le plus, cette entreprise de patrimoine a été sommée par le gouverneur de la région de distribuer de l’eau par camions citernes aux populations. Les autorités devraient penser à étendre cette solution dans les autres villes, voire dans l’arrière- pays.

Jean Omer Eyango

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